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Révision de la PPE par la CDC : la Ville d’Ajaccio confirme l’urgence

Mercredi dernier, à l’occasion de la réunion du conseil municipal, la section syndicale CGT Énergie a été invitée à exposer sa vision et ses préoccupations concernant la problématique énergétique de notre île (approvisionnement en gaz et en électricité).
Révision de la PPE par la CDC : la Ville d’Ajaccio confirme l’urgence
L’intervention de Xavier Nesa, secrétaire général de la CGT Énergie en Corse, a démontré, s’il le fallait, un niveau d’expertise particulièrement convaincant, mais également un état d’esprit de responsabilité.
Au fil du débat de qualité qui s’est installé dans l’hémicycle municipal, les élus ont été conduits à évoquer la question de la décision politique, qui se doit, comme dans tous les domaines, d’être éclairée et d’intégrer une vision à moyen et long terme.

Il n’est pas question de revenir ici sur le remplacement du gaz, décidé par l’Etat dans le cadre de sa politique en matière de transition énergétique. Il relève maintenant d’une négociation financière entre l’État et la Ville. Sur ce point, les élus municipaux ont acté à l’unanimité que ce n’était pas aux citoyens ajacciens d’en assumer les coûts induits.

Le dossier de la centrale du Vazzio s’avère d’une importance capitale, notamment en matière de santé publique, pour l’ensemble des habitants du bassin de vie ajaccien.

Pour rappel, les travaux de la nouvelle centrale auraient pu commencer en 2019. Laurent Marcangeli avait pris la décision attendue depuis longtemps de permettre sa construction sur la commune d’Ajaccio et l’ensemble des voyants étaient au vert. Mais une décision nationale, approuvée dans le cadre de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) votée par la Collectivité de Corse, a changé la donne. La capacité de production de la future centrale, initialement fixée à 250MW, a en effet été réduite à 130MW pour favoriser les énergies renouvelables.

Cette modification significative s’est traduite par l’élaboration d’un nouveau projet qui, aujourd’hui, se trouve au stade de celui de 2019. Entre-temps, l’Etat a indiqué l’abandon de l’arrivée du gaz naturel sur la Corse et son remplacement par du biocarburant pour le fonctionnement des centrales. EDF PEI a lancé ses marchés en conséquence et il manque désormais le vote par la Collectivité de Corse de la modification de la PPE intégrant ces nouvelles données, afin que la future centrale puisse être opérationnelle début 2028.
La Ville d’Ajaccio demande solennellement à l’exécutif régional de voter enfin la révision simplifiée de la PPE.
Il apparaît qu’en l’absence de ce vote dans les prochaines semaines, les marchés sont condamnés à tomber. Une période de deux ans supplémentaires s’appliquerait alors au dossier, le temps de relancer les appels d’offres et de choisir les entreprises.
Les diverses décisions politiques de ces dernières années, dont il est permis de penser qu’elles ont été prises pour des raisons purement financières, nous rapprochent dangereusement de risques majeurs, tel que l’effondrement de nos réseaux électriques.

A l’occasion de la venue en Corse du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, et de sa rencontre avec le président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, la presse a relaté que ce dernier estimait que la révision de la Programmation pluriannuelle de l’énergie relevait d’une « urgence absolue ».

Il est effectivement grand temps que les travaux de la nouvelle centrale démarrent.

Raison pour laquelle la Ville d’Ajaccio demande solennellement à l’exécutif régional de voter enfin la révision simplifiée de la PPE, sans laquelle le dossier de l’approvisionnement énergétique de la Corse restera au point mort.