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🇫🇷 Discours 11 novembre

Discours du 11 novembre 2025 par Sylvie Arnal, maire du Vigan
 
Pour la sixième fois, il me revient l’honneur de saluer la mémoire de nos anciens et d’honorer le sacrifice de nos 163 enfants du Vigan morts pour la France.
 
Car, même plus de cent ans après la fin de cette guerre, comment oublier cette litanie de batailles célèbres ou inconnues du premier conflit mondial, batailles gagnées ou perdues sous nos couleurs, mais toujours avec un bilan effroyable ?
 
Comment ne pas songer à ces cortèges funèbres de morts, de blessés, de gueules cassées, de veuves, d’orphelins, de filles restées « vieilles filles », d’enfants qui ne sont pas nés parce que l’amour était parti pour un voyage sans retour ?
 
Du caporal Peugeot, tombé le premier le 2 août 1914, à Augustin Trébuchon, fils du Malzieu en Lozère, le dernier, un million et demi de nos compatriotes, de nos frères, sont tombés pour défendre la patrie.
 
Au Vigan, ils s'appelaient bien sûr Campredon, Guibal, Abric, Pialot ou Triaire, mais aussi Beauman ou Graziani, et même Salvador du Fesq ou Egg, car face à la mort, il n'y avait plus ni classe sociale ni étrangers.
 
Autant de noms qui sont restés inconnus. Autant de vies fauchées et de destins brisés. Combien de champs n'ont plus été labourés ? Combien d'usines ou de mines ont soudainement manqué de main-d'œuvre ? Et combien de médecins, de savants, d'inventeurs n’ont pas pu s’exprimer ? Et peut-être pire encore : combien de tableaux auraient été des chefs-d’œuvre, combien de films non réalisés, combien de musiques ne nous ont pas bercés ?
 
Certains, qui n'étaient pas des inconnus, ont écrit. Ils s'appelaient :
 
Charles Péguy, qui fut tué près de Meaux, dans une bataille où les soldats ne savaient pas encore s’enterrer dans des tranchées, lors de l'été meurtrier de 1914.
 
Louis Pergaud, qui pensait ne devoir faire que la guerre des boutons.
 
Alain-Fournier, dont la jeunesse fauchée aux Éparges ne permit pas au Grand Meaulnes d’avoir de petit frère.
 
 
Ceux de 14 nous deviennent familiers grâce à Maurice Genevoix, qui eut la chance de n'être que blessé pour la défense d'une colline aux 6 000 morts. Blessé, comme Apollinaire, Céline, ou, dans l’autre camp, Erich Maria Remarque.
 
Inconnus, familiers ou illustres, ces hommes nous ont apporté un témoignage de sacrifice et de patriotisme qui a fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui. Cela, il ne faut pas l'oublier.
 
Vive la France, vive la Paix !