Déodatie : Sylvie Siffermann vous dit " au revoir "
Dans un courrier qui nous est adressé ainsi qu'à tous les élus de l'arrondissement de Saint-Dié-des-Vosges, Sylvie Siffermann fait l'éloge de son séjour et ses remerciements aux personnes, élus ou non, le personnel de la Sous-Préfecture etc... et s'excuse de ne pouvoir faire une belle réunion pour respecter les dispositions de sécurité quant au COVID-19
-o- Sylvie Siffermann - © Gilou L’heure d’un au-revoir a sonné. Le devoir m’appelle ailleurs.
Voilà plus de 2 ans que je suis arrivée dans l’arrondissement, une semaine avant le président de la République qui inaugurait le programme phare Action Cœur de Ville à St Dié des Vosges, ville lauréate parmi 222 autres villes moyennes de France.
Je découvrais avec enchantement une terre rurale familière qui me parle puisque je suis d’origine lorraine et fille de la campagne, une terre d’histoire frappée par plusieurs guerres dont deux mondiales. Dans ces vallées éprouvées de la Meurthe et de la Moselle et ce massif vosgien blessé, où l’humanité n’a jamais douté malgré ces lieux terribles de multiples invasions et leur cohorte d’horreurs que nous évoquons ensemble dans les émouvantes cérémonies mémorielles, la proximité de Jules Ferry reste vivace comme la conviction républicaine de la primauté de l’Éducation dans le progrès.
« Le courage est la lumière de l’adversité » disait Vauvenargues et ce territoire est courageux, car il s’est reconstruit et il se reconstruit encore.
Une terre avec une architecture d’identité, dite de la seconde reconstruction de guerre, et de reconnaissance UNESCO, une terre touristique avec des atouts de pleine nature mais aussi une terre rude, meurtrie par la désindustrialisation du siècle dernier.
Je souligne une terre verte avec des forêts à perte de vue et une filière complète autour du bois dont je porte le nom et les racines ; sylviculture, terre des hommes et des arbres où, enfant ou adulte, nous avons tous usé nos stylos et crayons sur un ou plusieurs cahiers Clairefontaine dans notre vie et « Que la montagne est belle » comme disait le chanteur avec une perle du côté d’un lac fantastique au festival dédié.
Une terre de labeur, de sueur, Vosges terre textile, des arts de la table et une literie de qualité, une terre de sous-traitance automobile, de robotique, de chimie verte, de capteurs écologiques, une terre d’innovation avec une filière additive d’exception et des start up de référence en impression 3D.
Abeilles qui toujours ont du miel à former, ce miel qui, comme tous les produits de la terre des Vosges, au premier rang de ceux qu’accueillent les éloges des mangeurs délicats, produit une faveur spéciale enrichit d’une rare saveur.
Végétaux dont la fameuse Brimbelle avec nos mains et nos lèvres rougies et dont nous peignons la chevelure abondante en respectant les quantités autorisées.
Animaux, poissons, gibier, volaille offrent aux amateurs de la franche ripaille ce que la bonne chère a de plus séduisant, ce que l’art culinaire, en l’aromatisant d’après des procédés, des goûts héréditaires dont la tradition conserve les mystères grâce au talent inné de nos cordons bleus (clin d’œil à Magali ma cuisinière).
De suite, j’ai vu la Vie en Vosges. De suite, je me suis sentie déodatienne d’adoption.
Dans cette région Lorraine, région de militaires, du Maréchal Berthier à Pierre Messmer, puisque je suis mosellane de naissance, ces héros intègres dont ni Napoléon, ni le Général De Gaulle ne savaient se passer, on s’élève dans le respect des fondamentaux appris à l’école de Jules Ferry et dans les valeurs républicaines où le travail et l’effort sont respectés parce qu’ils conduisent au mérite et à la reconnaissance. Clin d’œil à ma maman, directrice d’école et institutrice à la retraite.
