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14 déc : forteresse de Terezin et village martyr de Lidice

Deux nouveaux lieux de mémoire que découvrent les élèves lors de visites qu'ils ont eux-mêmes animées par les lectures sur place des textes préparés avant leur départ !

Après Auschwitz-Birkenau, deux nouveaux lieux de mémoire au programme des élèves de 3ème du collège public des Gorges de la Loire : Terezín et Lidice.
Ce jeudi 14 décembre, à une heure de Prague, après le traditionnel hymne du séjour et le blind test, nous avons découvert l'histoire et la petite forteresse de Terezin, lieu de souffrance et d'héroïsme. Terezín apparut comme l'un des symboles de la persécution des opposants politiques à l'Allemagne hitlérienne et de la réalisation du monstrueux programme de génocide des Juifs européens.
 Ce sont les élèves qui prennent en charge la visite, par des explications et mises en voix de poèmes et de témoignages; Alexis nous explique que le petit fort de Terezín devint une prison de la Gestapo pragoise où l'on envoyait les prisonniers politiques. Dès 1941, Terezín devint un ghetto, camp de regroupement et de transit pour les Juifs. Ici passèrent plus de 150000 prisonniers. Les conditions hygiéniques et sanitaires ont paru aux élèves plus acceptables qu'à Auschwitz mais elles devinrent épouvantables suite au surpeuplement des cellules, à la mauvaise nourriture et au manque d'eau. Les élèves sont entrés dans les baraquements d'habitation, les cellules, les sanitaires, la pièce d'épouillage, les cachots exigus...
À l’annonce d’une inspection de la Croix-Rouge internationale, les nazis entreprennent une opération d’ « embellissement » et contraignent le célèbre réalisateur allemand Kurt Gerron à tourner un film truqué intitulé Der Führer schenkt den Juden eine Stadt (Le Führer donne une ville aux Juifs). Dupée, la Croix-Rouge accorde un satisfecit à Terezín. La visite se conclut avec la projection d'extraits de ce film.
 Jusqu’à la Libération, en mai 1945, plus de 140 000 personnes ont transité par Terezín. Beaucoup y sont mortes, mais le plus grand nombre a péri dans des camps d’extermination comme Auschwitz-Birkenau que nous avons visité la veille : enfants, professeurs, musiciens, figurants du film ont été gazés. Sur les 87000 personnes qui sont parties de Terezin, 4000 seulement ont survécu.
 
Et l'après-midi, direction Lidice, village martyr souvent comparé à Oradour-sur-Glane. Le 10 juin 1942, deux ans jour pour jour avant Oradour, les nazis détruisaient le petit village de Lidice et massacraient sa population. 192 hommes, 60 femmes et 88 enfants ont péri suite à ce crime. Nous leur avons rendu hommage par des lectures au pieds des monuments mémoriels et l'analyse, en live, du monument aux enfants.

Et Loriana de conclure avec les mots de Lili Keller-Rosenberg dans Et nous sommes revenus seuls: "Je me sens comme un infatigable passeur de mémoire.   Et quand je regarde le chemin parcouru, les dizaines de milliers de jeunes croisés sur ma route avec lesquels j’ai pu échanger, auxquels j’ai pu transmettre mon témoignage, mon histoire, ma leçon de citoyenneté, de tolérance et d’humanisme, je crois que je peux commencer à affirmer : « Mission accomplie ! »".

Jean-Luc LASCHAMP
Enseignant en lettres classiques