Le rendez-vous hebdomadaire du patrimoine ajaccien
Ogni vennari vi prupunemu di scopra una parti di a storia d'Aiacciu : un parsunaghju, un locu, un avinimentu, un oghjettu, un stalvatoghju... Chaque vendredi prenez rendez-vous avec une partie de l'histoire d'Ajaccio. Un personnage, un lieu, un événement, un objet, une anecdote... à travers une série de petits récits nous vous racontons ce qui fait le patrimoine ajaccien et l'identité de la cité impériale.
Partie 1/ Ajaccio se métamorphose
Sans Napoléon, Ajaccio ne serait rien ou presque. Sur son lit de mort, l’Empereur dira d’ailleurs : « Au reste, si je n’ai pu exécuter ce que je projetais pour la Corse, j’ai du moins la satisfaction d’avoir fait quelque chose pour Ajaccio (…) ».
Lorsque Napoléon Bonaparte arrive au pouvoir en 1799, Ajaccio n’est qu’un minuscule centre urbain étouffant derrière ses remparts et soumis à de multiples problèmes sanitaires. Impensable pour le berceau de l’homme qui va dominer l’Europe !
Donc, Ajaccio doit devenir une ville moderne et le nouvel urbanisme se développera suivant deux axes perpendiculaires : le cours Sainte-Lucie (aujourd’hui cours Napoléon) du nord au sud, et l’avenue du Premier Consul, prolongée par le Grand cours (aujourd’hui cours Grandval), s’étend d’est en ouest. Ce plan comprend également l’aménagement de la piazza del’Olmo (aujourd’hui place Foch) et de la place Bonaparte (aujourd’hui place de Gaulle), la destruction des remparts afin d’améliorer la circulation et la qualité de l’air, et enfin le captage des eaux de source pour alimenter la ville en eau potable de façon constante.
Le grand chantier débute le 10 juin 1801. Les pierres des anciens remparts servent de remblais pour la place Bonaparte et la piazza del’Olmo prend forme, entourée de maisons à deux étages tandis que les premières habitations fleurissent sur le cours Sainte-Lucie. À partir de 1807, les travaux s’accélèrent : le séminaire devient tribunal et bibliothèque municipale, et la caserne Saint-François abrite le cadastre, les ponts et chaussées et la préfecture ; de nouvelles écoles intègrent la maison des Jésuites, les oratoires Saint-Philippe, Saint-Jérôme et Saint-Charles ; la construction d’une mairie, d’une caserne, d’un hôpital militaire, d’une maison pour le commandant de division est envisagée ainsi que l’aménagement d’un quai.
Partie 2 / Le dernier des lavoirs du centre-ville
Le 24 novembre 1927, L. Carayol, architecte de la ville, adresse un devis estimatif pour la construction du lavoir qui s’élève à 36 000 francs. Le futur lavoir, d’environ 50m2, sera conçu pour accueillir simultanément 20 personnes. Le bac en béton sera entouré d’un coffrage en pierres de tailles. Le lavoir sera abrité par une toiture construite sur une charpente en bois posée sur des poutrelles en aciers reposant sur des piliers en pierre de taille et béton.
Le 25 mai 1928, le maire et le conseil municipal décide d’inscrire la somme du devis au budget de la commune et de lancer des marchés publics concernant les travaux de menuiserie, robinetterie et maçonnerie. Après une invalidation des premiers marchés, il faut attendre le 25 septembre pour que le préfet valide le devis et donne l’autorisation de lancer les procédures administratives.
Le 3 juin 1929, l’autorisation est donnée par le conseil municipal de procéder à un captage d’eau par la mise en place d’une canalisation reliée à une arrivée d’eau existante sur le côté impair de la place Foch (sans doute à l’angle ouest de l’entrée de la rue Fesch). La date de mise en service du lavoir n’est pas connue, en revanche, il était toujours en fonction, jusqu’à ce qu’un incendie ne détruise définitivement la charpente au tout début des années 1990. Aujourd’hui, les autres lavoirs du centre-ville ont été démolis et seul subsiste, bien qu’en mauvais état, celui de la rue des Glacis.