J’ai puisé cette sève qui a fait grandir les plus belles branches et les plus belles feuilles à l’instar de celles qui ornent mon couvre-chef lorsque je représente l’État au son de la Marseillaise et de l’appel aux morts ; quand elles l’ornent d’or, valeur du symbole, symbole de la valeur. Le chêne et l’olivier se conjuguent alors pour rappeler la force du Droit et la Paix comme une exigence de l’État dont la crédibilité et la solidité s’apprécient selon ces racines.
Je crois être de la catégorie de celles et ceux qui font les ponts plutôt que seulement d’en parler. Et ça, je le dois à mon père, ouvrier du BTP aujourd’hui retraité, spécialité LIMOUSINERIE, mon père qui a construit de vrais ponts tout au long de sa carrière, ponts que vous empruntez tous les jours dans l’Est de la France comme coté allemand puisque il était de la communauté des travailleurs frontaliers. Il en est le bâtisseur. Clin d’œil à mon papa.
On ne peut quitter cette terre vosgienne sans emporter quelques nostalgies, sans mémoriser ces belles rencontres humaines et sans pincement au cœur. En voulant faire une simple ébauche de l’aspect de nos bois, ma plume se débauche et s’attarde au milieu de ces belles forêts qu’on ne saurait quitter sans peine et sans regrets. Les grands sapins gémissants, par la hache amputée, chancelant sur leur base, laissant avec fracas, sur le sol qu’il écrase, tomber leur tronc massif. Merci aux agents de l’ONF et aux communes forestières de m’avoir invitée dans leur écrin forestier quelque peu malmené par de perfides maladies.
Monsieur le Préfet, je souhaite vous remercier avec la plus grande des reconnaissances pour la confiance et la liberté que vous m’avez offerte dans l’exercice de mes fonctions au sein de cet arrondissement. Vraiment Merci, ce fut un plaisir de vous servir et de servir nos partenaires et parties prenantes.
J’ai eu à cœur de rendre le meilleur service public entouré de mes collaborateurs proches, ceux de la sous-préfecture à qui je souhaite rendre hommage : Thibaut, Monique, Richard, Sylvie, Nathalie, Benoît, Ludivine, Isabelle, Magalie, Hakim, les agents de la DDT qui cohabitent avec nous, le défenseur des droits qui tient une permanence dans nos locaux mais aussi celles et ceux plus éloignés à Epinal que ce soit en préfecture ou dans les autres services de l’État. Merci à tous les fonctionnaires qui ont œuvré à mes côtés au service du public, de nos publics et à la mise en œuvre des politiques publiques et de l’ordre public. La liste serait trop longue si je devais tous les énumérer. Ils se reconnaîtront.
Je remercie aussi chaleureusement mes collègues sous-préfets : Benoit, Julien, Ottman (par ordre alphabétique). Nous formions une belle équipe de trois mousquetaires autour de M. le préfet ORY, puisque vous savez que les trois mousquetaires étaient bien quatre donc le compte y est. Quelle belle entente dans cette équipe, chacun bienveillant et solidaire, l’un avec l’autre. Une belle ambiance de travail entre nous.
Je souhaite aussi remercier et rendre un hommage particulier à tous les maires et leurs conseils municipaux qui m’ont chaleureusement accueillie au cours de mes visites communales, soit plus de 70 visites communales dans nos villages et Bourgs centre.
Vous êtes le symbole incarné et personnifié de la République, représentants locaux engagés de l’État, vous êtes la porte d’entrée que les citoyens n’hésitent pas à emprunter, à toute heure. C’est un sacerdoce républicain, une mission d’abnégation, un engagement quotidien et sans relâche. Bravo à vous.
Merci également aux élus départementaux, régionaux, nationaux (Mrs. les Députés et Sénateurs), tous les acteurs socio-économiques, aux membres du service public de l’emploi, à mon groupe de « femmes du territoire de la Déodatie » - Femmes élues, femmes présidentes d’associations, femmes cheffes d’entreprises, à mon collectif de 33 rédacteurs et rédactrices du guide sur les gestes d’urgence pour lutter contre les violences conjugales. Merci à tous mes partenaires, les forces de l’ordre, les acteurs de la sécurité civile, le milieu associatif, le milieu de l’Éducation, du sport (bravo à nos équipes féminines de 1er plan / les Louves, les pongistes stivaliennes et les tennis women déodatiennes) et j’en oublie certainement, actrices/acteurs que j’ai côtoyée pendant 24 mois avec qui j’ai fait un bout de chemin riche et instructif pour moi. J’espère avoir pu apporter ma contribution sur ce cheminement parcouru ensemble car « on peut faire de belles choses même avec les pierres qui entravent le chemin » disait Goethe.
