Monsieur le Premier Ministre,
Courrier co-signé de nos députés Emilie Bonnivard, Vincent Rolland et Martial Saddier
« Monsieur le Premier Ministre,
En annonçant qu’il était difficilement concevable d’ouvrir les stations de sports d’hiver à Noël, le Président de la République a plongé l’ensemble des élus de la montagne, des socio-professionnels et des Français qui vivent du tourisme d’hiver, dans la stupéfaction et l’incompréhension, alors que tous travaillent depuis des semaines à des protocoles sanitaires extrêmement exigeants et à la mise en place de centres de dépistage dans toutes les stations, avec vos Ministres.
Vous-même vous êtes engagé, le 23 novembre, lors d’une réunion à votre initiative avec les acteurs de la montagne à travailler sur les conditions d’une ouverture en fonction de l’évolution de la situation sanitaire dans les 10 jours. Le 24, le Secrétaire d’Etat en charge du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, faisait la même réponse à la députée Emilie Bonnivard qui l’interrogeait à ce sujet lors des Questions au Gouvernement. Le soir même, le Président annonçait le contraire devant des millions de Français.
Depuis le début de cette crise, Les Républicains ont toujours proposé des solutions concrètes et responsables, tant en matières sanitaire qu’économique, et c’est dans cet esprit encore que nous vous sollicitons.
Nous savons que l’ouverture des stations doit être conditionnée à la situation sanitaire et aux capacités d’accueil des hôpitaux ; nous savons qu’il convient de mettre en place des protocoles adaptés (déjà travaillés de concert avec vos Ministères ! ) ; nous savons que les capacités d’accueil doivent être réduites ; bien sûr que l’on ne fera pas la fête et que les regroupements ne seront pas possibles ; bien sûr que des centres de dépistage et des dispositifs pour isoler les malades dans chaque station seront nécessaires.
Tout cela a déjà été travaillé ou est en cours de préparation avec le concours des Conseils départementaux, régionaux, des élus locaux, et des acteurs socio-économiques qui se sont fortement mobilisés depuis des semaines, pour permettre une ouverture sous contrôle sanitaire.
Les parlementaires Les Républicains souhaitaient que la décision soit prise au 15 décembre, pas avant, en fonction de la circulation réelle du virus à ce moment, de la capacité d’accueil des hôpitaux, et de la validation définitive de tous les protocoles sanitaires. Avant cela, toute décision est prématurée.
En annonçant une décision sur une ouverture éventuelle au 20 janvier, le Président condamne non seulement d’emblée 35 % du chiffre d’affaires d’une saison, mais ne donne aucune perspective d’ouverture, même pour février, mois ô combien décisif pour le secteur. On pourra, à Noël et lors du Jour de l’An voyager, aller en vacances à l’étranger, les plus aisés pourront aller skier à Gstaad, Zermatt ou à Davos… Mais pas dans les montagnes françaises ? Car ne nous y trompons pas, les plus pénalisées par cette décision seront les petites et moyennes stations, qui n’ont pas ou peu de réserves, et pourtant plébiscitées par nos concitoyens des classes moyennes et populaires, qui y skient à la journée, au weekend ou à la semaine, que ce soit dans les Vosges, le Jura, les Pyrénées, les Alpes, ou en Auvergne… Les plus pénalisés seront également les centres de vacances qui ne pourront pas accueillir les enfants de toute la France, lors de classes de neige, de découverte, ou de colonies, et pour lesquels ce séjour peut représenter le seul départ de l’année. Ces centres ne se remettront pas d’un hiver sans activité…
Le Président a indiqué qu’un consensus européen était nécessaire : c’est un leurre. L’Espagne et Andorre vont vraisemblablement ouvrir. La Suisse a décidé d’ouvrir. L’Autriche, pays le plus comparable à la France en termes de poids économique des sports d’hiver, se donne, de manière responsable, encore le temps d’analyser l’évolution sanitaire avant de se prononcer. Notre seule boussole doit être la situation sanitaire, de manière précise et objective, et la capacité des stations à protéger touristes et professionnels.
En outre, que veut dire ne pas ouvrir une station ? Une station n’est pas un territoire hors-sol. Ce sont des communes, dans lesquelles les Français vivent, et dans lesquelles nos concitoyens qui y ont une résidence secondaire, ou qui souhaiteront s’y rendre à l’hôtel, pourront le faire, selon les indications que vous avez mentionnées (les déplacements seront possibles lors des vacances de Noël). Les stations ne peuvent être traitées différemment du reste du territoire national. Ce sont les mêmes règles et protocoles sanitaires qui doivent y être respectés. Ni plus ni moins. Un traitement différencié de ces communes serait anticonstitutionnel. Par ailleurs, nous avons du mal à comprendre en quoi il serait plus risqué de se rendre dans une supérette en montagne plutôt qu’en ville, ou de prendre un télésiège masqué, quand nos concitoyens sont quotidiennement des millions à utiliser les transports en commun.
