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Denis Benod, 17 années au service de Montvalezan La Rosière

Entretien avec Denis BENOD, agent des services techniques de la mairie de Montvalezan La Rosière 👷‍♂️🚜⛰💗
 Propos recueillis le vendredi 10 mars 2023

Après 17 années en Mairie de Montvalezan, Denis s’apprête à repartir sur ses terres d’origine, le plateau d’Hauteville, dans le Bugey.

MLR –17 saisons de déneigement, c’est aujourd’hui l’une des dernières chutes et opération de déneigement sur laquelle tu vas intervenir avant ton départ. Quel est ton état d’esprit ce jour ?
Denis BENOD – « C’est presque inattendu, cette chute de neige au mois de mars après l’une des saisons les moins enneigées de ma carrière Montvalezanaise. Je suis assez content de retrouver la neige. Si c’est la dernière, ce n’est pas grave, c’est un beau temps d’hiver, c’est très bien. »

MLR – Toi qui aimes tant déneiger, ressens-tu une émotion particulière ce matin en manipulant les joysticks de ton engin ?
Denis BENOD – « Pour une saison où l’on a déjà fait 6 semaines de râteau et de nettoyage de routes en janvier et février, je te dirais que je suis content de déneiger parce que j’aime bien ça ! C’est sympa. C’est presque inespéré. Cette chute va sauver la fin de saison. On l’espère. Ce n’est que le début de la chute, c’est de bon augure. Cela commence bien en tout cas. »

MLR –Qu’est-ce qui t’avais motivé à l’époque de quitter ta région d’origine pour nous rejoindre. ?
Denis BENOD – « C’était venir vivre en montagne. Je fais pas mal de sport…du trail, de la rando. Je voulais vivre la montagne à l’année. Cela m’a toujours intrigué, la vie à l’année en montagne. Cela m’intéressait beaucoup et c’est pour ça que j’étais content de venir ici. Surtout ici à La Rosière où le panorama est extraordinaire. C’est sympa, c’est une très belle station. »

MLR – Avant de postuler, connaissais-tu déjà La Rosière ? Avais-tu ciblé le coin ? Ou était-ce par hasard en découvrant notre annonce de recrutement ?
Denis BENOD – « Je connaissais La Rosière pour tout jeune être venu faire une journée de ski avec les copains, entre Noël et le jour de l’an. Je ne connaissais pas La Rosière sinon. C’est un peu par hasard que je me suis retrouvé là. J’avais écrit plusieurs courriers pour trouver une mutation. Je me suis retrouvé à l’entretien d’embauche à Montvalezan au printemps 2006. Je suis arrivé ici en juillet 2006. C’est un concours de circonstances. »

MLR – Te souviens-tu de tes premiers jours à Montvalezan ? Te souviens-tu de tes premières impressions ? Des choses t-ont-elles surprises ?
Denis BENOD – « Ce qui m’a changé le plus, ce sont les trajets que nous sommes contraints de faire ici dans notre vie hors travail. J’avais l’habitude d’un village. Nous avions un peu de route, mais ici, nous sommes souvent sur la route. Cela demande une organisation pour ne pas faire trop de déplacements. C’est un peu spécial au début. »

MLR – Et tes premiers jours au sein de l’équipe des services techniques ?
Denis BENOD – « C’était extra ! J’ai été très très bien accueilli quand je suis arrivé là. Je me suis tout de suite entendu avec tout le monde. Mes premières années ont été super ! Tout était à découvrir. Le patrimoine, tout était vraiment bien. C’est super ! J’ai eu des collègues très accueillants. Jean m’a pris sous son aile au début…je lui ai posé 25000 questions sur les gens du pays. Ce qui est déconcertant quand on arrive sans connaître la vie de la station…c’est qu’on ne sait pas si on voit des touristes, des locaux…on est un peu déconcerté…au début, par exemple, on ne connait pas les élus. Surtout que je venais d’un village où je connaissais tout le monde et même le nom des chiens (sourire). »

MLR – Quelles ont été tes missions principales pendant ces 17 années vouées à la mairie de Montvalezan ?
Denis BENOD – « Le déneigement de la station sous les ordres de Baptiste. Je partais aussi dans les villages à l’époque…au moins jusqu’au Villaret ; je ne suis jamais bien descendu plus bas.
Un peu plus tard, en 2008 je crois, des boucles de randonnée ont été créées. L’activité s’est alors un peu mieux structurée. On m’a confié cette mission. Ça ! Cela m’a vraiment botté ; c’était super ! Surtout au début, il y a eu des passages à inventer, notamment au Lac du Retour…c’était vraiment sympa. J’ai mis en place toute la signalétique. J’ai rénové des tronçons. C’était super intéressant et ça l’est resté. Plus tard, avec le départ à la retraite de Baptiste, j’ai un peu glissé sur la voirie et j’étais un peu moins présent sur la randonnée. C’était intéressant aussi. »