Je ne suis pas une sous-préfète classique, vous l’avez sans doute remarquée.
Venant d’une autre administration issue des Ministères sociaux, femme de surcroît dans une profession majoritairement masculine, je suis la 1èresous préfète/femme nommée dans l’arrondissement de St Dié des Vosges, une pionnière historique en somme et je suis fière d’avoir féminisé cette fonction. Je me suis dit, comme René Char : « impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque à regarder, ils s’habitueront ».
J’ai dû « étonner» voire « détoner » parfois dans le paysage. Profil donc de sous- préfète développeuse. Il fallait suivre le rythme trépident dans le déploiement des différents projets rajoutés au travail quotidien, merci à mon équipe locale et de proximité pour la confiance accordée et l’acceptation de tant de changements à la sous-préfecture, merci aussi à mon mari qui a joué souvent le rôle en dépannage de chauffeur, de photographe, d’homme à tout faire, de cuisinier le week-end et à mes enfants qui ont vécu au rythme de l’emploi du temps de Mme la sous-préfète qui ne peut jamais prévoir des vacances à l’avance, ce qui énerve beaucoup les enfants adolescents. J’ai mis tout mon cœur et ma passion au service de ce territoire attachant. Je l’ai aimé et je l’aime encore et je l’aimerai toujours.
Avec le besoin de retrouver des racines et dans l’angoisse aggravée par la crise économique et sanitaire, prospèrent des tendances régressives, des tendances au renfermement, des tendances au racisme, à la xénophobie, à la peur de l’autre, à la peur du monde, à la peur de tout, au lieu de comprendre que nous sommes tous liés par interdépendance à la planète, que nous sommes de plus en plus dans une communauté de destin entre humains.
Plus la mondialisation se développe, plus il faut en même temps « démondialiser » c’est-à-dire localiser et territorialiser.
Bien sur, on voit un peu partout une multiplication d’initiatives créatrices, par exemple dans les campagnes, un développement de l’agroécologie ou de l’agroforesterie, des circuits courts, du développement local et de l’économie sociale et solidaire répondant à des besoins sociaux non couverts par l’économie capitalistique. Partout dans le monde, des villes créent des écoquartiers, on cherche à humaniser la vie urbaine, à trouver des formules de villes nouvelles qui ne seraient pas polluées parce que les sources d’énergie seraient propres et que la circulation automobile serait de plus en plus électrifiée.
Mais tout cela est très dispersé et n’est pas encore en confluence.
« Seule une crise, réelle ou perçue, produit un changement réel », a déclaré le célèbre économiste américain Milton Friedman, il y a quatre décennies. « Quand cette crise se produit, les actions qui sont prises dépendent des idées qui circulent ».
Les crises façonnent l'histoire. C'est pourquoi certains pensent que la pandémie mondiale que nous vivons est notre chance unique de réinventer la société et de construire un avenir meilleur. Nous devons saisir cette occasion pour agir. Car si nous ne le faisons pas, ceux qui ne veulent pas du monde meilleur auquel nous aspirons, prendront le pouvoir - en fait, ils l’ont déjà. Mais ne paniquez pas tout de suite. Il y a une bonne nouvelle : les idées qui peuvent changer le monde sont en train de circuler. Les personnes qui veulent changer pour un monde meilleur sont ici.
L’improbable, l’inattendu est donc possible. L’espoir est le possible mais ce n’est pas le certain. Comme le disait Héraclite « si tu ne cherches pas l’inespéré, tu ne le trouveras pas ».
