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Une après-midi placée sous le signe de « la mine » !

En ce 3 décembre, veille de la Fête patrimoniale de Sainte-Barbe, patronne des mineurs, devant une salle bien remplie (pas moins de 80 personnes), Julie Baptiste, membre actif de l’association Les Passeurs de mémoire, en habits de « placière », a lancé l’après-midi dédiée au temps des mines, par une courte et remarquée intervention sur la condition féminine de cette époque.

René Doussière, Président de La Maison du mineur, lui a succédé en donnant sa conférence intitulée « Recrutement, spécialisation des ouvriers et appréciation sur la main-d’œuvre aux mines de la Grand-Combe, de 1902 à 1912 » qu’il a pu construire en consultant deux registres de la compagnie minière qu’il a sauvé de justesse de la destruction.

On relève sur ceux-ci pas moins de 7 400 identités d’employés allant des « bureaucrates » aux piqueurs en passant par les boiseurs, les rouleurs, les accrocheurs, les lampistes, les placières (trieuses de charbon), les géomètres…, soit pas moins d’une soixantaine de métiers différents.

En ce début de siècle, avant que ne surviennent les différentes vagues d’immigration, les patronymes les plus usités étaient Martin, Benoit, Moulin, Larguier… Les prénoms les plus courants étaient Marie, Louise, Marthe pour les dames et Louis, Jean, Joseph… pour les messieurs avec de cocasses bizarreries : Albanie, Apolonie, Claudius, Clodomir, Derby, Pharaon…

Les appréciations mentionnées au regard de chaque nom feraient aujourd’hui frémir les prud’hommes. Qu’on en juge : « bon client de la Caisse de secours », « attitré au bureau des pleurs », « fanfaron et mauvais esprit », « mentalité douteuse, séparé de sa femme », « renvoyé pour avoir pris de l’avoine », « mineur médiocre, peureux dans la mine »…

Et parfois, quand même, de bonnes appréciations : « bon ouvrier, remonte dans sa montagne », ce qui était le cas des mineurs-paysans qui gagnaient leurs hautes-terres (Lozère, Ardèche, Haute-Loire…) pour faire les moissons.

Alors que l’association Mimosa offrait gentiment café et viennoiseries aux participants, le conférencier a continué, en aparté pendant une bonne demi-heure, à être assailli de questions, preuve que le passé minier de notre village est encore bien présent dans la mémoire des anciens !