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Exposition temporaire au Palais Fesch : "Plon-Plon, un Bonaparte rouge et or"

Mostra timpuraria à u Palazzu Fesch da u 24 di ghjugnu sin'à u 2 d'uttrovi "Plon-Plon, un Bonaparte rouge et or" au Palais Fesch-musée des Beaux-Arts du 24 juin au 2 octobre 2023. Après l’exposition consacrée à la princesse Mathilde en 2019, le Palais Fesch-musée des Beaux-Arts d’Ajaccio s’attache à une autre personnalité majeure du monde des arts sous le Second Empire, le prince Napoléon (1822-1891), fils du roi Jérôme, frère de la princesse et cousin de l’empereur Napoléon III.
Exposition temporaire au Palais Fesch :

Celui que la postérité a retenu sous le sobriquet infantile de « Plon-Plon », qui fut sans doute le Bonaparte le plus vilipendé de son temps et dont la « légende noire » n’a voulu faire qu’un simple agitateur au mode de vie dissolu et aux liaisons tapageuses, enfant gâté se complaisant, sur les marches du trône, dans une posture d’opposition, essaya en réalité – sans toujours y parvenir – d’incarner au sein de la famille impériale et face aux réactionnaires de tous bords, un véritable idéal politique républicain et socialiste, un bonapartisme radical fidèle aux idées de la Révolution, antiesclavagiste et anticlérical, ayant foi dans le progrès des arts et de la science, le principe des nationalités et la liberté des peuples.


Non sans contradictions et compromissions, le prince Napoléon usa de sa position et de l’importante dotation financière dont il disposa pour se constituer de riches collections et faire édifier des demeures, soutenir les artistes et réunir les grands esprits de son temps autour de lui, et obtenir certaines fonctions dans le système des arts, qui lui permirent d’affirmer cette figure de « prince rouge » éclairé mais aussi quelque peu rebelle face aux autres amateurs de l’époque.


À ce jour, son rôle dans la vie artistique française et plus particulièrement son mécénat sous le Second Empire, n’ont jamais fait l’objet d’une exposition ni même d’une étude spécifique. L’exposition et son catalogue présentent ainsi pour la première fois la collection d’art moderne du prince – proche d’Ingres, amateur de Delacroix, Gérôme ou même de Courbet et premier acheteur de Moreau – en réunissant certaines des œuvres lui ayant appartenu. Elle évoquera ses liens avec les artistes, les actrices, les écrivains et les intellectuels (Sand, Dumas, Proudhon, Renan, etc.), et plus largement son rôle dans la vie des institutions artistiques sous le Second Empire, notamment en tant que président de la commission pour la première Exposition universelle organisée en France en 1855.


Fervent défenseur des idéaux de la Révolution et de la mémoire familiale, jouant de sa ressemblance frappante avec Napoléon Ier – ses portraits en témoignent –, il réunit au Palais-Royal une très importante collection de mémorabilia et d’œuvres de la période révolutionnaire et de l’Empire, mais c’est surtout comme passionné d’archéologie qu’il laissa sa marque dans l’histoire de l’art, en faisant édifier avenue Montaigne une étonnante « villa pompéienne ». Unicum dans l’histoire de l’architecture française au XIXe siècle, cette œuvre d’archéologie expérimentale en plein Paris fut pendant quelques années l’écrin d’une incroyable collection d’antiques gréco-romains et égyptiens, mais aussi de peintures de Gérôme, Boulanger, Cornu, etc., de sculptures de Cavelier et de Guillaume, de porcelaines de Sèvres, de pièces d’orfèvrerie de la maison Christofle, ou encore de la très riche bibliothèque du prince. Connue par une importante documentation photographique, la villa fut détruite en 1891, année de la mort du prince. Largement dispersées de son vivant et après sa mort, ces œuvres d’art, documents, objets, photographies, etc., seront reproduits dans le catalogue de l’exposition et réunis pour la première fois au Palais Fesch.


L’exposition, enfin, s’attachera à montrer comment la curiosité intellectuelle et les idéaux saint-simoniens du prince ont trouvé à s’exprimer lors de ses très nombreuses expéditions – entreprises pour des raisons militaires, diplomatiques ou scientifiques – dans toute l’Europe, en Méditerranée et jusqu’aux États-Unis. De ces voyages – sans doute fut-il, en son temps, le Bonaparte à avoir le plus parcouru le monde – le prince rapporta récits, photographies, objets ethnographiques et échantillons naturels dont il fit don au Muséum et à d’autres institutions du savoir.