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Pourquoi le télésiège Dahu en 2023 ?

Pourquoi le télésiège Dahu en 2023 ?
Les explications du directeur du Domaine Skiable de La Rosière, Jean REGALDO

MLR – Quelle a été la logique qui a conduit à la transformation du téléski en télésiège ? Pourquoi ce choix d’investissement en 2023 par rapport à d’autres dossiers ?
Jean REGALDO – « La station de La Rosière a connu une croissance importante en termes de nombre de lits ces dernières années. Il fallait attendre la finalisation du projet Club Med et des différents hébergements construits à cette époque-là pour voir comment évolueraient les flux de skieurs sur le domaine skiable. Après un premier hiver d’exploitation du Club Med et de constatation de ces nouveaux flux skieurs, en lien avec les élus du SIVU La Rosière Saint Bernard, nous avons missionné le bureau d’étude INGELO, basé à Chambéry, pour réfléchir à la restructuration du secteur front de neige des Eucherts et du remplacement du télésiège de Petit Bois. L’étude est globale sur cet ensemble. Plusieurs scénarios ont été élaborés par le bureau d’étude INGELO. Le scénario qui a été validé par le Domaine Skiable et les élus du SIVU prévoyait de remplacer le téléski du DAHU par un télésiège qui monte un peu plus haut. Le premier élément conduisant à ce choix, était que cela permettait d’augmenter le débit de départ du front de neige des Eucherts. En effet, nous disposerons ainsi de deux télésièges qui permettront de quitter ce périmètre. Jusqu’à présent, nous n’avions que le télésiège des Eucherts car le téléski du Dahu obligeait les skieurs à redescendre sur le front de neige des Eucherts. Second élément, le télésiège Dahu permet une amélioration significative de l’offre des Eucherts puisqu’un télésiège n’occupe pas de prise au sol contrairement à un téléski et cela élargit de fait la surface skiable. En allant plus haut, cela améliore également l’offre de ski. Ce sujet a aussi été travaillé avec les écoles de ski. Du point de vue du parcours du débutant, en sortant du jardin d’enfants, il est plus facile de prendre le télésiège du Dahu que nous sommes en train de construire plutôt que l’ancien téléski.
Le coût d’investissement lié à l’implantation du télésiège Dahu est de 3 millions d’euros hors taxe comprenant la remontée et les chalets. Nous avons profité de ce projet pour changer la canalisation de neige de culture sous Gélinotte (15 ans d’ancienneté du fait du déplacement de quelques enneigeurs.
Dans une seconde étape, il est prévu de remplacer le télésiège de Petit Bois en lieu et place de l’existant par un télésiège fixe. Les débits cumulés du Dahu, du télésiège des Eucherts et de celui du Plan du Repos également, permettront de reprendre le flux des skieurs provenant de Petit Bois. Tout cela s’inscrit dans une cohérence globale en termes de flux.
Concernant le coût d’investissement prévisionnel du télésiège de Petit Bois, nous sommes sur une estimation située autour de 4 millions d’euros hors taxe. Cela restera à affiner avec les résultats d’appel d’offres car nous sommes à une échéance 2026 et que le coût des remontées mécaniques subissent une forte inflation depuis la crise Covid. »
 
MLR – Pourquoi avoir choisi de remplacer le téléski Dahu et pas ceux de Bellecombe amenant en Italie ?
Jean REGALDO – « Avec l’arrivée du Club Med, et au regard de la première exploitation d’hiver, nous avions une décision à prendre.  La priorité était-elle à donner au traitement des flux du départ des Eucherts ou plutôt à ceux de la liaison ? Nous nous sommes rendu compte que la priorité était belle et bien de traiter le front de neige en sortant nos clients de ce périmètre pour qu’ils puissent rejoindre le reste du domaine plutôt que la liaison avec l’Italie. Finalement, les nouveaux lits amènent certes des skieurs qui vont en Italie, mais cela impacte moins que sur les fronts de neige. La priorité a été clairement donnée et validée avec les élus du SIVU La Rosière Saint Bernard. D’abord on traite le Front de Neige des Eucherts et ensuite on traitera la liaison. C’est ainsi qu’on a conçu ce calendrier. En 2023, le télésiège Dahu. En 2024, on traite la liaison avec le renouvellement d’abord du télésiège de Chardonnet. C’est en effet le point bloquant majeur. Certes, nous avons le même nombre de client qui va en Italie et qui en revient. Cependant, les retours du soir se font sur un temps plus court et le débit actuel est insuffisant. La problématique se porte donc plutôt sur le télésiège de Chardonnet que sur les téléskis de Bellecombe. Aujourd’hui, il est acté que nous renouvelions le télésiège de Chardonnet par un télésiège débrayable. Ce télésiège sera un télésiège débrayable 6 places avec un débit de 3000Sk/h. Nous réaliserons Chardonnet avant Petit Bois parce que ce dernier sera en grande inspection en 2026 ; la stratégie est donc de le réaliser juste avant cette intervention. Pour le renouvellement des téléskis de Bellecombe, il y a des projets à l’étude. La difficulté est que c’est une très grosse infrastructure pour un coût très important et une offre de ski très faible car ce n’est que de la liaison. Il n’y a pas de ski à proprement dit dans ce secteur-là. Il y a aussi beaucoup de discussions à mener entre les communes des deux pays – Montvalezan, Séez, La Thuile- ainsi qu’entre les exploitants parce qu’on engage des sujets de répartition financière entre France et Italie et un gros investissement. A date, nous n’avons pas encore trouvé la position d’équilibre qui rendrait possible la réalisation de cet équipement à court ou moyen terme. Il y a des projets à l’étude, mais nous n’avons actuellement aucun projet figé. »

Propos recueillis le 9 novembre 2023