Propriétaire historique des Milelli, la compagnie des Jésuites est expulsée de Corse à l’arrivée des troupes de Louis XV et, en 1777, l’administration royale met le domaine aux enchères publiques. Carlo Maria Bonaparte s’oppose alors à la vente prétextant que la propriété lui revient de droit eu égard à ses liens de parenté avec l’ancien propriétaire, Pietro Odone.
Profitant de sa position de député extraordinaire auprès du Roi, Carlo Maria conteste la cession des Milelli aux Jésuites par le dernier descendant mâle d’Odone à la fin du XVIIe. Il finit par obtenir gain de cause en 1782 par le principe d’obtention d’une emphytéose le rendant propriétaire de l’intégralité du domaine, à savoir une maison, des dépendances, des vergers et une oliveraie de deux cents arbres.
Malheureusement, la procédure administrative traine et Carlo Maria meurt en février 1785 sans avoir pu jouir de son nouveau bien et ce sont ses enfants qui en deviennent attributaires à la fin de l’année.
Partie 2 / Un lieu de méditation et de travail pour Napoléon
Dès le mois de septembre 1786, Napoléon prend ses repères et fait engager des travaux de rénovation dans ce qui va devenir son « cabinet de travail des Milelli ». Outre ses longues méditations au pied d’un chêne centenaire et ses discussions sans fin avec Carlo Andrea Pozzo di Borgo, Napoléon y rédige ses premiers écrits politiques, dont la fameuse « lettre à Buttafoco » en janvier 1791.
L’agitation politique insulaire du début des années 1790 est fatale aux Bonaparte lorsque Pozzo di Borgo, devenu député et ennemi intime de Napoléon, fait voter par l’Assemblée nationale la rupture du bail emphytéotique des Milelli en 1792. Expropriés, les Bonaparte se réfugient tout de même dans leur ancienne maison en 1793, avant de fuir sur le Continent.
La suite est rocambolesque puisque les Pozzo di Borgo s’emparent de la propriété avant que, revenus en grâce en 1796, les Bonaparte ne la récupèrent par le biais de Joseph Bonaparte qui le vend ensuite à Joseph Fesch. Après des siècles de changement de propriétaire, les Milelli deviennent définitivement un bien de la commune d’Ajaccio en 1839, grâce au legs du cardinal Fesch.
Partie 3 / Une histoire d’eau
Les Milelli, aujourd’hui encore sont réputés pour leur oliveraie et les jardins attenants et pour cause, il y a de l’eau depuis toujours car le domaine est proche du ruisseau de l’Arbitrone qui alimentait le site paléochrétien de Saint-Jean. Une fontaine y est d’ailleurs mentionnée dans un courrier de Joseph Bonaparte daté de 1786. La même fontaine que Napoléon fera découvrir à son état-major en 1799, lors de son escale au retour de la campagne d’Egypte. Venus aux Milelli pour une partie de chasse, le petit groupe composé de soldats, et surtout de savants, dont Gaspard Monge, Claude-Louis Bertholet et Dominique Vivant-Denon, aurait trouvé la solution au mal dont souffre Ajaccio : le manque cruel d’eau potable. En effet, selon eux, son salut pourrait venir du captage des eaux de sources de la Lisa qui court au-dessus de la propriété, sur les flancs de la Punta Pozzo di Borgo dont l’étymologie signifie « le puits du bourg »… En novembre 1799, Napoléon Bonaparte devient Premier Consul et ne tarde pas à lancer le plan de modernisation de sa ville natale dont l’aménagement du chemin des fontaines proche des Milelli est une priorité.
Le groupe épiscopal de Saint-Jean, aux origines d’Ajaccio
Partie 1/ À l’origine
Ajaccio… un nom étrange dont l’étymologie renvoie tour à tour à la « ville d’Ajax » et à la racine toscane « agghiacciu », relative à l’enclos pour brebis. Mais il s’agirait davantage de retenir la racine grecque « agathè », synonyme de « bon mouillage ».