Je souhaite donc bonne chance à ce territoire de la Déodatie et de la communauté des communes des Hautes Vosges, bien connectée à sa terre et à sa forêt dans sa quête de développement harmonieux et durable. Merci à toutes et tous.
Ce n’est qu’un au revoir. Sylvie Siffermann - © Gilou
-o- Sylvie Siffermann - © Gilou L’heure d’un au-revoir a sonné. Le devoir m’appelle ailleurs.
Voilà plus de 2 ans que je suis arrivée dans l’arrondissement, une semaine avant le président de la République qui inaugurait le programme phare Action Cœur de Ville à St Dié des Vosges, ville lauréate parmi 222 autres villes moyennes de France.
Je découvrais avec enchantement une terre rurale familière qui me parle puisque je suis d’origine lorraine et fille de la campagne, une terre d’histoire frappée par plusieurs guerres dont deux mondiales. Dans ces vallées éprouvées de la Meurthe et de la Moselle et ce massif vosgien blessé, où l’humanité n’a jamais douté malgré ces lieux terribles de multiples invasions et leur cohorte d’horreurs que nous évoquons ensemble dans les émouvantes cérémonies mémorielles, la proximité de Jules Ferry reste vivace comme la conviction républicaine de la primauté de l’Éducation dans le progrès.
« Le courage est la lumière de l’adversité » disait Vauvenargues et ce territoire est courageux, car il s’est reconstruit et il se reconstruit encore.
Une terre avec une architecture d’identité, dite de la seconde reconstruction de guerre, et de reconnaissance UNESCO, une terre touristique avec des atouts de pleine nature mais aussi une terre rude, meurtrie par la désindustrialisation du siècle dernier.
Je souligne une terre verte avec des forêts à perte de vue et une filière complète autour du bois dont je porte le nom et les racines ; sylviculture, terre des hommes et des arbres où, enfant ou adulte, nous avons tous usé nos stylos et crayons sur un ou plusieurs cahiers Clairefontaine dans notre vie et « Que la montagne est belle » comme disait le chanteur avec une perle du côté d’un lac fantastique au festival dédié.
Une terre de labeur, de sueur, Vosges terre textile, des arts de la table et une literie de qualité, une terre de sous-traitance automobile, de robotique, de chimie verte, de capteurs écologiques, une terre d’innovation avec une filière additive d’exception et des start up de référence en impression 3D.
Abeilles qui toujours ont du miel à former, ce miel qui, comme tous les produits de la terre des Vosges, au premier rang de ceux qu’accueillent les éloges des mangeurs délicats, produit une faveur spéciale enrichit d’une rare saveur.
Végétaux dont la fameuse Brimbelle avec nos mains et nos lèvres rougies et dont nous peignons la chevelure abondante en respectant les quantités autorisées.
Animaux, poissons, gibier, volaille offrent aux amateurs de la franche ripaille ce que la bonne chère a de plus séduisant, ce que l’art culinaire, en l’aromatisant d’après des procédés, des goûts héréditaires dont la tradition conserve les mystères grâce au talent inné de nos cordons bleus (clin d’œil à Magali ma cuisinière).
De suite, j’ai vu la Vie en Vosges. De suite, je me suis sentie déodatienne d’adoption.
Dans cette région Lorraine, région de militaires, du Maréchal Berthier à Pierre Messmer, puisque je suis mosellane de naissance, ces héros intègres dont ni Napoléon, ni le Général De Gaulle ne savaient se passer, on s’élève dans le respect des fondamentaux appris à l’école de Jules Ferry et dans les valeurs républicaines où le travail et l’effort sont respectés parce qu’ils conduisent au mérite et à la reconnaissance. Clin d’œil à ma maman, directrice d’école et institutrice à la retraite.
J’ai puisé cette sève qui a fait grandir les plus belles branches et les plus belles feuilles à l’instar de celles qui ornent mon couvre-chef lorsque je représente l’État au son de la Marseillaise et de l’appel aux morts ; quand elles l’ornent d’or, valeur du symbole, symbole de la valeur. Le chêne et l’olivier se conjuguent alors pour rappeler la force du Droit et la Paix comme une exigence de l’État dont la crédibilité et la solidité s’apprécient selon ces racines.
