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Une plantation de 1500 arbres sur 3 années !

Une plantation de 1500 arbres sur 3 années à l'initiative de la mairie, de la DSR et d'un partenaire privé, MND 🤝
Zoom sur la parcelle forestière numéro 17 de la commune de Montvalezan
Rencontre avec Alexandre DAUM –  Office National des Forêt 
🌲🌲🌳
Propos recueillis le 19 octobre 2023
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MLR – Alexandre, pouvez-vous nous expliquer où nous sommes ? 🤷
Alexandre DAUM – « Nous sommes à la limite basse de la parcelle 17 de la forêt communale de Montvalezan ; parcelle qui se trouve au cœur du domaine skiable sur sa partie haute. Il y a quelques années, c’était encore une simple une lande d’alpage. Avec les différentes mesures compensatoires et la volonté de la commune, nous avons basculé en plantations pour que cela puisse devenir une forêt. Les plantations ont commencé en 2006. On remarque plusieurs petits îlots plantés en mélèzes, arolles, épicéa. Cela évolue plutôt bien parti. Il y a des efforts aussi de fait pour protéger les îlots des skieurs par la mise en place d’étraves. Cela obligeait les skieurs à contourner les plantations et faire en sorte qu’ils ne coupent pas la tête des plants. A ce jour, nous avons près de 4000 plants installés sur la zone ; c’est relativement intéressant. Il y a une bonne dynamique forestière. Le but est de poursuivre les plantations. Il reste encore des surfaces à travailler. Ces plantations auront aussi pour objectif de s’adapter à l’évolution du climat. Sur ces versants de montagne, le changement climatique est notoire. On constate que la forêt évolue, que la forêt change. Pour les futures plantations qu’on implantera sur cette parcelle, on partira sur des essences qui seront adaptées à l’évolution de ce climat. On est donc sur du mélèze, du pin à crochets. On va réduire l’épicéa, même si on en a planté un peu, on va panacher. Historiquement, la Haute-Tarentaise possède des forêts bien garnies en épicéas. Avec l’évolution du climat, dans les décennies à venir, ce paysage va évoluer. On va s’orienter sur un paysage des forêts des Hautes-Alpes. Plutôt que de se retrouver le bec dans l’eau au dernier moment, il faut anticiper et tout de suite ;  il faudra que nos forêts de montagne soient toujours présentes, mais on va les adapter tout de suite en implantant du pin et des essences actuellement présentes dans les Alpes du Sud ».

MLR – Comment s'organise ce programme de plantation engagé à l'initiative de la mairie, de la DSR et d'un partenaire privé, MND  🤝? 1500 arbres sur 3 ans 🤩 !
Alexandre DAUM – « C’est un beau projet qui est sorti de terre pour dynamiser cette parcelle 17. Grâce aux efforts conjugués de la commune, de l’exploitant du domaine, DSR, et d’un partenaire privé, MND – Montagne Neige et Développement-, cela permet d’assurer le financement de ces plantations. Une plantation coûte cher, faut le dire. Il y a la fourniture, la mise en place des plants avec des ouvriers et l’entretien. Ici les plants sont beaux, avec un certain volume. Il faut apporter un peu de terreau car le sol ici est relativement pauvre. Les plants viennent de pépinière. Il y a une crise de transplantation, un stress. Il faut les accompagner en mettant un peu de terreau pour faciliter leur installation dans le sol. Tout cela prend du temps, et avec le travail des ouvriers, tout cela génère un coût assez important d’où l’intérêt d’un co-financement entre plusieurs partenaires. Le budget global est d’environ 32 500 € TTC financé à 30% par la commune de Montvalezan, 33% par la DSR et 37% par le partenaire privé MND».

MLR– Comment se déroule le phasage de cette campagne triennale volontariste ? 🧤
Alexandre DAUM – « Il y a 2 ans, nous avons planté 500 pieds, des mélèzes et des pins à crochets. D’ailleurs, les pins à crochets, c’est une très belle surprise. La reprise est une très belle réussite👌. Ils prennent mieux que les épicéas. Le pin à crochets à cette particularité de bien résister aux grandes variations de température en montagne ; très chaud l’été et très froid l’hiver. C’est une essence qu’on retrouve dans les Hautes-Alpes. Elle sera adaptée aux conditions estivales qu’on va rencontrer ici de plus en plus et en particulier aux fortes périodes de sécheresse qu’on va rencontrer de mai à septembre. Une seconde phase a été réalisée en ce début d'octobre ».

MLR – Toujours sur cette campagne triennale de 1500 arbres, pouvez-vous nous détailler le contenu de cette seconde phase de plantation réalisée en ce début du  mois d'octobre ?
Alexandre DAUM – « Nous sommes toujours sur du pin à crochets, des mélèzes, quelques épicéas avec un mélange de feuillus, comme le sorbier des oiseleurs ou des bouleaux. On voit qu’il y a eu un travail du sol réalisé préalablement pour permettre la plantation. Implanter directement dans les genévriers aurait été défavorable à la reprise du jeune plan et aurait détérioré le confort de travail des ouvriers. On prend l’initiative de broyer pour avoir de la place et disposer d’îlots prêt à accueillir les plants ; ce qui rend aussi la plantation plus agréable à regarder. On constate que la plantation est plutôt bien réalisée. Maintenant il faut qu’il pleuve tout simplement. On l’attend avec impatience. Désormais, nous avons planté 700 pieds sur les 1500 plants prévus au total.»