L’Histoire retient qu’Ajaccio a été fondée par la République de Gênes en 1492, pourtant, les traces les plus anciennes de l’occupation humaine sur le territoire remontent au Néolithique moyen (IVe millénaire av. J.C.) et de nombreux sites ont été référencés sur les hauteurs de la ville actuelle, dont la Punta di a Finosa, la Punta di Lisa et la Punta San Simeone.
La fin de l’Antiquité et la transition vers la christianisation de la Corse restent une zone d’ombre dans l’évolution urbaine d’Ajaccio et il a fallu attendre les découvertes archéologiques récentes pour obtenir de nouvelles connaissances. C’est à partir du IIe siècle de notre ère que la ville romaine se développe au niveau de la vallée de Saint-Jean, autour d’un port, le fameux « bon mouillage ».
Ajaccio… un nom étrange dont l’étymologie renvoie tour à tour à la « ville d’Ajax » et à la racine toscane « agghiacciu », relative à l’enclos pour brebis. Mais il s’agirait davantage de retenir la racine grecque « agathè », synonyme de « bon mouillage ».
L’Histoire retient qu’Ajaccio a été fondée par la République de Gênes en 1492, pourtant, les traces les plus anciennes de l’occupation humaine sur le territoire remontent au Néolithique moyen (IVe millénaire av. J.C.) et de nombreux sites ont été référencés sur les hauteurs de la ville actuelle, dont la Punta di a Finosa, la Punta di Lisa et la Punta San Simeone.
La fin de l’Antiquité et la transition vers la christianisation de la Corse restent une zone d’ombre dans l’évolution urbaine d’Ajaccio et il a fallu attendre les découvertes archéologiques récentes pour obtenir de nouvelles connaissances. C’est à partir du IIe siècle de notre ère que la ville romaine se développe au niveau de la vallée de Saint-Jean, autour d’un port, le fameux « bon mouillage ».
Le quai Napoléon, l’Empereur redessine son berceau
Partie 1/ Ajaccio se métamorphose
Sans Napoléon, Ajaccio ne serait rien ou presque. Sur son lit de mort, l’Empereur dira d’ailleurs : « Au reste, si je n’ai pu exécuter ce que je projetais pour la Corse, j’ai du moins la satisfaction d’avoir fait quelque chose pour Ajaccio (…) ».
Lorsque Napoléon Bonaparte arrive au pouvoir en 1799, Ajaccio n’est qu’un minuscule centre urbain étouffant derrière ses remparts et soumis à de multiples problèmes sanitaires. Impensable pour le berceau de l’homme qui va dominer l’Europe !
Donc, Ajaccio doit devenir une ville moderne et le nouvel urbanisme se développera suivant deux axes perpendiculaires : le cours Sainte-Lucie (aujourd’hui cours Napoléon) du nord au sud, et l’avenue du Premier Consul, prolongée par le Grand cours (aujourd’hui cours Grandval), s’étend d’est en ouest. Ce plan comprend également l’aménagement de la piazza del’Olmo (aujourd’hui place Foch) et de la place Bonaparte (aujourd’hui place de Gaulle), la destruction des remparts afin d’améliorer la circulation et la qualité de l’air, et enfin le captage des eaux de source pour alimenter la ville en eau potable de façon constante.
Le grand chantier débute le 10 juin 1801. Les pierres des anciens remparts servent de remblais pour la place Bonaparte et la piazza del’Olmo prend forme, entourée de maisons à deux étages tandis que les premières habitations fleurissent sur le cours Sainte-Lucie. À partir de 1807, les travaux s’accélèrent : le séminaire devient tribunal et bibliothèque municipale, et la caserne Saint-François abrite le cadastre, les ponts et chaussées et la préfecture ; de nouvelles écoles intègrent la maison des Jésuites, les oratoires Saint-Philippe, Saint-Jérôme et Saint-Charles ; la construction d’une mairie, d’une caserne, d’un hôpital militaire, d’une maison pour le commandant de division est envisagée ainsi que l’aménagement d’un quai.
