Discours du 11 novembre 🇫🇷📜
Discours de Sylvie Arnal maire du Vigan pour la commémoration du 11 novembre 📜🇫🇷
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    Le 28 juin 1914, l’assassinat de François-Ferdinand, prince héritier d’Autriche Hongrie, fait tomber la première pièce d’un terrible jeu de dominos.
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    Qui pourrait arrêter la machine infernale des alliances conduisant à la confrontation ? Le 31 juillet, l'assassinat de Jaurès donne la réponse : personne.
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    Lorsque le tocsin sonne le 2 août, la France est sûre d’elle et de sa force. Elle est au sommet de sa puissance : le drapeau tricolore, celui de la liberté, flotte sur les cinq continents. Le monde est grisé par cette Belle époque où tant de progrès et d'innovation naissent en France : l’automobile, l’aviation, le cinéma…
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    Mais la France n’est pas réellement prête à la guerre moderne. L’état major lance des fantassins habillés de pantalons rouges contre les mitrailleuses allemandes. Une des pires pages de l’histoire de France s’ouvre alors. Certains jours, la mort fauche plus de 20 000 soldats français.
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    À la fin du mois, la situation se rétablit. Le cauchemar va pouvoir durer quatre ans de plus avant de prendre fin, pour un temps, le 11 novembre 1918.
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    Comment et pourquoi le pays a-t-il pu accepter autant de sacrifices ? La question demeure.
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    Les Français étaient préparés depuis des décennies à la grande guerre : mobilisation générale, moyens de transports, armement, le tout couronné par un patriotisme exacerbé
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    Les lois Ferry avaient donné accès à l’instruction pour tous, dans le cadre d’un enseignement gratuit, laïque et obligatoire. Sur les bancs de la communale, tous les futurs soldats de 14 ont ainsi pu adhérer au roman national diffusé par le corps enseignant, s'identifier au tambour Barra ou, ici au Vigan, au sergent Triaire. Reconquérir l’Alsace et la Lorraine, en violet, couleur de deuil, sur la carte de France, était devenu l'ardent désir de toute une nation.
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    C'est cette exigence nationale qui a poussé des millions de citoyens aux pires sacrifices.
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    Ceux de 14 pensaient qu’il ne pouvait pas y avoir pire que leur Grande guerre, que leur Der des Der.
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    L’actualité récente nous rappelle douloureusement, une fois de plus, que leur vœu n’a pas été exaucé...
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    Les conflits perdurent et le carburant demeure le même : éduquer ses enfants dans la haine de l’autre.
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    Sous nos yeux, en 2023, nous voyons désormais des peuples partir à la conquête de ces nouvelles Alsace-Lorraine qui s’appellent Donbass, Haut-Karabagh, Judée-Samarie ou Palestine.
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    Aujourd'hui, devant les noms de tous ces Viganais sacrifiés j'aimerais partager avec vous ma pensée : L’homme, capable de créer tant de belles choses, est toujours aussi faible pour imaginer un futur de Paix.