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In memoriam : 30e anniversaire de la disparition de Charles Ornano (1919-1994)

Ce lundi 19 février marque le 30e anniversaire de la disparition de Charles Ornano (1919 -1994). En cette occasion, la famille Audisio – Marcangeli- Ornano a puisé dans ses archives photographiques pour honorer la mémoire de ce bâtisseur qui fut maire d’Ajaccio de 1975 à 1994. Un parcours, un destin, que nous célébrons sur le site de la ville en 13 clichés emblématiques.
Voici déjà 30 ans que Charles Ornano nous a quittés à l’âge de 74 ans, dans la ville qu’il a tant aimée, le 19 février 1994, des suites d’une longue maladie. Une ville dont il a été maire pendat près de 20 ans, à partir de 1975, à la suite d’une élection partielle provoquée par le décès de son prédécesseur Pascal Rossini. Ce fut le début d’une longue carrière politique, au cours de laquelle il enchaina les mandats, devenant un acteur politique majeur de son époque : président de l’Office HLM, conseiller général du 2e canton à partir de 1976 et conseiller régional de Corse en 1981. Il démissionna par la suite de ces deux dernières fonctions, frappé par le cumul des mandats lorsqu’il devint sénateur de la Corse-du-Sud à la suite des élections sénatoriales du 28 septembre 1980. Un mandat renouvelé en 1989 et qu’il exerça jusqu’en 1994.

Né le 5 mai 1918 à Ajaccio, d’un père artisan-maçon et d’une mère couturière, Charles Ornano, issu d’un milieu modeste, incarne les valeurs de la méritocratie républicaine. Il a bâti son destin sous les ors de la Ve République en étant gratifié des plus hautes distinctions en hommage à son action publique : Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’Ordre nationale du mérite, Chevalier des Palmes académiques et Chevalier du Mérite maritime.
Baptisé Charles Napoléon Ornano en hommage à Napoléon Ier, il milite dès son adolescence dans les rangs du Comité Central Bonapartiste. A 20 ans, il est mobilisé lors de la Seconde Guerre mondiale et participa activement à la campagne d’Afrique du Nord.
Licencié en droit à la faculté d’Aix-en-Provence, il débute sa carrière dans l’administration avant de se lancer en politique sous la bannière bonapartiste. Sous son mandat, Ajaccio devient la seule ville de France administrée par une municipalité bonapartiste. Cette particularité le suivra tout au long de sa carrière politique, puisqu’il sera le seul parlementaire bonapartiste de France et le premier sénateur à représenter la Corse-du-Sud.

Pour ceux qui l’ont connu, Charles Ornano incarnait ce « spiritu aiaccinu » renvoyant notamment à la dérision et à la « Bella figura ». Il représentait également une certaine idée de la politique à l’ancienne, ancrée dans la bienveillance : « C’était un homme courageux, d’une grande tolérance et toujours à l’écoute des gens. Même s’il était animé de fortes convictions, Charles Ornano a toujours prôné le dialogue. Il fut à l’origine du rassemblement de la droite insulaire entre gaulliste, bonapartiste et centriste. Volontiers qualifié de « Paterfamilias », il mettait l’humain au centre de tout. Il a le parcours idéalisé du bonapartiste, l’exemplarité de l’homme de condition modeste qui arrive au sommet », se souvient son beau-fils Jean-Pierre Audisio.

Son héritage politique se perpétue aujourd’hui avec l’engagement de son petit-fils Pierre-Laurent Audisio, conseiller municipal et président du port que son grand-père a créé.
Il y a 5 ans déjà, la Ville d’Ajaccio, sous l’impulsion du député-maire Laurent Marcangeli, et la famille Audisio-Marcangeli-Ornano honoraient le 25e anniversaire de sa mort autour de plusieurs manifestations organisées du 9 au 23 février 2019.

Instants choisis de la vie de Charles Ornano en 13 images
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De gauche à droite :

Photo 1 : Charles Ornano (au centre, derrière le professeur), à 18 ans avec sa classe au collège Fesch (1936-37).