MLR – Concernant ta mission « sentiers », quel était ton secteur d’intervention préféré ?
Denis BENOD – « C’est la montagne, la Louïe Blanche, le passage entre la Louïe Blanche et le Lac du Retour. C’est vraiment la montagne. On est vraiment au cœur de la grosse randonnée. C’est super. Également tout ce quii descend du Lac du Retour en direction du Châtelard en passant par La Roche. Le vallon du Piche, c’est très beau ! Très très beau ! Il y a aussi au-dessus de Plan Pigeux quand on repart sur la Louïe Blanche, ce qu’on appelle la Roche Enverse ; oui, c’est vraiment très très beau. Je partais avec le casse-croûte et je faisais une journée d’entretien des sentiers…notamment la descente du Lac du Retour, épierrer, faire des passages pour l’eau pour éviter le ravinement. On n’y passait pas tout l’été non plus. »

MLR -Parmi toutes ces missions, quelle était celle que tu préférais ?
Denis BENOD – « Je pense le déneigement en début de saison…quand il y a des grosses chutes fin novembre-début décembre. Ou aussi, les trucs qui m’ont le plus amusé, ce sont les interventions exotiques comme la chute de neige du 25 septembre ou celle du 1erjuin. Ces missions exotiques sont très valorisantes. On fait notre mission de service public au sens propre. On est là, on aide. »
MLR – Au cours de ces 17 années, quels sont tes meilleurs souvenirs de travail ?
Denis BENOD – « Mon meilleur souvenir, je pense que c’est le Tour de France. C’est quand même un évènement exceptionnel. L’organisation en amont, le jour de la course. C’était vraiment quelque chose qui a marqué tous ceux qui ont participé à cet évènement. Nous étions au cœur de l’évènement. Voir l’envers du décor, c’est assez exceptionnel ! La veille nous avions mis en place des barrières en finissant vers 22 heures. Le matin, nous avions rendez-vous à 6 heures, la station avait tellement changée (rire) ! Avec tout le staff qui était arrivé pendant la nuit, ce que nous n’avions pas vu. D’un seul coup, tout le parking des pistes était plein, devant et en-dessous des services techniques c’était blindé…il y avait tout ce qu’on ne voit pas habituellement, c’était extraordinaire. Toute cette organisation autour, le chapiteau sur le front de neige, toutes ces barrières, toute cette logistique est vraiment incroyable.
Parmi mes meilleurs souvenirs, il y a aussi la TTT en 2015 (la fête Terre Terroir Tarentaise). C’était un sacré pari. Cela a été une grosse mise en place. Organiser une si grande fête dans un petit village comme Montvalezan, c’était assez étonnant.
Concernant les évènements les plus marquants, il y a eu aussi le COVID. Moi franchement, cela a été assez étonnant à vivre. En 2020, la fermeture de la station et l’année qui a suivi où nous n’avons jamais ouvert. L’hiver 2020-2021 était troublant. C’était anxiogène. Se retrouver là au milieu de la station avec le couvre-feu, les bars fermés…sans dire que je vais trop au bar(sourire). C’était très bizarre. Surtout la fermeture soudaine de la station en mars 2020. Le confinement de la station a été une période très spéciale. 
Et puis, il y a eu aussi, au début que j’étais là, on avait déneigé tout début mai, avec Zaza, jusqu’au stockage de terres des Ecudets pour permettre l’évacuation des terrassements des bâtiments privés à construire dans la continuité du pôle public (place des Eucherts). Nous avons fait du travail que le département aurait fait. Nous avons fait là un réel déneigement de route de col. Il y avait de la neige. Il ne faisait pas chaud cette année. Je me souviens qu’au même moment, nous démontions les passages provisoires en bois qui avaient été réalisés pour le premier hiver de fonctionnement du pôle public. »

MLR – Pour assurer ton travail de déneigement, quel est ton engin « fétiche » ?
Denis BENOD – « Mon plus grand nombre d’heures est sur la première Komatsu qu’on a acheté. Avant, j’ai commencé sur le vieux tracto Venieri. Maintenant j’aime bien la chargeuse que Baptiste conduisait, la 7.21 Case. Ce qui m’a bien plu aussi, c’est la polyvalence. J’ai tourné sur à peu près, plus ou moins, tout ce qui existait. On a repris du matériel dernièrement. Je ne suis pas très polyvalent sur les tracteurs ou sur la Rolba que nous possédons. Mais j’ai quand même fait aussi du damage sur la chenillette en remplacement de Gilles Maître. Et en plus, j’ai damé en 2018, l’année où il y avait énormément de neige (plus de 11m de cumul). C’était assez dingue de travailler sur cette machine. Mais, je pense que le meilleur engin qu’on ait à la station, c’est la 7.21. ça marche tout le temps ! »

