La forêt communale d'Allos
3 516 ha d'espaces naturels appartiennent à la commune, et 680ha sont situés dans le Parc National du Mercantour. Deux agents de l'ONF vivent à Allos.
Ils mettent en application les actions décidées par les élus, dont les grandes lignes figurent dans un plan de gestion établi pour 20ans.
Ils apportent aux élus, au quotidien, leurs conseils et leurs connaissances des espaces ruraux.
Ils s'occupent aussi de la forêt domaniale, appartenant à l'état, qui représente sur Allos 4 692 ha.
Ils sont également responsables de la gestion de la forêt domaniale sur la commune de Colmars les Alpes, pour une surface supplémentaire de 3321 ha.
Ces deux techniciens de l'ONF sont inclus dans une équipe de 15 personnes qui œuvrent dans l'espace géographique du Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var (A3V), du nom des trois bassins de ce territoire.
Les activités ne se cantonnent donc pas au territoire d'Allos et Colmars. Il leur arrive régulièrement d'aller prêter main forte pour des tâches à réaliser en commun dans les différentes vallées.
Les terrains appartiennent à 3 types de propriétaires, qui se partagent l'espace plus ou moins en fonction de l'altitude. Les parties appartenant à des personnes privées sont situées souvent en basse altitude, elles correspondent aux espaces de "survie" alimentaire d'antan et ont vocation agricole.
Les parties médianes sont plutôt des propriétés de la commune où l'on trouve les espaces forestiers. Les zones les plus hautes sont souvent propriétés de l'état, leur vocation est principalement la protection, avec un usage pastoral ovin ou bovin.
Les missions qui sont confiées aux personnels de l'ONF sont très variées sur ces territoires de montagne tout en contraste :
Le territoire communal d'Allos compte 24 alpages gérés par l'ONF, plus quelques uns privés. Une concession fixant des règles d'utilisation de l'espace est établie pour une durée de 6 ans avec chaque éleveur ovin ou bovin, afin de leur assurer, ainsi qu'aux propriétaires, une sécurité et une continuité de gestion.
Environ 18000 ovins et 380 bovins parcourent annuellement le territoire de juin à octobre. L'arrivée du loup sur la commune a contraint les éleveurs à mettre avec les brebis des chiens de protection.
Cela pose parfois des problèmes de cohabitation avec les usagers des sentiers. La commune a pris un arrêté fixant aux éleveurs des conditions d'utilisation de ces chiens.
La gestion et la surveillance de la chasse font partie de l'activité des techniciens forestiers, ainsi que l'utilisation des infrastructures pour les activités touristiques et pour les sports de "pleine nature".
La gestion idéale est celle qui prend en compte la multifonctionnalité des espaces. Celle qui favorise les activités compatibles, afin d'éviter les conflits d'usages.
Il est nécessaire pour cela de bien connaître le territoire et ses habitants.
Les autorisations que les propriétaires délivrent aux divers utilisateurs des espaces naturels s'efforcent à cette harmonie.
Une forêt en phase de rajeunissement
La forêt d'Allos provient en majeure partie de reboisements artificiels réalisés à la force du poignet entre 1880 à 1900.
Ils ont été rendus nécessaires après des défrichements catastrophiques pour la conquête de nouvelles terres agricoles.
Les arbres sont donc globalement âgés de 110 à 130 ans. La forêt ne peut pas continuer à vieillir indéfiniment.
Lorsque les arbres sont "mûrs", il ne croissent plus beaucoup, puis ils s'écroulent au cours d'une phase de sénescence plus ou moins longue.
Il faut songer à les remplacer par des jeunes si l'on veut que la forêt conserve ses fonctions.
Ce thème est magnifiquement développé au kiosque Demontzey à Villars Colmars.
D'accès libre, en extérieur couvert, une heure vous suffira pour lire et admirer les dessins retraçant cette épopée.
Le choix du rajeunissement
La commune a entrepris sur le canton de Vacheresse une série de coupes de bois visant à apporter de la lumière au sol qui permettra la germination de graines tombées naturellement des arbres adultes.
Les essences forestières ont toutes une sensibilité différente à la lumière. Certaines appelées "essence d'ombre" peuvent et préfèrent germer sous le couvert forestier, comme le sapin. D'autres appelées "essence de lumière" ont besoin d'un maximum de lumière pour se développer, c'est le cas du mélèze.
Le choix du Mélèze
La commune souhaite conserver le Mélèze dans ses forêts. Une attache culturelle forte ainsi que les qualités technologique et esthétique de son bois motivent ce choix.
Cette essence résineuse présente la caractéristique d'être défeuillées de ses aiguilles en hiver, ressemblant à un arbre mort.