Partie 2/ Enfin un port
Ajaccio se métamorphose véritablement et passe du statut de colonie génoise à celle de capitale régionale. La ville entre dans l’ère moderne et le port sera son centre névralgique. Le ton est donné par le décret impérial du 1er novembre 1807, titre III, article 14, ordonnant que les travaux du quai d’Ajaccio soient exécutés suivant les plans de l’ingénieur Petrucci et terminés en 1809. Bien évidemment, ce ne fut pas le cas, mais l’effort impérial consenti pour la modernisation du port entre 1807 et 1814 se traduit par un fort investissement financier, lequel s’élève à 292 900 francs. À titre indicatif, les travaux du port de Bastia ne seront menés qu’avec 58 549 francs.
Le 30 Messidor an XII, le préfet Hyacinthe Arrighi publie l’avis des travaux à exécuter par adjudication au rabais pour un montant évalué à 246 726 francs. Cependant, les travaux tardent à démarrer si bien que la première pierre de ce chantier de 2200 m2 (185x12m) n’est posée que le 13 juillet 1808. L’occasion est idéale pour le préfet Arrighi de prononcer ce discours dithyrambique : « La ville d’Ajaccio, chère par tant de titres à cet auguste monarque, devait nécessairement fixer ses sollicitudes particulières et vraiment paternelles. Bientôt, cet heureux pays aura le bonheur de posséder des monuments qui attesteront toujours la grandeur de Napoléon, celui du quai dont je vais poser la première pierre sera des plus utiles ». Malheureusement, les travaux sont ralentis par une tempête entre le 15 et le 20 septembre 1809. Un rapport du préfet et de l’ingénieur en chef par intérim Dupeirat, daté du 24 décembre 1809, estime les dégâts à 24 716 francs, correspondant à la destruction du quai sur une longueur de 32 mètres. Les nuisances ne cessent pas et, dès l’année suivante, un nouveau rapport préfectoral (daté du 1er mars) ordonne le prolongement du quai jusqu’au bastion de la citadelle afin de pallier les désagréments malodorants occasionnés par les dépôts d’algues portées par la mer jusqu’à la rive.
Ajaccio se métamorphose véritablement et passe du statut de colonie génoise à celle de capitale régionale. La ville entre dans l’ère moderne et le port sera son centre névralgique. Le ton est donné par le décret impérial du 1er novembre 1807, titre III, article 14, ordonnant que les travaux du quai d’Ajaccio soient exécutés suivant les plans de l’ingénieur Petrucci et terminés en 1809. Bien évidemment, ce ne fut pas le cas, mais l’effort impérial consenti pour la modernisation du port entre 1807 et 1814 se traduit par un fort investissement financier, lequel s’élève à 292 900 francs. À titre indicatif, les travaux du port de Bastia ne seront menés qu’avec 58 549 francs.
Le 30 Messidor an XII, le préfet Hyacinthe Arrighi publie l’avis des travaux à exécuter par adjudication au rabais pour un montant évalué à 246 726 francs. Cependant, les travaux tardent à démarrer si bien que la première pierre de ce chantier de 2200 m2 (185x12m) n’est posée que le 13 juillet 1808. L’occasion est idéale pour le préfet Arrighi de prononcer ce discours dithyrambique : « La ville d’Ajaccio, chère par tant de titres à cet auguste monarque, devait nécessairement fixer ses sollicitudes particulières et vraiment paternelles. Bientôt, cet heureux pays aura le bonheur de posséder des monuments qui attesteront toujours la grandeur de Napoléon, celui du quai dont je vais poser la première pierre sera des plus utiles ». Malheureusement, les travaux sont ralentis par une tempête entre le 15 et le 20 septembre 1809. Un rapport du préfet et de l’ingénieur en chef par intérim Dupeirat, daté du 24 décembre 1809, estime les dégâts à 24 716 francs, correspondant à la destruction du quai sur une longueur de 32 mètres. Les nuisances ne cessent pas et, dès l’année suivante, un nouveau rapport préfectoral (daté du 1er mars) ordonne le prolongement du quai jusqu’au bastion de la citadelle afin de pallier les désagréments malodorants occasionnés par les dépôts d’algues portées par la mer jusqu’à la rive.
