Aujourd’hui, 2 décembre, nous commémorons le 81ᵉ anniversaire de la libération de Storckensohn.
À cette occasion, voici une histoire vraie : celle d’une famille de notre village, prise dans la tourmente d’un bombardement à Mulhouse en 1944.
En 1944, Joseph, habitant de Storckensohn, est hospitalisé au Hasenrain de Mulhouse, atteint d’une maladie grave. Ce jour-là, sa mère Odile, sa sœur également prénommée Odile, et la fille de cette dernière, Paulette, âgée de 9 ans, viennent lui rendre visite.
Mais à peine ont-elles refermé la porte de sa chambre que les sirènes d’alerte retentissent. Les bombardiers arrivent. Les trois visiteuses se précipitent pour trouver refuge. Elles traversent la rue pour rejoindre un abri situé dans le sous-sol d’une pâtisserie, en face de l’hôpital. Mais le temps d’atteindre l’Avenue d’Altkirch, l’abri est déjà plein et fermé.
Elles n’ont plus d’autre choix que de se blottir sous les marches de l’entrée de la pâtisserie, coincées dans ce minuscule espace tandis que le bombardement s’abat sur la ville. Pour elles, l’attente semble interminable. Sous leurs yeux, l’hôpital est touché, y compris le pavillon où repose Joseph.
Quand la sirène de fin d’alerte retentit enfin, elles reprennent la route, couvertes de poussière, tentant de rejoindre la gare, ou ce qu’il en reste, pour trouver un moyen de retourner dans la vallée.
En chemin, elles croisent un homme âgé, tout aussi poussiéreux, qui leur dit :
« Déjà pendant un bombardement en 14–18 j’étais sous ce même pont… et je suis encore en vie. »
Pour elles, le cauchemar prend fin.
Pour Joseph, hélas, il en va autrement : très affaibli, il rentrera chez lui quelques jours plus tard… et s’éteindra peu après.