Photo 2 : Charles Ornano en compagnie de son épouse, Carmel Marcangeli. Un couple uni et fusionnel ; sa femme a été un précieux soutien tout au long de sa vie.

Photo 3 : Charles Ornano en chef de famille, entouré des siens, dans son cabanon à l’Isolella, dans les années soixante.

Photo 4 : Charles Ornano est élu maire d’Ajaccio aux élections municipales de mars 1977. Il succède à Pascal Rossini (décédé en cours de mandat) à la suite d’une élection partielle en novembre 1975. Pour mémoire, durant ses mandats, il a été l’artisan de nombreux projets participant à moderniser la ville et préfigurant sa configuration actuelle : la place du Diamant et le grand parking qui font actuellement l’objet d’une requalification, la place Miot, le port Charles Ornano, la création de l’hôpital V240 inauguré à l’époque avec Simone Veil, les grandes artères routières du bord de mer et de la rocade ... En 1992, il célébra en grande pompe avec l’ensemble de son conseil municipal le 500e anniversaire de la ville. Durant ses mandats, les quartiers ajacciens se développent, les écoles et les crèches ouvrent et témoignent du dynamisme de la Ville. En 20 ans, la population d’Ajaccio double.

Photo 5 : Charles Ornano à son domicile ajaccien en « grand papa » comblé.

Photo 6 : En 1978, le président de la République, Valéry Giscard d’Estaing, est reçu à l’Hôtel de Ville et remet l’insigne de Chevalier de la Légion d’honneur à Charles Ornano dans le salon napoléonien.

Photo 7 : Charles Ornano dans les années 80, lors d’une sortie en bateau au large de l’Isolella, s’adonne à sa grande passion :  la pêche u bulintinu.
 
Photo 8 : Le sénateur pose devant le Sénat en compagnie d’élèves ajacciens venus découvrir l’institution, un des deux piliers du parlement français en matière législative avec l’Assemblée Nationale.
En qualité de sénateur, il vote une série de lois illustrant les enjeux sociétaux de son époque:  la loi Peyrefitte renforçant la sécurité et protégeant la liberté des personnes (1980), la loi Deferre relative aux droits et libertés des communes, des départements et des régions (1982), la loi relative aux prestations de vieillesse, d’invalidité et de veuvage (1982), la loi relative au revenu minimum d’insertion (1988), ou encore la loi relative aux pensions de retraite et à la sauvegarde de la protection sociale (1993).

Photo 9 : La Ville d’Ajaccio est officiellement jumelée avec l’île de la Maddalena le 25 juillet 1991. L’ancien maire d’Ajaccio est accompagné d’une délégation élargie, composé de conseillers municipaux de la majorité et de l’opposition, en présence du maire de la Maddalena, en costume sombre, et des membres de sa famille.

Photo 10 : Charles Ornano aux côtés de François Mitterrand, président de la République, et de son épouse Danielle, d’Edouard Balladur, premier ministre, et de Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur à l’occasion du 50e anniversaire de la Libération de la Corse le 9 septembre 1993.

Photo 11 : Charles Ornano était très attaché aux traditions et aux valeurs de la chrétienté. Il était très sensible à la présence de cardinaux pour les célébrations de la Madunnuccia et du 15 août, à l’occasion de la Sainte Marie et de la naissance de Napoléon Bonaparte. Il a réintroduit le rituel du renouvellement des vœux des magnifiques anciens.

Photo 12 : Inauguration du musée Fesch en présence de Jack Lang, ministre de la Culture, en 1992. Ce nouvel outil culturel est l’une des réalisations majeures des mandatures de Charles Ornano.

Photo 13 : La famille de Charles Ornano pose devant son portrait hommage (fresque murale) au port Charles Ornano réalisé par l’artiste Adrien Martinetti et inauguré en 2016 par le député-maire d’Ajaccio Laurent Marcangeli.