Je crois être de la catégorie de celles et ceux qui font les ponts plutôt que seulement d’en parler. Et ça, je le dois à mon père, ouvrier du BTP aujourd’hui retraité, spécialité LIMOUSINERIE, mon père qui a construit de vrais ponts tout au long de sa carrière, ponts que vous empruntez tous les jours dans l’Est de la France comme coté allemand puisque il était de la communauté des travailleurs frontaliers. Il en est le bâtisseur. Clin d’œil à mon papa.
On ne peut quitter cette terre vosgienne sans emporter quelques nostalgies, sans mémoriser ces belles rencontres humaines et sans pincement au cœur. En voulant faire une simple ébauche de l’aspect de nos bois, ma plume se débauche et s’attarde au milieu de ces belles forêts qu’on ne saurait quitter sans peine et sans regrets. Les grands sapins gémissants, par la hache amputée, chancelant sur leur base, laissant avec fracas, sur le sol qu’il écrase, tomber leur tronc massif. Merci aux agents de l’ONF et aux communes forestières de m’avoir invitée dans leur écrin forestier quelque peu malmené par de perfides maladies.
Monsieur le Préfet, je souhaite vous remercier avec la plus grande des reconnaissances pour la confiance et la liberté que vous m’avez offerte dans l’exercice de mes fonctions au sein de cet arrondissement. Vraiment Merci, ce fut un plaisir de vous servir et de servir nos partenaires et parties prenantes.
J’ai eu à cœur de rendre le meilleur service public entouré de mes collaborateurs proches, ceux de la sous-préfecture à qui je souhaite rendre hommage : Thibaut, Monique, Richard, Sylvie, Nathalie, Benoît, Ludivine, Isabelle, Magalie, Hakim, les agents de la DDT qui cohabitent avec nous, le défenseur des droits qui tient une permanence dans nos locaux mais aussi celles et ceux plus éloignés à Epinal que ce soit en préfecture ou dans les autres services de l’État. Merci à tous les fonctionnaires qui ont œuvré à mes côtés au service du public, de nos publics et à la mise en œuvre des politiques publiques et de l’ordre public. La liste serait trop longue si je devais tous les énumérer. Ils se reconnaîtront.
Je remercie aussi chaleureusement mes collègues sous-préfets : Benoit, Julien, Ottman (par ordre alphabétique). Nous formions une belle équipe de trois mousquetaires autour de M. le préfet ORY, puisque vous savez que les trois mousquetaires étaient bien quatre donc le compte y est. Quelle belle entente dans cette équipe, chacun bienveillant et solidaire, l’un avec l’autre. Une belle ambiance de travail entre nous.
Je souhaite aussi remercier et rendre un hommage particulier à tous les maires et leurs conseils municipaux qui m’ont chaleureusement accueillie au cours de mes visites communales, soit plus de 70 visites communales dans nos villages et Bourgs centre.
Vous êtes le symbole incarné et personnifié de la République, représentants locaux engagés de l’État, vous êtes la porte d’entrée que les citoyens n’hésitent pas à emprunter, à toute heure. C’est un sacerdoce républicain, une mission d’abnégation, un engagement quotidien et sans relâche. Bravo à vous.
Merci également aux élus départementaux, régionaux, nationaux (Mrs. les Députés et Sénateurs), tous les acteurs socio-économiques, aux membres du service public de l’emploi, à mon groupe de « femmes du territoire de la Déodatie » - Femmes élues, femmes présidentes d’associations, femmes cheffes d’entreprises, à mon collectif de 33 rédacteurs et rédactrices du guide sur les gestes d’urgence pour lutter contre les violences conjugales. Merci à tous mes partenaires, les forces de l’ordre, les acteurs de la sécurité civile, le milieu associatif, le milieu de l’Éducation, du sport (bravo à nos équipes féminines de 1er plan / les Louves, les pongistes stivaliennes et les tennis women déodatiennes) et j’en oublie certainement, actrices/acteurs que j’ai côtoyée pendant 24 mois avec qui j’ai fait un bout de chemin riche et instructif pour moi. J’espère avoir pu apporter ma contribution sur ce cheminement parcouru ensemble car « on peut faire de belles choses même avec les pierres qui entravent le chemin » disait Goethe.
