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Serge TIGNERES nous parle du film qui sera projeté ce mardi

🎞Un film pour la mémoire du Roc Noir : Entretien avec Serge TIGNERES, réalisateur 📽
Propos recueillis le 3 février dernier après le tournage du film de reconstitution des combats du Roc Noir à La Rosièr🏔

À la suite du tournage de la reconstitution des combats du Roc Noir à La Rosière, Serge TIGNERES, réalisateur du film, nous livre ses impressions. Le projet, qui vise à rendre hommage aux événements historiques de la libération des Alpes, se concrétisera  par une projection en avant-première, en extérieur sur écran géant, ouverte à toutes et tous en accès libre, ce mardi 15 avril 2025, à 18h30 au parking des pistes, à l'occasion de la cérémonie de commémoration. Dans une volonté de participer à la conservation de la mémoire des lieux, la mairie de Montvalezan a apporté son soutien financier au film à hauteur de 23 700€ TTC, afin d'assurer sa bonne réalisation. Dans cet entretien, recueilli le 3 février dernier, Serge TIGNERES revient sur les défis du tournage, l'importance de l'histoire locale et son engagement envers la mémoire collective.

MLR - Vous revenez tout juste de La Rosière après un tournage important pour la reconstitution des combats du Roc Noir. Comment vous sentez-vous après cette expérience ?
Serge TIGNERES - "Quand je suis revenu à La Rosière, j'étais ravi. Après avoir réalisé un film sur 1940, je me réjouissais de traiter cette fois de la libération des Alpes, et plus spécifiquement de l’Europe noire. C'est un domaine que je trouve assez magique, étant moi-même assez montagnard. La vue sur le Mont-Blanc et le col du Petit Saint-Bernard, c'est vraiment fabuleux."

MLR - Vous avez mentionné le cadre magnifique de la région, mais qu'avez-vous pensé de l'accueil et de la collaboration sur place ?
Serge TIGNERES - "Ce qui m'a particulièrement marqué pendant le tournage, c'est la collaboration avec la municipalité locale. On travaille rarement dans des conditions aussi exceptionnelles. Avoir le soutien de la municipalité à ce point, c’est hyper rare. C’est une vraie chance. Je n'ai jamais eu une collaboration aussi étroite avec une municipalité dans les 30 épisodes que j’ai réalisés. C’est vraiment de l’ordre de l’exceptionnel."

MLR - Cela semble très important pour vous, ce lien avec les habitants. Et au-delà de la collaboration, qu'avez-vous ressenti par rapport à la mémoire historique de la région ?
Serge TIGNERES - "Ce qui m’a aussi particulièrement touché, c’est de voir à quel point l’histoire est conservée ici, et la nécessité de la préserver et de la diffuser. Ça fait partie de l'ADN de notre travail sur 'Champ de bataille'. Rendre hommage à ceux qui sont tombés et comprendre leur histoire fait partie intégrante de notre démarche."

MLR - Vous avez travaillé étroitement avec le 13ᵉ BCA. Quelle a été leur contribution à ce projet ?
Serge TIGNERES - "La collaboration avec le 13ᵉ BCA, qui est à l’origine du projet, a été essentielle. C’était une collaboration fantastique, surtout avec le CAPITAINE SIGOIRE, qui est un officier de terrain et un véritable historien militaire, même s’il est très modeste à ce sujet. Grâce à lui, l’aspect historique du film a été énormément enrichi."

MLR - Vous avez dû affronter des conditions climatiques difficiles. Comment cela a-t-il influencé le tournage ?
Serge TIGNERES - "La météo faisait partie de l’aventure. Sur tous les épisodes de 'Champ de bataille', on a toujours eu une météo d’époque. La première journée de tournage, la neige était profonde, ce qui a rendu le travail encore plus difficile, mais c’est ce qui fait l’authenticité de l’expérience. Et ce qui est étonnant, c’est que cela correspondait exactement aux conditions de l’époque pendant l’offensive. Donc, c’était tout à fait réaliste."

MLR - Au niveau des images, avez-vous pu obtenir ce que vous imaginiez avant de commencer ?
Serge TIGNERES - "Je n’ai pas encore vu toutes les images parce que nous en avons fait tellement, mais ce que j’ai vu jusqu’ici est vraiment très beau. Il y a notamment des plans de drones où des soldats progressent dans la neige, et cela illustre très bien la difficulté des combats dans ces conditions extrêmes. Je m’étais imaginé la difficulté de ces combats, et je pense que ça apparaît très bien sur les images."

MLR - Étant perfectionniste, vous avez sûrement eu des compromis à faire. Est-ce que tout s'est passé comme vous le souhaitiez ?
Serge TIGNERES - "Je n’ai pas eu le temps que j’aurais voulu, mais avec les contraintes de budget et de temps, on doit parfois faire des compromis. C’est ça, la réalité du cinéma. Mais globalement, le film sera très proche des images que j’avais dans la tête."

MLR - Le choix du site de tournage semble primordial pour vous. Pourquoi était-il essentiel de filmer à La Rosière même ?
Serge TIGNERES - "Pour moi, c’était évident qu’il fallait tourner ici, là où les combats ont réellement eu lieu. Le programme 'Champ de bataille' repose sur l’idée de filmer là où l’histoire s’est écrite. On a fini la dernière scène, qui représente la prise du dernier point d’appui sur le Roc Noir, à 18h45, le dernier jour du tournage, et c’était exactement la même luminosité qu’à l’époque. C’est comme un voyage dans le temps."

MLR - Ce projet prend une dimension très personnelle, non ?
Serge TIGNERES - "Ce film prend une signification toute particulière pour moi. C’est un cadeau à la population locale. Ce film, ce n’est pas juste un projet cinématographique, c’est aussi une manière de rendre hommage aux habitants et à ceux qui ont vécu ces événements. Après le tournage, j’ai reçu des témoignages poignants, comme celui d’une personne dont le père avait participé à la bataille et qui a déposé les archives de son père aux Archives départementales de la Savoie. Cela m’a vraiment touché. Ce sont des choses qui donnent tout leur sens à ce projet."

MLR - La projection approche à grands pas. Quels sont vos sentiments à l’approche de cet événement ?
Serge TIGNERES - "Bien sûr, je serai présent pour la projection, avec mon chef opérateur et mon ingénieur du son. Je suis impatient de voir la réaction du public et de partager ce travail qui, je l'espère, fera honneur à l'histoire locale."