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VALLOIRE 11 NOVEMBRE 2024

A tous qui avez participé à cette belle cérémonie ce matin

La Municipalité de Valloire vous remercie d'être venu si nombreux accompagnés de beaucoup d'enfants.
Des enfants qui ont déposé la gerbe au monument aux Morts et qui ont répondu "Mort pour la France" à la l'énoncée des disparus morts au combat.
Faire participer des jeunes, leur expliquer pourquoi nous faisons ces commémorations, leur faire comprendre que le plus tôt possible ils doivent tout faire pour peser à leur échelle, sur les attitudes et les choix qui leur éviterons de vivre ce qui a été tragique par le passé.

Chers Administrés,

Il y ‘a 106 ans, la fin de la Grande Guerre était enfin signée dans un Wagon dans la clairière de Rethondes, le 11 novembre 1918.
On a souvent dit de l’Europe qu’elle était une poudrière prête à exploser au cours des années précédant la Première Guerre mondiale. Cette explosion se produisit finalement à Sarajevo, en Bosnie, à l’été 1914.
La cause immédiate de la Première Guerre mondiale fut l’assassinat de l’héritier du trône d’Autriche, l’archiduc Franz Ferdinand, le 28 juin 1914 à Sarajevo.
Entre problèmes budgétaires, revendications sociales et instabilité politique, la situation économique, budgétaire et sociale de la France au premier semestre 1914 n’a rien d’enviable.
De fait, la part de la France dans le commerce mondial est passée, entre 1875 et 1913, de 12,7 à 7,6%.
Si Paris occupe encore la troisième place, avec 14,5 milliards de francs d’échanges, c’est désormais loin derrière la Grande-Bretagne (28 milliards) et l’Allemagne (22 milliards).
Les gouvernements de la République, sont soumis aux soubresauts des coalitions parlementaires, et les budgets sont extrêmement difficiles à faire voter
En décembre 1913, le gouvernement Barthou est tombé sur le budget et la crise dure au-delà des élections législatives du printemps suivant.
Le budget de l’Etat, supérieur à 5 milliards de francs, affiche alors un déficit de 1 milliard, soit 20 %.
Une réforme fiscale s’impose, que de nombreux parlementaires refusent « L’état des finances du pays exige de notre part et de celle des Chambres un effort énergique et soutenu », déclare pudiquement Alexandre Ribot lors de son discours de politique générale le 12 juin, immédiatement suivi par le renversement de son éphémère gouvernement…
La situation n’est guère meilleure sur le front social. Entre février et avril, les ouvrières du textile, les infirmières, les mineurs, les instituteurs, les travailleurs agricoles, les officiers de la marine marchande se mettent en grève, les postiers et les employés de l’industrie électrique manifestent, les producteurs bretons menacent de bloquer les principales villes de la région.
Les revendications portent sur les salaires ou le montant des retraites ouvrières et paysannes.
Les conflits d’avant-guerre, une série de crises, une course aux armements dans un équilibre de plus en plus instable ne présageait rien de bon et c’est ainsi que se déclara une guerre que presque tout le monde attendait brève et victorieuse, qui, comme il se   disait à l’époque, serait « terminée à Noël ».
Ils avaient tort.
Le conflit a fait plus de 9 millions de morts et disparus (1,4 million pour la France), plus de 21 millions de blessés (4 millions en France). Chiffres terrifiants. En moyenne, 900 jeunes Français mouraient chaque jour sur les champs de bataille.
Toutes les familles Françaises ont fatalement été touchées dans leur chair, toutes eurent un de leur membre pris dans ce brasier infernal.
Aujourd’hui, réunis sur cette place de Valloire, nous souhaitons honorer toutes ces victimes mortes au Front ou blessées à vie et accompagner leurs descendants.
Il n’est pas besoin d’être grand économiste ou grand devin, pour comprendre que tel un animal blessé dans la nature, un pays affaibli, par sa dette, par sa gouvernance et l’individualisme de son peuple est en danger.
Mais le sursaut salvateur est à portée de volonté de toutes les femmes et tous les hommes de bon sens, de notre jeunesse tels les habitants de nos montagnes par exemple, dont les qualités de résistances et de résiliences leurs offrent la faculté de rester debout, face à l’adversité, face à leur responsabilité.


Jean Pierre Rougeaux, Maire de Valloire le 11 novembre 2024