Au printemps, le Mélèze se couvre d'aiguilles vert tendre; à l'automne il passe par mille nuances jusqu'au jaune d'or, avant de se défeuiller complètement.
Le Mélèze est une essence "pionnière".
Elle colonise des espaces libres.
Le peuplement de mélèze adulte en place voit s'installer sous lui de nouveaux compagnons "d'ombre", et notamment le sapin.
Par l'effet de la concurrence pour la lumière les peuplements de Mélèze tendent à diminuer, d'où l'intérêt d'essayer de les favoriser par nos décisions de gestion.
La technique de régénération du Mélèze
La technique mise en œuvre le canton de Vacheresse consiste à conserver les arbres adultes les plus beaux, à une distance de 15 à 18 mètres.
Cet objectif est atteint en enlevant tout les autres arbres qui sont vendus à un négociant, puis coupés par un exploitant forestier. Ils alimenteront les scieries.
C'est le temps des recettes pour la commune !
Nous avons maintenant une forêt très claire avec des "semenciers" espacés.
Leurs cimes bien éclairées fourniront les graines qui tomberont au sol pour régénérer la forêt.
La coupe des arbres est suivie de travaux de décapage des gazons qui seront réalisés avec une pelle mécanique de 7 à 8 tonnes.
La pelle réalisera, sur toute la surface de la coupe, une alternance de zones ou la terre est mise à nu et de zones restant en l'état initial, c'est-à-dire herbeuses.
Ainsi 50% de la surface sera remuée. Chaque placette, décapée du tapis herbacé, mesurera entre 5 et 12 m2.
Ce damier à pour but de ne pas obtenir des semis sur toute la surface, car une profusion de jeunes arbres, contraindrait à réaliser des travaux d'éclaircie coûteux.
Ce travail mécanique a un impact paysager qui est mieux accepté dès lors qu'il est expliqué, et qu'on en comprend le but.
Malgré un coût un peu supérieur à celui d'un bulldozer, l'utilisation de la pelle mécanique est préférée. Elle étale plus finement les produits du décapage et l'aspect final est plus soigné.
- La totalité du territoire communale représentant 11732 ha
3 516 ha d'espaces naturels appartiennent à la commune, et 680ha sont situés dans le Parc National du Mercantour. Deux agents de l'ONF vivent à Allos.
Ils mettent en application les actions décidées par les élus, dont les grandes lignes figurent dans un plan de gestion établi pour 20ans.
Ils apportent aux élus, au quotidien, leurs conseils et leurs connaissances des espaces ruraux.
Ils s'occupent aussi de la forêt domaniale, appartenant à l'état, qui représente sur Allos 4 692 ha.
Ils sont également responsables de la gestion de la forêt domaniale sur la commune de Colmars les Alpes, pour une surface supplémentaire de 3321 ha.
Ces deux techniciens de l'ONF sont inclus dans une équipe de 15 personnes qui œuvrent dans l'espace géographique du Pays Asses-Verdon-Vaïre-Var (A3V), du nom des trois bassins de ce territoire.
Les activités ne se cantonnent donc pas au territoire d'Allos et Colmars. Il leur arrive régulièrement d'aller prêter main forte pour des tâches à réaliser en commun dans les différentes vallées.
Les terrains appartiennent à 3 types de propriétaires, qui se partagent l'espace plus ou moins en fonction de l'altitude. Les parties appartenant à des personnes privées sont situées souvent en basse altitude, elles correspondent aux espaces de "survie" alimentaire d'antan et ont vocation agricole.
Les parties médianes sont plutôt des propriétés de la commune où l'on trouve les espaces forestiers. Les zones les plus hautes sont souvent propriétés de l'état, leur vocation est principalement la protection, avec un usage pastoral ovin ou bovin.
Les missions qui sont confiées aux personnels de l'ONF sont très variées sur ces territoires de montagne tout en contraste :
- La surveillance du domaine en ce qui concerne la police de la nature et le respect des propriétés foncières.
- L'exploitation des arbres de la forêt.
- L'exploitation du droit de chasse
- Des travaux, pour entretenir les jeunes peuplements, et renouveler les vieux peuplements après les coupes, ou encore pour équiper la forêt, comme la réfection de sentiers, de passerelles...
- La gestion de diverses concessions, sources, cabanes pastorales, alpages, ...
Le territoire communal d'Allos compte 24 alpages gérés par l'ONF, plus quelques uns privés. Une concession fixant des règles d'utilisation de l'espace est établie pour une durée de 6 ans avec chaque éleveur ovin ou bovin, afin de leur assurer, ainsi qu'aux propriétaires, une sécurité et une continuité de gestion.