MLR – Quelle est l’origine des plants ? 👶
Alexandre DAUM – « Les plants proviennent de la pépinière PUTHOD en Haute-Savoie. Ces plants sont sélectionnés. Il y a une traçabilité sur chaque plant. On ne peut pas tricher. Je ne peux pas mettre du mélèze qui vient des Etats-Unis par exemple. Non, ce sont des mélèzes des Alpes-Sudètes. Il y a des peuplements classés et les pépinières vont collecter des graines. Les graines sont mises en sècherie avant de procéder à la culture des semis. Plus on prend des essences adaptées à l’endroit où les pieds seront implantés, plus on aura d’avoir de chances d’avoir des peuplements qui vont résister. Par exemple, si je prends les graines d’un mélèze élevé en plaine, sa génétique fera qu’il ne saura pas vivre en montagne.
L’ONF a aussi développé sa propre pépinière depuis quelques années en Chautagne. Nous avons des plants qui en sont issus avec les mêmes principes de suivi. Cela marche très très bien ! L’ONF a une certaine fierté, on prend les plants de la graine, on les élève et on arrive à répondre aux besoins des communes qui souhaitent planter des arbres. On se donne toutes les chances que les plants tiennent. Par ailleurs, il faut savoir que le prix de chaque jeune plant varie selon son essence. Un jeune pin à crochets coûte environ 80€ HT. Tandis qu’un petit plan de mélèze de taille forestière avoisine les 5 euros. Quand on plante des pins à crochets, on n’a pas trop envie qu’ils soient mangés par le gibier (sourire).
Les jeunes plants sont fournis avec une botte qui contient de la bonne terre et leur système racinaire. Quand on implante, les racines vont progressivement rentrer en contact avec la terre locale…une terre relative pauvre qui n’est pas du tout aussi riche que celle de la pépinière. Il faut donc continuer à alimenter le pied avec un terreau complémentaire ».

MLR – Justement, quel est le taux de survie des jeunes arbres sur une plantation ? 👨‍⚕️
Alexandre DAUM – « La façon dont a procédé à la plantation joue. Nous sommes professionnels, donc en général cela se gère dans les règles de l’art. Mon travail consiste notamment à bien contrôler que tout soit bien réalisé. Il y a aussi de nombreux facteurs qui vont conditionner la réussite de la plantation. Est-ce qu’il va y avoir une période de sécheresse juste après ? Est-ce que le sol est assez riche ? Quel sera l’impact du gibier ? D’une façon globale, si on a 80% de réussite sur nos plantations, c’est très bien ! On fait par la suite du regarni. On remplace les pieds perdus sur les deux années qui suivent ; on évite que d’autres espèces viennent étouffer les jeunes plants. »

MLR – Quel est l’intérêt d’implanter différentes essences et notamment des feuillus🌳 parmi les résineux🌲 ?
Alexandre DAUM – « Le sorbier va être là pour faire ses fruits, pour les oiseaux. On ne fait pas du bois de chauffage avec le sorbier, quoique. En tout cas, on ne fera pas des poutres, de la charpente avec du sorbier. Donc le sorbier aura davantage un rôle d’accompagnement sur l’ensemble de la parcelle, pour les oiseaux avec les graines. Le bouleau va permettre au tétras-lyre🦃 de manger ses graines. Le pin à crochets et ses aiguilles vont aussi être consommées par le tétras. Outre la biodiversité, chaque essence a un réel intérêt. Tout en conservant l’optique que ces essences soient adaptées au milieu. »

MLR – Ce programme de plantation triennal est bien différent de celui des plantations qui viennent en compensation de l’Ecrin Blanc. Pouvez-vous nous expliquer ce qui est prévu pour les plantations à venir qui seront consécutives au projet Ecrin Blanc ?
Alexandre DAUM – « Oui, exactement. Les plantations issues du dossier Ecrin Blanc seront réalisées sur le même site. Il y a d'une part, la plantation dans l’accord négocié entre le promoteur et la commune, soit 450 arbres. Sur cette plantation on assurera une garantie négociée par la commune pendant 5 ans. Et d'autre part, toujours en lien avec le programme Ecrin Blanc, il y a la compensation au titre forestier déterminée par la DDT de Savoie (Direction Départementale de Territoires) en lien avec l’arrêté préfectoral de 2021 qui prévoit un programme de plantation complémentaire qui permettra de planter 1800 plants pour 21 000€ environ. Donc globalement, en ce qui concerne les plantations Ecrin Blanc, il y aura 2250 arbres de plus. On partira également sur du pin à crochets, du mélèze et du cèdre de l’atlas toujours pour accompagner l’évolution du climat.**

.... A SUIVRE PROCHAINEMENT !!! 
😃 RETROUVEZ L'INTEGRALITE de cet échange passionnant avec Alexandre DAUM dans la prochaine édition de votre revue annuelle, L'ECHO 2023  📰 (parution fin décembre 2023 📆).

Qui est MND ? 💡
Le groupe Montagne et Neige Développement (MND) est un groupe industriel français spécialiste de la conception et fabrication de solutions de transport par câble, de systèmes d’enneigement, de dispositifs de sécurité en montagne, dont le déclenchement préventif sans explosif, et d’infrastructures de loisirs à sensations.