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JOCELYNE GIONTARELLI

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Aujourd’hui, c’est un travail d’équipe que l’on va mettre en avant : celui de l’Association de Défense des Droits des Enfants Placés et de leur Famille (ADDEPF).

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Créée en 2022, cette association à vocation nationale défend les droits fondamentaux des enfants placés à l’Aide Sociale à l’Enfance. Elle organise des événements dans le but de mobiliser, de sensibiliser mais surtout d’informer l’opinion publique sur un sujet très méconnu et qui pourtant, mérite toute notre attention. A mon micro ce matin, Jocelyne Giontarelli, fondatrice et présidente de l’Association.

« Ce sont des enfants qui disparaissent du système, ce sont les oubliés de la République. »

Les trois pépites de cet échange :
1) Dans le système des placements à l’Aide Sociale à l’Enfance, on déplore de nombreux dysfonctionnements. A commencer par un manque de personnel criant chez les éducateurs, qui entraîne des conséquences terribles pour l’enfant. Fatigués, au bord du burn-out ou bien peu formés car venant de l’intérim pour remplacer ceux qui été essorés par le système, ce sont ces travailleurs sociaux qui dans leurs rapports donnent les clés qui permettront de placer ou non l’enfant : des rapports qu’ils ont à peine le temps d’écrire car ils sont tout le temps sur le terrain. Puisque du côté de la justice, personne n’a le temps non plus de lire et d’étudier correctement les dossiers, les décisions sont la plupart du temps prises en amont, avec pour les familles aucune possibilité de se défendre. Le manque d’effectif renforce également la maltraitance, même involontaire, subie dans les maisons d‘enfants.
2) L’ensemble de ces dysfonctionnements fait qu’in fine, la protection de l’enfance ne protège plus les enfants et s’avère même parfois plus délétère que les climats familiaux toxiques dont elle prétend les préserver. Le turn-over des éducateurs fait qu’il est également pour les enfants impossible de trouver parmi leurs adultes référents de réelles figures d’attachement. Je vous renvoie à ce sujet vers l’entretien réalisé avec Ariane Bilheran, qui décrit très bien ce phénomène de zapping humain qui nous déshumanise. La protection de l’enfance n’est aujourd’hui rien d’autre qu’une usine à fabriquer des pauvres, qui vivront pour la grande majorité en marge de la société, voire même à la rue puisque Jocelyne nous dit que 25% des sans domicile fixe sont issus de l’Aide Sociale à l’Enfance.
3) Le pouvoir entretient ces dysfonctionnements puisque l’élevage de poulets en batterie qu’est devenue l’aide sociale à l’enfance sert à alimenter financièrement et politiquement tout l’écosystème qui gravite autour de l’enfant : les éducateurs, les infirmiers, les agences d’intérim, les maîtresses de maison, les directeurs d’établissements, les avocats, les juges et enfin les politiques qui se servent des marginaux qu’ils ont eux-mêmes créés pour justifier leurs discours de haine des pauvres et leur faire porter les différents maux de société. Comme les lois existent mais qu’elles ne sont pas respectées, cela montre bien que tout le monde sait que ça dysfonctionne mais que personne n’a intérêt à ce que ça change. A l’heure où nous avons enregistré l’épisode, Élisabeth Borne était encore à Matignon, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. Mais que pouvons-nous attendre de plus de son successeur, qui n’hésite pas à retoucher sa propre biographie pour se positionner en victime du harcèlement scolaire et faire son beurre sur les vraies victimes, qui elles en souffrent ?

Merci à tous d’avoir écouté cet épisode et à la semaine prochaine pour une nouvelle rencontre hors des sentiers battus.

L’article JOCELYNE GIONTARELLI est apparu en premier sur Le Bazar Culturel.