Environ 18000 ovins et 380 bovins parcourent annuellement le territoire de juin à octobre. L'arrivée du loup sur la commune a contraint les éleveurs à mettre avec les brebis des chiens de protection.
Cela pose parfois des problèmes de cohabitation avec les usagers des sentiers. La commune a pris un arrêté fixant aux éleveurs des conditions d'utilisation de ces chiens.
La gestion et la surveillance de la chasse font partie de l'activité des techniciens forestiers, ainsi que l'utilisation des infrastructures pour les activités touristiques et pour les sports de "pleine nature".
La gestion idéale est celle qui prend en compte la multifonctionnalité des espaces. Celle qui favorise les activités compatibles, afin d'éviter les conflits d'usages.
Il est nécessaire pour cela de bien connaître le territoire et ses habitants.
Les autorisations que les propriétaires délivrent aux divers utilisateurs des espaces naturels s'efforcent à cette harmonie.
Une forêt en phase de rajeunissement
- Origine
La forêt d'Allos provient en majeure partie de reboisements artificiels réalisés à la force du poignet entre 1880 à 1900.
Ils ont été rendus nécessaires après des défrichements catastrophiques pour la conquête de nouvelles terres agricoles.
Les arbres sont donc globalement âgés de 110 à 130 ans. La forêt ne peut pas continuer à vieillir indéfiniment.
Lorsque les arbres sont "mûrs", il ne croissent plus beaucoup, puis ils s'écroulent au cours d'une phase de sénescence plus ou moins longue.
Il faut songer à les remplacer par des jeunes si l'on veut que la forêt conserve ses fonctions.
Ce thème est magnifiquement développé au kiosque Demontzey à Villars Colmars.
D'accès libre, en extérieur couvert, une heure vous suffira pour lire et admirer les dessins retraçant cette épopée.
Le choix du rajeunissement
La commune a entrepris sur le canton de Vacheresse une série de coupes de bois visant à apporter de la lumière au sol qui permettra la germination de graines tombées naturellement des arbres adultes.
Les essences forestières ont toutes une sensibilité différente à la lumière. Certaines appelées "essence d'ombre" peuvent et préfèrent germer sous le couvert forestier, comme le sapin. D'autres appelées "essence de lumière" ont besoin d'un maximum de lumière pour se développer, c'est le cas du mélèze.
Le choix du Mélèze
La commune souhaite conserver le Mélèze dans ses forêts. Une attache culturelle forte ainsi que les qualités technologique et esthétique de son bois motivent ce choix.
Cette essence résineuse présente la caractéristique d'être défeuillées de ses aiguilles en hiver, ressemblant à un arbre mort.
Au printemps, le Mélèze se couvre d'aiguilles vert tendre; à l'automne il passe par mille nuances jusqu'au jaune d'or, avant de se défeuiller complètement.
Le Mélèze est une essence "pionnière".
Elle colonise des espaces libres.
Le peuplement de mélèze adulte en place voit s'installer sous lui de nouveaux compagnons "d'ombre", et notamment le sapin.
Par l'effet de la concurrence pour la lumière les peuplements de Mélèze tendent à diminuer, d'où l'intérêt d'essayer de les favoriser par nos décisions de gestion.
La technique de régénération du Mélèze
La technique mise en œuvre le canton de Vacheresse consiste à conserver les arbres adultes les plus beaux, à une distance de 15 à 18 mètres.
Cet objectif est atteint en enlevant tout les autres arbres qui sont vendus à un négociant, puis coupés par un exploitant forestier. Ils alimenteront les scieries.
C'est le temps des recettes pour la commune !
Nous avons maintenant une forêt très claire avec des "semenciers" espacés.
Leurs cimes bien éclairées fourniront les graines qui tomberont au sol pour régénérer la forêt.
La coupe des arbres est suivie de travaux de décapage des gazons qui seront réalisés avec une pelle mécanique de 7 à 8 tonnes.
La pelle réalisera, sur toute la surface de la coupe, une alternance de zones ou la terre est mise à nu et de zones restant en l'état initial, c'est-à-dire herbeuses.
Ainsi 50% de la surface sera remuée. Chaque placette, décapée du tapis herbacé, mesurera entre 5 et 12 m2.
Ce damier à pour but de ne pas obtenir des semis sur toute la surface, car une profusion de jeunes arbres, contraindrait à réaliser des travaux d'éclaircie coûteux.
Ce travail mécanique a un impact paysager qui est mieux accepté dès lors qu'il est expliqué, et qu'on en comprend le but.
Malgré un coût un peu supérieur à celui d'un bulldozer, l'utilisation de la pelle mécanique est préférée. Elle étale plus finement les produits du décapage et l'aspect final est plus soigné.