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Montalembert - Cérémonie du 11 novembre 2020

Extrait du discours d'ouverture de la cérémonie du 11 novembre 2020

Bienvenue à tous sur ce lieu de mémoire...

Chaque 11 novembre, le peuple français est invité à se retrouver et se souvenir…

A se souvenir de ceux dont on a gravé les noms sur ces monuments dans toutes les communes de France.

Pour notre village, ils furent vingt-quatre entre 1914 et 1918 à se figer, pour l’éternité, dans une terre qui n’était pas la leur.

Ils avaient dix-sept ou vingt-cinq ans; se prénommaient Marcel, Augustin, Jules. Ils étaient palefreniers, boulangers, colporteurs, ouvriers ou bourgeois.

Ils devinrent soudainement artilleurs, fantassins, brancardiers...

Sur huit millions de mobilisés entre 1914 et 1918, plus de deux millions de jeunes hommes ne revirent jamais le clocher de leur village natal. Plus de quatre millions subirent de graves blessures...

De leur témoignage, il ne reste plus désormais que des mots écrits dans la boue et qui n'ont pas vieilli d'un jour. Des dessins chargés d'émotion qui marquent les esprits. Des témoignages déchirants qui devraient inciter les générations futures au devoir de mémoire, au devoir de vigilance comme au devoir d'humanité...

*Lettre de Henry Lange du 5 octobre 1917
Mon Général,

Je me suis permis de demander à passer dans l’infanterie pour des motifs d’ordre personnel. Mon cas est en effet assez différent de celui de la plupart des combattants.

Je fais partie d’une famille israélite, naturalisée française, il y a un siècle à peine. Mes aïeux en acceptant l’hospitalité de la France, ont contracté envers elle une dette sévère ; j’ai donc un double devoir à accomplir : celui de Français d’abord ; celui de nouveau Français ensuite. C’est pourquoi je considère que ma place est là où les risques sont les plus nombreux. Lorsque je me suis engagé à 17 ans, j’ai demandé à être artilleur sur la prière de mes parents et les conseils de mes amis qui servaient dans l’artillerie. Les appelés de la classe 1918 seront sans doute envoyés prochainement aux tranchées. Je désire les y devancer. Je veux après la guerre, si mon étoile me préserve, avoir la satisfaction d’avoir fait mon devoir et le maximum de mon devoir. Je veux, si je meurs, que ma famille puisse se réclamer de moi et que jamais qui que ce soit ne puisse lui reprocher ses origines ou ses parentés étrangères. J’espère être physiquement capable d’endurer les souffrances du métier de fantassin et vous prie de croire, mon Général, que de toute mon âme et de tout mon cœur je suis décidé à servir la France le plus vaillamment possible.

Veuillez agréer mon général, l’assurance de mon profond respect et de mon entier dévouement.

*Henri Lange a été tué à la tête de sa section, le 10 septembre 1918, à l’âge de vingt ans, le lendemain du jour où il écrivit sa dernière lettre à sa sœur…


C’est de ceux-là dont nous voulions nous souvenir plus particulièrement aujourd’hui…

Je terminerai en rappelant que la Paix reste un combat de chaque instant et à tout endroit.



Vive la Paix, Vive la République et Vive la France.