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Balade du 1er juin autour du col de Trélis

Comme Milan-San Remo ou Paris-Roubaix, la balade au Col du Trélis est une classique printanière pour les Passeurs de Mémoire !
En effet, les environs de Trélis recèlent dans tous leurs recoins moult sites patrimoniaux et Francis, qui les connaît comme sa poche, réserve toujours quelques surprises aux marcheurs.
Ce samedi, c’est le versant martinetien du col qui a comblé l’appétit de découvrir et d’apprendre des randonneurs.
Au cours de leur périple, les promeneurs ont pu tester le confort des aires de repos aménagées dans le groupement forestier du Mas Roussel (tables et bancs). Ils y apprirent que si les chênes blancs et verts ainsi que le pin de Salzmann (pin indigène en Cévennes), l’alisier blanc, le sorbier des oiseleurs… constituaient la végétation naturelle de la région, ces essences furent remplacées, dès le Xème siècle avec un fort développement au XIIIème et surtout au XVIème siècle, par le châtaignier dont il est inutile de rappeler les multiples usages et bienfaits aux Cévenols, châtaigniers malheureusement de plus en plus victimes du réchauffement climatique.
Ils y croisèrent aussi l’antique Chemin des Colporteurs, cherchant vainement un marchand ambulant, beau parleur, en habits d’époque transportant toute sa « camelote » dans de grands paniers.
Ils observèrent sur le versant d’en face, juché sur un replat le gros Hameau de Crouzoul, aujourd’hui quartier du village du Martinet. Annie, la régionale de l’étape puisque martinienne, nous apprit que durant des décennies, les paysans venaient créer ou réparer leurs outils au « martinet » (forge) installé près de l’Auzonnet au-dessous de Crouzoul, d’où l’appellation « Martinet de Crouzoul » qui donnera son nom à la Commune du Martinet quand son territoire fut séparé de celui de Saint-Florent en 1921.
Ils surplombèrent ensuite le gros Mas de Courcoulouze, dissimulé au fond d’une étroite vallée, pour lequel Annie expliqua que les textes anciens précisent qu’il était habité par une famille noble à qui l'on a donné l'autorisation de "bâtir une maison de la forme des nobles " qui aurait donc pu devenir un véritable château mais, pour des raisons inconnues, ce projet n'a jamais été exécuté.
Après avoir gravi un sentier quelque peu escarpé, une pause était bien nécessaire dans ce qui fût sans doute la cour d’un imposant mas mais que les ans n’ont pas épargné. En l’absence du conteur attitré Philippe, c’est Francis qui a pris le relais pour narrer l’histoire, abracadabrantesque, mais bien réelle, du Mas du Diable.
Toutefois, pas de quoi éteindre la gourmandise des auditeurs, que Robert a attisée, comme à son habitude, par de succulentes viennoiseries.
Après une dernière montée dans une combe très ombragée que seuls les sangliers fréquentent, c’est l’arrivée au hameau de Trélis dont le nom remplaça peu à peu l’ancien « col de l’Encize » (l’entaille). Une dernière halte y est proposée. Là, Annie s’est muée en historienne, le temps de faire revivre le passé du lieu en puisant ses sources dans les ouvrages de Richard Bousiges, Gérard Delmas et Gérard Ferrier.
Des archives font état d’une quinzaine de famille qui y vivaient, en autarcie, dès 1640. Si les veines de charbon qui affleuraient à cet endroit permirent à la petite centaine d’habitants de se chauffer et de cuisiner à bon compte, elles sont aussi à l’origine de la disparition du village. Si ce dernier comptait toujours une centaine d’habitants en 1872, ce nombre était tombé à 16, une décennie plus tard, après le rachat des maisons par les compagnies houillères qui exploitèrent la montagne, y creusant des galeries tout en tarissant les sources. Pour éviter toute tentative de « repeuplement », les compagnies allèrent jusqu’à dynamiter certaines habitations. La narratrice a capté l’attention des auditeurs mais sans parvenir à faire réapparaître le fantôme de « la dame blanche de Trélis », pourtant bien présent dans la mémoire des Passeurs qui, un soir d’août, virent apparaître, médusés, son spectre !
Les promeneurs se quittèrent près des grumes de pins, sur le parking du col, en promettant de se retrouver, dès le weekend prochain, pour une visite de Rochegude, guidée par Pierre Chante, historien dont la plume a si bien décrit ce village pittoresque.