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Découverte archéologique majeure au Bourget-du-Lac

Des fouilles archéologiques menées au Bourget-du-Lac



Vous vous êtes sûrement posé la question de savoir ce que pouvaient bien dissimuler ces grandes tentes blanches déployées sur un terrain autorisé à la construction au bord de la route des Catons ? Eh bien, il s’agissait d’une exploration menée par l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) visant à identifier la présence de vestiges archéologiques de l’époque antique ou, plus vraisemblablement, de l’époque médiévale. Il faut dire que déjà en 1979, sur ce même terrain, trois tombes furent retrouvées par hasard lors d’un labour et fouillées en urgence. Deux autres tombes furent également repérées juste à côté. Toutes furent estimées de l’époque du haut Moyen Âge (de 476 à 1000 après J.-C) et laissaient surtout présager une zone funéraire plus étendue… des dalles et des ossements humains ayant été partiellement trouvés dans toute l’étendue du champ.

Plus de quarante ans après ces premières découvertes et sur une période de plusieurs mois (de février à juin 2023), des équipes d’archéologues se sont relayées avec le plus de discrétion possible afin d’éviter les incursions, vols ou dégradations. Aujourd’hui, Ils nous font part de leur bilan…

Un cimetière du haut Moyen Âge au Bourget-du-Lac

Le travail minutieux des archéologues de l’INRAP a permis de mettre à jour pas moins de 43 sépultures médiévales. Cet ancien cimetière, qui avait disparu des mémoires et n’était mentionné dans aucun texte connu, avait été redécouvert fortuitement à la fin des années 70. Un projet de construction à son emplacement a ainsi entraîné le déclenchement de la plus importante fouille archéologique concernant un site funéraire de la période mérovingienne pour tout le département de la Savoie. Les résultats serviront donc de référence pour mieux connaître les sociétés qui y vivaient à cette époque, et notamment l’évolution de leurs pratiques autour de la mort pour cette période de transition peu connue et documentée entre le monde antique et la société médiévale.

Les premières données montrent que le cimetière était organisé avec plusieurs rangées de sépultures orientées est-ouest. Les emplacements étaient gérés précisément et les tombes fréquemment réouvertes pour y installer de nouveaux défunts. Cette organisation est finalement assez similaire à celle des cimetières actuels. Les tombes étaient pauvres en matériaux en raison de l’influence du christianisme qui exigeait de l’humilité face à la mort. Les chercheurs espèrent que l’étude en laboratoire des squelettes permettra d’approfondir leurs connaissances sur l’organisation du cimetière et sur les populations de l’époque.

 

À la demande de M. le Maire, l’INRAP a ouvert exceptionnellement l’accès à son chantier pendant deux jours aux élèves de l’école du Chat perché (5 et 6 juin 2023). Cette séance de découverte et d’explication en direct a été animée par de véritables archéologues, permettant aux élèves de vivre une expérience unique et enrichissante. Les enfants, leurs institutrices et quelques parents accompagnateurs ont pu explorer le site et poser des questions aux professionnels, leur permettant ainsi de mieux comprendre le travail des archéologues et d’en apprendre davantage sur l’histoire de leur commune. Cette initiative a permis de susciter l’intérêt des élèves pour l’archéologie et de stimuler leur curiosité pour le patrimoine culturel… et ce à quelques jours seulement des Journées Européennes de l’Archéologie (du 16 au 18 juin 2023).