Je ne suis pas une sous-préfète classique, vous l’avez sans doute remarquée.
Venant d’une autre administration issue des Ministères sociaux, femme de surcroît dans une profession majoritairement masculine, je suis la 1èresous préfète/femme nommée dans l’arrondissement de St Dié des Vosges, une pionnière historique en somme et je suis fière d’avoir féminisé cette fonction. Je me suis dit, comme René Char : « impose ta chance, serre ton bonheur et va vers ton risque à regarder, ils s’habitueront ».
J’ai dû « étonner» voire « détoner » parfois dans le paysage. Profil donc de sous- préfète développeuse. Il fallait suivre le rythme trépident dans le déploiement des différents projets rajoutés au travail quotidien, merci à mon équipe locale et de proximité pour la confiance accordée et l’acceptation de tant de changements à la sous-préfecture, merci aussi à mon mari qui a joué souvent le rôle en dépannage de chauffeur, de photographe, d’homme à tout faire, de cuisinier le week-end et à mes enfants qui ont vécu au rythme de l’emploi du temps de Mme la sous-préfète qui ne peut jamais prévoir des vacances à l’avance, ce qui énerve beaucoup les enfants adolescents. J’ai mis tout mon cœur et ma passion au service de ce territoire attachant. Je l’ai aimé et je l’aime encore et je l’aimerai toujours.
Avec le besoin de retrouver des racines et dans l’angoisse aggravée par la crise économique et sanitaire, prospèrent des tendances régressives, des tendances au renfermement, des tendances au racisme, à la xénophobie, à la peur de l’autre, à la peur du monde, à la peur de tout, au lieu de comprendre que nous sommes tous liés par interdépendance à la planète, que nous sommes de plus en plus dans une communauté de destin entre humains.
Plus la mondialisation se développe, plus il faut en même temps « démondialiser » c’est-à-dire localiser et territorialiser.
Bien sur, on voit un peu partout une multiplication d’initiatives créatrices, par exemple dans les campagnes, un développement de l’agroécologie ou de l’agroforesterie, des circuits courts, du développement local et de l’économie sociale et solidaire répondant à des besoins sociaux non couverts par l’économie capitalistique. Partout dans le monde, des villes créent des écoquartiers, on cherche à humaniser la vie urbaine, à trouver des formules de villes nouvelles qui ne seraient pas polluées parce que les sources d’énergie seraient propres et que la circulation automobile serait de plus en plus électrifiée.
Mais tout cela est très dispersé et n’est pas encore en confluence.
« Seule une crise, réelle ou perçue, produit un changement réel », a déclaré le célèbre économiste américain Milton Friedman, il y a quatre décennies. « Quand cette crise se produit, les actions qui sont prises dépendent des idées qui circulent ».
Les crises façonnent l'histoire. C'est pourquoi certains pensent que la pandémie mondiale que nous vivons est notre chance unique de réinventer la société et de construire un avenir meilleur. Nous devons saisir cette occasion pour agir. Car si nous ne le faisons pas, ceux qui ne veulent pas du monde meilleur auquel nous aspirons, prendront le pouvoir - en fait, ils l’ont déjà. Mais ne paniquez pas tout de suite. Il y a une bonne nouvelle : les idées qui peuvent changer le monde sont en train de circuler. Les personnes qui veulent changer pour un monde meilleur sont ici.
L’improbable, l’inattendu est donc possible. L’espoir est le possible mais ce n’est pas le certain. Comme le disait Héraclite « si tu ne cherches pas l’inespéré, tu ne le trouveras pas ».
Je souhaite donc bonne chance à ce territoire de la Déodatie et de la communauté des communes des Hautes Vosges, bien connectée à sa terre et à sa forêt dans sa quête de développement harmonieux et durable. Merci à toutes et tous.
Ce n’est qu’un au revoir. Sylvie Siffermann - © Gilou