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Message du 8 mai

Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitulait, le fracas des armes se taisait en Europe.

« La guerre est gagnée ! Voici la Victoire ! ».

Ces quelques mots, prononcés par le Général de Gaulle, qui depuis le 18 juin 1940 avait poursuivi le combat, ont résonné dans le pays, et bien au-delà.

La délivrance était enfin là. La Victoire, si heureuse soit elle, n’effaçait cependant ni les ravages de la guerre ni les morts qu’elle avait entrainé. Et c’est d’abord dans le silence que naquirent les premiers échos de la Libération.

Le 8 mai 1945, on pleura les morts autant qu’on salua ceux qui avaient combattu et aidé à la victoire.

Nous nous souvenons aujourd’hui des hommes et des femmes qui ont refusé d’abandonner la Patrie à ceux qui l’avaient occupée et à ceux qui l’avaient trahie. Résistants, ils se sont engagés pleinement, sans calcul, sans garantie, résolus à vivre libre ou à mourir.

Nous nous souvenons des combattants des Forces Libres, de France, d’Afrique, des outre-mer et d’ailleurs. Soldats, légionnaires, aviateurs, tirailleurs, marsouins ou marins, ils rejoignirent la France, guidés par la liberté, une liberté qui quelquefois leur importerait plus que leur propre vie.

Nous nous souvenons du soutien décisif de nos Alliés d’alors, de ces combattants montant à l’assaut aux côtés des Français, de ces millions d’hommes et de femmes qui s'unirent pour hâter la Victoire.



Il y a maintenant 79 ans, sur les décombres de ces années funestes, la France se mit à imaginer de nouveaux jours heureux. De nouveaux défis devaient être relevés. De nouvelles ambitions se firent jour.

L’ambition de la démocratie, d'une démocrate la plus large possible, les peuples ayant compris, par les armes et par le sang versé, que le nationalisme est un fusil chargé, une bombe à retardement. Cette conception impliquait la collaboration respectueuse des peuples : la construction européenne allait s’imposer comme un préalable…

Une ambition sociale, celle de la sécurité du même nom, la sécurité sociale, du droit au travail, de la sécurité de l’emploi. Celle qui a donné à tous les enfants la possibilité de bénéficier de l’instruction et d’accéder à la culture, pour que soit ainsi promue une élite non de naissance mais de mérite.

Une ambition économique aussi, qui a offert à notre pays les moyens de son indépendance et de sa prospérité.


79 ans plus tard, devant nos monuments aux morts, nous rendons collectivement un même hommage à tous les acteurs de cette victoire et de la reconstruction qui a suivi.


C’est bien et c’est juste. Mais quoi d’autre ? Quelle sera notre contribution, notre apport ? A une époque où la guerre est à nouveau à nos portes, où le modèle de la société qui est la notre commence à se fissurer, où l’évolution du climat vient bousculer nos habitudes et mettre le futur de nos enfants en danger, et où le repli sur soi est devenu un instinct, favorisé par la consommation aveugle et les réseaux sociaux, quelle sera cette contribution ? Assurément, le don d’eux même par nos anciens devrait nous inspirer et nous conduire à agir pour le bien des autres autant que pour le nôtre propre.

La société à laquelle nous appartenons ne pourra continuer à progresser, vers la liberté et l’accomplissement, sans chacun d’entre nous, sans ce que chacun d’entre nous peut apporter, à son échelle. C’est l’addition des petits gestes qui fera les grand mouvements…


De la guerre, du 8 mai 1945, nous conservons la mémoire. Et une obligation. Nourrie des récits des combats de la France Libre et de la Résistance comme de celle de la déportation et de la collaboration, cette mémoire est notre soutien et notre manuel. L’obligation qui en découle est notre héritage.

Depuis 79 ans, nous ne l’oublions pas. Pour toujours, cette obligation nous anime.


Et que vive la République !

Et que vive la France !