Par cette décision prématurée, ce sont des dizaines de milliers d’emplois sur tout le territoire national que vous supprimez. Car l’essentiel des travailleurs saisonniers viennent de toute la France et ont construit leur vie sur une double activité hiver et été. La saison d’hiver est une part essentielle de leurs revenus annuels. Comment peut-on dire à un commerçant, à un restaurateur ou à un opérateur de remontées mécaniques de recruter aujourd’hui alors qu’ils n’ont aucune perspective d’ouverture ? Comment vont vivre tous ces travailleurs les prochains mois alors qu’ils ne pourront être embauchés ?
La France est l’un des leaders mondiaux des sports d’hiver. Dans tous nos massifs, ce sont près de 120 000 emplois directs et 10 milliards de chiffre d’affaires qui sont en jeu au travers de cette économie. Ce sont des milliers de restaurateurs, hébergeurs, commerçants, loueurs de matériel, moniteurs de ski, accompagnateurs, guides, pisteurs, salariés de domaines skiables qui vivent de cette économie. C’est aussi de nombreuses filières économiques qui en dépendent à l’année, comme le BTP, la viticulture, l’agriculture, les transporteurs, etc.
Nous, députés Les Républicains, vous demandons Monsieur le Premier Ministre, que les engagements gouvernementaux soient respectés, qu’un travail approfondi, objectif et minutieux soit conduit, avec les autorités sanitaires régionales, avant de prendre une décision au 15 décembre, alors parfaitement éclairée sur l’état de la situation sanitaire.
Jusqu’à présent, les Conseils départementaux, régionaux, les Maires et les socio-professionnels, ont beaucoup travaillé, en lien avec les Agences régionales de Santé, pour établir les conditions de cette ouverture.
C’est maintenant au Gouvernement de se mobiliser pour sauver un secteur économique vital pour notre pays. C’est ce que nous attendons de votre part, et non une condamnation prématurée de tout un secteur économique. Les Républicains demandent la tenue en urgence d’une nouvelle réunion avec le Gouvernement, les responsables sanitaires des principales régions concernées, et les acteurs de la montagne, afin de redéfinir une feuille de route consensuelle, qui laisse une chance de survie à ce secteur.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, à l’assurance de nos sentiments les meilleurs. »
Émilie Bonnivard, Vincent Rolland, Martiel Saddier
Députés de Savoie et Haute Savoie
« Monsieur le Premier Ministre,
En annonçant qu’il était difficilement concevable d’ouvrir les stations de sports d’hiver à Noël, le Président de la République a plongé l’ensemble des élus de la montagne, des socio-professionnels et des Français qui vivent du tourisme d’hiver, dans la stupéfaction et l’incompréhension, alors que tous travaillent depuis des semaines à des protocoles sanitaires extrêmement exigeants et à la mise en place de centres de dépistage dans toutes les stations, avec vos Ministres.
Vous-même vous êtes engagé, le 23 novembre, lors d’une réunion à votre initiative avec les acteurs de la montagne à travailler sur les conditions d’une ouverture en fonction de l’évolution de la situation sanitaire dans les 10 jours. Le 24, le Secrétaire d’Etat en charge du Tourisme, Jean-Baptiste Lemoyne, faisait la même réponse à la députée Emilie Bonnivard qui l’interrogeait à ce sujet lors des Questions au Gouvernement. Le soir même, le Président annonçait le contraire devant des millions de Français.
Depuis le début de cette crise, Les Républicains ont toujours proposé des solutions concrètes et responsables, tant en matières sanitaire qu’économique, et c’est dans cet esprit encore que nous vous sollicitons.
Nous savons que l’ouverture des stations doit être conditionnée à la situation sanitaire et aux capacités d’accueil des hôpitaux ; nous savons qu’il convient de mettre en place des protocoles adaptés (déjà travaillés de concert avec vos Ministères ! ) ; nous savons que les capacités d’accueil doivent être réduites ; bien sûr que l’on ne fera pas la fête et que les regroupements ne seront pas possibles ; bien sûr que des centres de dépistage et des dispositifs pour isoler les malades dans chaque station seront nécessaires.
Tout cela a déjà été travaillé ou est en cours de préparation avec le concours des Conseils départementaux, régionaux, des élus locaux, et des acteurs socio-économiques qui se sont fortement mobilisés depuis des semaines, pour permettre une ouverture sous contrôle sanitaire.
Les parlementaires Les Républicains souhaitaient que la décision soit prise au 15 décembre, pas avant, en fonction de la circulation réelle du virus à ce moment, de la capacité d’accueil des hôpitaux, et de la validation définitive de tous les protocoles sanitaires. Avant cela, toute décision est prématurée.