Partie 3/ Le symbole d’un incessant renouvellement
L’aménagement du port couvrira quasiment tout le XIXe siècle et, le 29 août 1863, Napoléon III signera un décret ordonnant une dépense de 1,6 millions de francs afin que le quai soit prolongé jusqu’à la jetée du Marconajo. C’est d’ailleurs grâce à Napoléon III que le port d’Ajaccio vit sa plus grande heure de gloire le 14 septembre 1860 lorsque le yacht impérial L’Aigle arrive en rade où attendent plus de cent mille personnes. À cette époque, la Corse compte environ deux cent cinquante mille habitants, autant dire que ce jour-là un Corse sur deux est sur le port d’Ajaccio !
L’intégralité des quais est recouverte au début du XXe siècle lorsqu’il s’agit d’aménager un nouveau port plus adapté à l’arrivée de plus gros et plus fréquents bateaux. La zone gagnée sur la mer et ayant enfoui les quais napoléoniens devient alors un nouvel espace de vie nommé « square Napoléon » puis « Place Campinchi », du nom de l’ancien ministre de la Marine César Campinchi. Cette place, décorée d’un monument aux morts dédié à la Première guerre mondiale, est également utilisée par les maraichers jusqu’au début du XXe siècle.
En mars 2014, dans le cadre d’un projet de parking sous la place, les quais napoléoniens sont mis à jour par les archéologues de l’INRAP qui effectuent des fouilles préventives. Le projet abandonné, la partie des quais construite sur ordre de Napoléon Ier est mise en valeur et intégrée dans le programme de réhabilitation de la nouvelle place Campinchi inaugurée en 2020.
L’aménagement du port couvrira quasiment tout le XIXe siècle et, le 29 août 1863, Napoléon III signera un décret ordonnant une dépense de 1,6 millions de francs afin que le quai soit prolongé jusqu’à la jetée du Marconajo. C’est d’ailleurs grâce à Napoléon III que le port d’Ajaccio vit sa plus grande heure de gloire le 14 septembre 1860 lorsque le yacht impérial L’Aigle arrive en rade où attendent plus de cent mille personnes. À cette époque, la Corse compte environ deux cent cinquante mille habitants, autant dire que ce jour-là un Corse sur deux est sur le port d’Ajaccio !
L’intégralité des quais est recouverte au début du XXe siècle lorsqu’il s’agit d’aménager un nouveau port plus adapté à l’arrivée de plus gros et plus fréquents bateaux. La zone gagnée sur la mer et ayant enfoui les quais napoléoniens devient alors un nouvel espace de vie nommé « square Napoléon » puis « Place Campinchi », du nom de l’ancien ministre de la Marine César Campinchi. Cette place, décorée d’un monument aux morts dédié à la Première guerre mondiale, est également utilisée par les maraichers jusqu’au début du XXe siècle.
En mars 2014, dans le cadre d’un projet de parking sous la place, les quais napoléoniens sont mis à jour par les archéologues de l’INRAP qui effectuent des fouilles préventives. Le projet abandonné, la partie des quais construite sur ordre de Napoléon Ier est mise en valeur et intégrée dans le programme de réhabilitation de la nouvelle place Campinchi inaugurée en 2020.
Le lavoir de la rue des Glacis, une histoire d’eau
Partie 1 / Une histoire d’eau
A la fin du XVIIIe siècle, Ajaccio perd sa vocation de place militaire. Le petit faubourg génois devient progressivement une ville française et, en 1811, la capitale administrative de la Corse.
Lorsque Bonaparte devient Consul en 1799, il lance son plan d’embellissement et d’agrandissement d’Ajaccio suivant plusieurs axes prioritaires, dont : la destruction des fortifications militaires (y compris les glacis), alimentation de la ville en eau potable, construction d’un port et de nouvelles zones d’habitation.
