Entretien Avec Thierry Vignes - "Changer De Paradigme"

Entretien avec Thierry VIGNES, Adjoint à l’Urbanisme
« Il convient de changer de paradigme,
le développement touristique de la commune est achevé. »

MLR – Pouvez-vous rappeler les objectifs que vous portiez en début de mandat et quel bilan faites-vous de ces 4 premières années ?
Thierry VIGNES – « Concernant les constructions, dans notre programme électoral en 2020, nous nous étions engagés à poursuivre le dossier Ecrin Blanc ce qui a été réalisé. C’était un projet complexe ayant nécessité plusieurs rencontres avec les services de l’Etat, la MRAE (Mission Régionale d’Autorité Environnementale), DDT (Direction Départementale des Territoires) ainsi que Monsieur le Sous-Préfet. C’était le dernier gros projet à vocation touristique de la municipalité. Il y a bien sûr encore de petits projets qui suivent leur cours et qui ont toute leur place dans les situations d’urbanisme de Montvalezan. Nous avions aussi la modification du PLU (Plan Local d’Urbanisme) à finaliser. Chose pas évidente à prendre en main en tout début de mandat, le temps nécessaire pour bien comprendre les enjeux, le cadre réglementaire, le champ des possibles. Il fallait disons-le, se mettre dans le bain assez vite. Il y avait de nouvelles lois à assimiler et à prendre en compte, telle que la loi ELAN (loi portant Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique). Il fallait aussi intégrer le SRADET (Schéma Régional d’Aménagement, de Développement Durable et d’Egalité des Territoires) adopté par le Préfet de Région début 2020, le SDAGE en 2022 (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion de l’Eau) et enfin, intégrer les effets de la loi Climat et Résilience de 2021 et ses applications ambitieuses autour de la maitrise et réduction de l’artificialisation (ZAN, Zéro Artificialisation Nette des sols d’ici 2050). Il a fallu composer avec ces lois pour aboutir sur le PLU ce qui n’était pas évident du tout. »

MLR – En tant qu’Adjoint dédié, quel constat tirez-vous de la situation urbanistique de la commune en 2024?
Thierry VIGNES – « Le SCoT, Schéma de Cohérence Territorial à l’échelle de la Tarentaise, approuvé en 2017 et élaboré par les élus de la vallée en lien avec les services de l’Etat, autorise 32000m2 de surfaces touristiques pondérées pour notre commune. La traduction dans notre PLU et son projet de territoire est de limiter le développement de la station à 15000 lits touristiques ; notre PLU devant être compatible avec le SCoT. Cet objectif permet d’atteindre le bon équilibre économique et de fonctionnement de la commune pour son dynamisme, son entretien, renouvellement, développement et maintien des services publics…etc… Aujourd’hui le constat est simple, nous avons consommé la totalité des surfaces autorisées par le SCoT. En prenant en compte les derniers permis de construire, La Rosière atteindra les 15000 lits touristiques. Il convient donc de changer de paradigme. Je souligne toutefois qu’il y a de l’inertie entre les permis et les livraisons des constructions. Il faut compter au moins 3 ans. Il ne faudra donc pas s’étonner qu’il y ait encore des constructions. »

MLR – Le développement touristique du territoire étant achevé, comment envisagez-vous l’avenir urbanistique de la commune ?
Thierry VIGNES – « Il faut voir les contraintes de la loi ZAN comme une opportunité pour notre territoire. Nous allons désormais nous recentrer sur l’habitat principal, le logement des travailleurs saisonniers, les projets à vocation sociale ou visant la réhabilitation-et rénovation thermique de l’ancien immobilier. Pour mettre toute cela en œuvre, nous allons élaborer une future modification du PLU qui nous permettra de répondre à ces objectifs. Le dossier devrait être soumis au public courant 2024 pour une approbation au troisième trimestre 2024. »