En annonçant une décision sur une ouverture éventuelle au 20 janvier, le Président condamne non seulement d’emblée 35 % du chiffre d’affaires d’une saison, mais ne donne aucune perspective d’ouverture, même pour février, mois ô combien décisif pour le secteur. On pourra, à Noël et lors du Jour de l’An voyager, aller en vacances à l’étranger, les plus aisés pourront aller skier à Gstaad, Zermatt ou à Davos… Mais pas dans les montagnes françaises ? Car ne nous y trompons pas, les plus pénalisées par cette décision seront les petites et moyennes stations, qui n’ont pas ou peu de réserves, et pourtant plébiscitées par nos concitoyens des classes moyennes et populaires, qui y skient à la journée, au weekend ou à la semaine, que ce soit dans les Vosges, le Jura, les Pyrénées, les Alpes, ou en Auvergne… Les plus pénalisés seront également les centres de vacances qui ne pourront pas accueillir les enfants de toute la France, lors de classes de neige, de découverte, ou de colonies, et pour lesquels ce séjour peut représenter le seul départ de l’année. Ces centres ne se remettront pas d’un hiver sans activité…
Le Président a indiqué qu’un consensus européen était nécessaire : c’est un leurre. L’Espagne et Andorre vont vraisemblablement ouvrir. La Suisse a décidé d’ouvrir. L’Autriche, pays le plus comparable à la France en termes de poids économique des sports d’hiver, se donne, de manière responsable, encore le temps d’analyser l’évolution sanitaire avant de se prononcer. Notre seule boussole doit être la situation sanitaire, de manière précise et objective, et la capacité des stations à protéger touristes et professionnels.
En outre, que veut dire ne pas ouvrir une station ? Une station n’est pas un territoire hors-sol. Ce sont des communes, dans lesquelles les Français vivent, et dans lesquelles nos concitoyens qui y ont une résidence secondaire, ou qui souhaiteront s’y rendre à l’hôtel, pourront le faire, selon les indications que vous avez mentionnées (les déplacements seront possibles lors des vacances de Noël). Les stations ne peuvent être traitées différemment du reste du territoire national. Ce sont les mêmes règles et protocoles sanitaires qui doivent y être respectés. Ni plus ni moins. Un traitement différencié de ces communes serait anticonstitutionnel. Par ailleurs, nous avons du mal à comprendre en quoi il serait plus risqué de se rendre dans une supérette en montagne plutôt qu’en ville, ou de prendre un télésiège masqué, quand nos concitoyens sont quotidiennement des millions à utiliser les transports en commun.
Par cette décision prématurée, ce sont des dizaines de milliers d’emplois sur tout le territoire national que vous supprimez. Car l’essentiel des travailleurs saisonniers viennent de toute la France et ont construit leur vie sur une double activité hiver et été. La saison d’hiver est une part essentielle de leurs revenus annuels. Comment peut-on dire à un commerçant, à un restaurateur ou à un opérateur de remontées mécaniques de recruter aujourd’hui alors qu’ils n’ont aucune perspective d’ouverture ? Comment vont vivre tous ces travailleurs les prochains mois alors qu’ils ne pourront être embauchés ?
La France est l’un des leaders mondiaux des sports d’hiver. Dans tous nos massifs, ce sont près de 120 000 emplois directs et 10 milliards de chiffre d’affaires qui sont en jeu au travers de cette économie. Ce sont des milliers de restaurateurs, hébergeurs, commerçants, loueurs de matériel, moniteurs de ski, accompagnateurs, guides, pisteurs, salariés de domaines skiables qui vivent de cette économie. C’est aussi de nombreuses filières économiques qui en dépendent à l’année, comme le BTP, la viticulture, l’agriculture, les transporteurs, etc.
Nous, députés Les Républicains, vous demandons Monsieur le Premier Ministre, que les engagements gouvernementaux soient respectés, qu’un travail approfondi, objectif et minutieux soit conduit, avec les autorités sanitaires régionales, avant de prendre une décision au 15 décembre, alors parfaitement éclairée sur l’état de la situation sanitaire.
Jusqu’à présent, les Conseils départementaux, régionaux, les Maires et les socio-professionnels, ont beaucoup travaillé, en lien avec les Agences régionales de Santé, pour établir les conditions de cette ouverture.
C’est maintenant au Gouvernement de se mobiliser pour sauver un secteur économique vital pour notre pays. C’est ce que nous attendons de votre part, et non une condamnation prématurée de tout un secteur économique. Les Républicains demandent la tenue en urgence d’une nouvelle réunion avec le Gouvernement, les responsables sanitaires des principales régions concernées, et les acteurs de la montagne, afin de redéfinir une feuille de route consensuelle, qui laisse une chance de survie à ce secteur.
Nous vous prions de croire, Monsieur le Premier ministre, à l’assurance de nos sentiments les meilleurs. »
Émilie Bonnivard, Vincent Rolland, Martiel Saddier
Députés de Savoie et Haute Savoie