MLR – Quels étaient tes secteurs de déneigement préférés ?
Denis BENOD – « On y trouve son compte de partout. Le secteur le plus simple où j’ai tourné pendant longtemps est celui du Gollet. Ce n’est pas complexe, ce n’est pas dangereux. Quand on est dans le centre, comme en ce moment, le chargement de camions, faut être tout le temps attentif. On peut vite faire une connerie. »

MLR – Le déneigement, c’est aussi bien souvent un spectacle pour nos vacanciers ? As-tu quelques anecdotes en mémoire ?
Denis BENOD – « Oui, il y a eu des situations dangereuses. Je me souviens d’une fois où je chargeais un camion avec la fraise. Il y a eu un gars qui est sorti entre le camion et la fraise en portant son sac poubelle, c’est incroyable. Dans la même année, il y a une personne qui a jeté ses poubelles dans la benne du camion que je chargeais en neige. Je passerai sur les autres péripéties du déneigement…le fait qu’on soit bruyant etc. C’est un peu spécial le déneigement, mais c’est dans le monde entier comme ça. A quel moment attaquer la neige ? Il y a ceux qui vont dire : mais que font-ils, ils ne passent pas ; d’autres vont dire que nous faisons du zèle, c’est un peu spécial tout ça…chacun son avis et puis à la fin, la neige cela reste de l’eau (rire).

MLR – Pendant ton temps libre, tu as fait beaucoup de course à pied, de trail – Où aimais tu t’entraîner ?
Denis BENOD – « Mon parcours d’entraînement préféré était – Plan Pigeux – Lac du Retour – redescendre sur le Châtelard un peu comme le parcours du Trail de La Rosière maintenant. Les jours en forme, pour faire du dur, je descendais sur Ste-Foy-Tarentaise, j’allais tourner jusqu’au refuge du Ruitor et je remontais sur le Passage de la Louïe Blanche. Les premières années où j’étais sur la commune, j’étais plutôt en forme. J’avais porté les couleurs de La Rosière sur une Trace des Ducs de Savoie, je crois en 2011 – j’avais eu l’équipement de La Rosière. C’était une course que j’avais bien réussie. J’étais finisher. J’avais mis 22 heures.»

MLR – Tu t’es naturellement impliqué dans l’association le Trail de La Rosière ? Qu’est-ce que cela représentait pour toi ?
Denis BENOD – « Quand Aline a créé le Trail. C’est elle qui en est à l’origine. C’était normal que je contribue à cet évènement par rapport à ma connaissance du terrain et à ma bonne forme physique. Quand on est sportif, et en plus intéressé par le trail, intéressé à la vie de la commune, c’était un engagement qui venait naturellement. Même après mon départ de la commune, j’ai dit à Aline de garder ma place en tant que bénévole. »

MLR – Après 17 années passées à la mairie de Montvalezan, qu’est-ce qui t’a conduit à prendre la décision de nous quitter ? La lassitude ?
Denis BENOD – « Non pas la lassitude. C’est le temps qui passe. Pour moi, j’ai eu 50 ans l’an passé. Et aussi le fait de venir en aide à mes parents qui commencent à être âgés. Ma situation d’agent territorial me permet de pouvoir muter assez facilement et aussi ma situation familiale…je suis célibataire, la situation est donc simple pour moi. J’ai peut-être à force des années, une difficulté à vivre les saisons à la longue dans la station. En habitant dans la station, il y a beaucoup de monde pendant la saison. La station a évolué en 17 ans. Il y a de plus en plus de saisonniers…même si je reste en retrait. Maintenant à l’intersaison, il n’y a même plus un bout de pain…l’automne dernier il n’y avait même plus l’épicerie. C’est un peu difficile. L’intersaison, ce sont aussi les travaux qui reprennent…c’est normal, c’est la vie de la station. Je me pose des questions sur le devenir, les projets... »

MLR – Que ramèneras-tu dans tes valises ?
Denis BENOD – « Le panorama de La Rosière qui est exceptionnel. La vie ici est super ! »
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Grand merci à toi Denis, pour ton engagement, ta bonne humeur, la qualité de ton travail durant ces 17 années au sein de nos équipes. Nous te souhaitons une excellente continuation sur tes terres d'origine. 👏💪👌👍🙏
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📽 POUR VOIR ou REVOIR LE FILM des opérations de déneigement de la nuit du 7 février 2022 avec Denis Benod dans le rôle de référent déneigement,
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https://www.youtube.com/watch?v=EiIqMCH-jaQ