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Balade à la découverte de Saint-Privat-de-Champclos

De balade en balade les marcheuses et marcheurs de notre association découvrent, sans aller très loin, les merveilleux paysages de notre région et ses richesses architecturales, historiques, environnementales, culturales et culturelles.
Après la découverte de Courry et son plateau des Gras, après le Bois de Païolive et ses labyrinthes rocheux, après les quartiers médiévaux de Saint-Brès et ses remparts de Dieusses, après le viaduc de Saint-Julien-de-Cassagnas, après le château de Crouzouls, après Saint-Jean-de-Maruéjols, sa Tour de l’Horloge et ses mines d’Asphalte, après le tour du Rouvergue, après les sites patrimoniaux de notre village (Lachamp, La Berle, Le village Mérovingien, la Grotte des crânes, Saint-Laurent…) pour ne citer que les lieux visités depuis le début de l’année, c’était au tour, samedi dernier, de découvrir Saint-Privat-de-Champclos que certains qualifie de « village lavandin » tant son territoire est couvert d’immenses champ de lavande. Comme d’ailleurs le témoigne la photo du groupe de Passeurs de Mémoire (avec leur guide du jour : à gauche) prise sur fond de champ de lavande.
A la suite ce la photo ci-dessous, vous trouverez le compte-rendu de la découverte de Saint-Privat-de-Champclos, de ses 10 pittoresques hameaux, de ses capitelles, de son four à chaux rénové, de ses chapelles, de ses puits ancestraux, de ses champs de lavandes à perte de vue…
Puisse-t-il donner l’envie à d’autres Passeurs de Mémoire de venir nous rejoindre.   

C’est tout au long du « chemin des Gavots » que, le samedi 25 mai après-midi, un groupe d’une vingtaine de Passeurs de Mémoire a découvert les charmes de la Commune de Saint-Privat-de-Champclos. Le guide de la visite était Bernard Raoux, ancien maire et conseiller générale. Féru de l’histoire de sa commune et s’impliquant lui-même dans la restauration de son patrimoine, c’est avec passion et force détails qu’il nous a conté son pittoresque village aux dix hameaux disséminés sur de petites collines calcaires.
Aussi ce village n’a plus aucun secret pour les participants à la balade !
D’où vient le nom de Saint-Privat-de-Champclos ?
Depuis toujours, la première étape des travaux agricoles consiste à retirer les pierres que les aléas climatiques rejettent à la surface. Les paysans déplaçaient ces pierres en bordure de leurs lopins de terre. Au fil du temps, ces amas de pierres ont constitué des limites naturelles entre les propriétés. De là naquit l’appellation de « champ-clos ».
Ces pierres que le sol refoule à profusion chaque année ont aussi favorisé la construction de capitelles. Si les bories provençales avaient usage d’habitat, leurs cousines cévenoles servaient exclusivement d’abri aux éleveurs et cultivateurs. En témoignent les petites niches où trouvaient place la musette et le litron. Si Barjac peut s’enorgueillir de la plus ancienne capitelle de la région, datant de 1687, des archives font état d’une capitelle construite à Saint-Privat-de-Champclos en 1702. Sa niche serait profonde de plus d’un mètre cinquante. On y a peut-être caché un tromblon ou une faux manchée à rebours, lors de la guerre des Camisards, des Louis d’or lors de la Révolution française ou des explosifs lorsque les Résistants préparaient le jour J, voici 80 ans.
Nul ne sait ce qu’on y découvrira parce que cette capitelle, dont la présence sur la Commune est dûment attestée par les archives, reste encore introuvable à ce jour.
Ce n’est pas le cas du « cache-curé », que l’on peut toujours explorer dans une majestueux mas, au Hameau de Piage. Ce même hameau garde en mémoire le premier téléphone public de la Commune, installé dans la maison du Secrétaire de Mairie de l’époque.
Ces roches calcaires, si elles compliquaient les travaux des champs, ont forgé l’identité de Saint-Privat-de-Champclos dans tous ses hameaux, nés autour de mas imposants dont la plupart sont aujourd’hui magnifiquement restaurés.
De la terre au ciel, le chemin n’est jamais loin, comme le prouvent les deux chapelles que le guide de la journée nous a fait admirer.
La première, Notre-Dame-des-Lumières, fut érigée suite à un vœu prononcé par la Comtesse d’Avéjan, à l’endroit même où elle retrouva un fils qui avait disparu.
C’est dans cet édifice que des Fidèles entendirent des voix. Si le « miracle » attira de nombreux curieux, il déplut à l’Evêque de Nîmes qui ordonna la fermeture de la chapelle durant deux longues années… qui la rendirent aphone.
La seconde chapelle, dédiée à Saint Sébastien, avait pour vocation de guérir les personnes atteintes de maladies de la peau. Durant près d’un siècle, elle fit office de monument aux morts des deux guerres.
Grâce à la vigilance de l’associations « Pierres Sèches », présidée par Bernard Raoux, ces deux ouvrages sont aujourd’hui encore dans un parfait état de conservation alors qu’elles avaient déjà dû être reconstruites après la croisade contre les Albigeois et la guerre des Camisards.
Parmi les vestiges entretenus par les amoureux du Patrimoine de cette Commune voisine de Barjac, les randonneurs ont pu examiner un ancien four à chaux et en comprendre le fonctionnement.
Lors de la balade, les Passeurs de Mémoire ont admiré, sur fond de Mont Lozère, des beaux vignobles et vastes champs de lavandes en attente de soleil pour colorer un peu plus les magnifiques paysages aérés.
Mais des clôtures minérales existent toujours et pas uniquement pour rappeler l’origine du nom de la Commune. Le sol saint-privatois recèle des pierres mais aussi les éléments nécessaires au développement de la tuber melanosporum, mieux connue sous le nom de truffe noire ou truffe d’hiver. Également trufficulteur expérimenté, Bernard Raoux a détaillé le mode de culture de ce trésor gastronomique, depuis son « ensemencement » jusqu’à son « cavage » grâce à son chien qui, gourmand de ce fruit de la terre, ne rechigne pas à prélever son dû sitôt que son maître à le dos tourné.  .
C’est à une heure bien avancée de l’après-midi, que les Passeurs de Mémoire, ravis de leur visite, ont remercié leur hôte du jour en entonnant pour lui le célèbre « Se canto », clôturant ainsi une bien belle après-midi !