Peu à peu, le cœur de ville est mieux approvisionné en eau grâce à la fontaine de l’actuelle place Foch et des puits des immeubles de la rue Bonaparte. Au fil du XIXe et au début du XXe, les conditions sanitaires s’améliorent et de nombreux lavoirs et bains publics sont construits. Il y en avait au pied du Palais Fesch, à Mezzavia, dans le quartier du Loreto et dans la rue Sœur-Alphonse.
Dans le courant de l’année 1927, le maire Dominique Paoli répond aux sollicitations des habitants de la vieille ville désireux d’avoir un second lavoir, en complément de celui existant de la rue Sœur-Alphonse trop rapidement saturé. Au début du XIXe siècle, la construction d’immeubles autour de l’actuelle place Foch a laissé un espace non construit dans la rue des Glacis. Ce lieu est donc choisi par la municipalité pour le nouveau lavoir.
Lorsque Bonaparte devient Consul en 1799, il lance son plan d’embellissement et d’agrandissement d’Ajaccio suivant plusieurs axes prioritaires, dont : la destruction des fortifications militaires (y compris les glacis), alimentation de la ville en eau potable, construction d’un port et de nouvelles zones d’habitation.
Peu à peu, le cœur de ville est mieux approvisionné en eau grâce à la fontaine de l’actuelle place Foch et des puits des immeubles de la rue Bonaparte. Au fil du XIXe et au début du XXe, les conditions sanitaires s’améliorent et de nombreux lavoirs et bains publics sont construits. Il y en avait au pied du Palais Fesch, à Mezzavia, dans le quartier du Loreto et dans la rue Sœur-Alphonse.
Dans le courant de l’année 1927, le maire Dominique Paoli répond aux sollicitations des habitants de la vieille ville désireux d’avoir un second lavoir, en complément de celui existant de la rue Sœur-Alphonse trop rapidement saturé. Au début du XIXe siècle, la construction d’immeubles autour de l’actuelle place Foch a laissé un espace non construit dans la rue des Glacis. Ce lieu est donc choisi par la municipalité pour le nouveau lavoir.
Partie 2 / Le dernier des lavoirs du centre-ville
Le 24 novembre 1927, L. Carayol, architecte de la ville, adresse un devis estimatif pour la construction du lavoir qui s’élève à 36 000 francs. Le futur lavoir, d’environ 50m2, sera conçu pour accueillir simultanément 20 personnes. Le bac en béton sera entouré d’un coffrage en pierres de tailles. Le lavoir sera abrité par une toiture construite sur une charpente en bois posée sur des poutrelles en aciers reposant sur des piliers en pierre de taille et béton.
Un incendie a détruit définitivement la charpente du lavoir des Glacis au tout début des années 1990
Le 25 mai 1928, le maire et le conseil municipal décide d’inscrire la somme du devis au budget de la commune et de lancer des marchés publics concernant les travaux de menuiserie, robinetterie et maçonnerie. Après une invalidation des premiers marchés, il faut attendre le 25 septembre pour que le préfet valide le devis et donne l’autorisation de lancer les procédures administratives.
Le 3 juin 1929, l’autorisation est donnée par le conseil municipal de procéder à un captage d’eau par la mise en place d’une canalisation reliée à une arrivée d’eau existante sur le côté impair de la place Foch (sans doute à l’angle ouest de l’entrée de la rue Fesch). La date de mise en service du lavoir n’est pas connue, en revanche, il était toujours en fonction, jusqu’à ce qu’un incendie ne détruise définitivement la charpente au tout début des années 1990. Aujourd’hui, les autres lavoirs du centre-ville ont été démolis et seul subsiste, bien qu’en mauvais état, celui de la rue des Glacis.
Les Milelli, des Jésuites aux Bonaparte
Dans cette série, découvrez en premier chapitre comment le père de Napoléon Ier est parvenu à sauver de la vente le domaine des Milelli. Entrez ensuite dans ce lieu de méditation que représentait pour Napoléon ce vaste de domaine planté sur les hauteurs d'Ajaccio. Et pour finir, retrouvez en troisième partie, les prémices du plan de modernisation d'Ajaccio lancé par le Premier Consul. Avec comme priorité l'accès à l'eau potable à une population qui en manquait cruellement
Partie 1 / L’entreprenant Carlo Maria Bonaparte
Propriétaire historique des Milelli, la compagnie des Jésuites est expulsée de Corse à l’arrivée des troupes de Louis XV et, en 1777, l’administration royale met le domaine aux enchères publiques. Carlo Maria Bonaparte s’oppose alors à la vente prétextant que la propriété lui revient de droit eu égard à ses liens de parenté avec l’ancien propriétaire, Pietro Odone.
Profitant de sa position de député extraordinaire auprès du Roi, Carlo Maria conteste la cession des Milelli aux Jésuites par le dernier descendant mâle d’Odone à la fin du XVIIe. Il finit par obtenir gain de cause en 1782 par le principe d’obtention d’une emphytéose le rendant propriétaire de l’intégralité du domaine, à savoir une maison, des dépendances, des vergers et une oliveraie de deux cents arbres.
Malheureusement, la procédure administrative traine et Carlo Maria meurt en février 1785 sans avoir pu jouir de son nouveau bien et ce sont ses enfants qui en deviennent attributaires à la fin de l’année.
Partie 2 / Un lieu de méditation et de travail pour Napoléon
Dès le mois de septembre 1786, Napoléon prend ses repères et fait engager des travaux de rénovation dans ce qui va devenir son « cabinet de travail des Milelli ». Outre ses longues méditations au pied d’un chêne centenaire et ses discussions sans fin avec Carlo Andrea Pozzo di Borgo, Napoléon y rédige ses premiers écrits politiques, dont la fameuse « lettre à Buttafoco » en janvier 1791.
L’agitation politique insulaire du début des années 1790 est fatale aux Bonaparte lorsque Pozzo di Borgo, devenu député et ennemi intime de Napoléon, fait voter par l’Assemblée nationale la rupture du bail emphytéotique des Milelli en 1792. Expropriés, les Bonaparte se réfugient tout de même dans leur ancienne maison en 1793, avant de fuir sur le Continent.
La suite est rocambolesque puisque les Pozzo di Borgo s’emparent de la propriété avant que, revenus en grâce en 1796, les Bonaparte ne la récupèrent par le biais de Joseph Bonaparte qui le vend ensuite à Joseph Fesch. Après des siècles de changement de propriétaire, les Milelli deviennent définitivement un bien de la commune d’Ajaccio en 1839, grâce au legs du cardinal Fesch.
Partie 3 / Une histoire d’eau
Les Milelli, aujourd’hui encore sont réputés pour leur oliveraie et les jardins attenants et pour cause, il y a de l’eau depuis toujours car le domaine est proche du ruisseau de l’Arbitrone qui alimentait le site paléochrétien de Saint-Jean. Une fontaine y est d’ailleurs mentionnée dans un courrier de Joseph Bonaparte daté de 1786. La même fontaine que Napoléon fera découvrir à son état-major en 1799, lors de son escale au retour de la campagne d’Egypte. Venus aux Milelli pour une partie de chasse, le petit groupe composé de soldats, et surtout de savants, dont Gaspard Monge, Claude-Louis Bertholet et Dominique Vivant-Denon, aurait trouvé la solution au mal dont souffre Ajaccio : le manque cruel d’eau potable. En effet, selon eux, son salut pourrait venir du captage des eaux de sources de la Lisa qui court au-dessus de la propriété, sur les flancs de la Punta Pozzo di Borgo dont l’étymologie signifie « le puits du bourg »… En novembre 1799, Napoléon Bonaparte devient Premier Consul et ne tarde pas à lancer le plan de modernisation de sa ville natale dont l’aménagement du chemin des fontaines proche des Milelli est une priorité.