Le rendez-vous hebdomadaire du patrimoine ajaccien
Ogni vennari vi prupunemu di scopra una parti di a storia d'Aiacciu : un parsunaghju, un locu, un avinimentu, un oghjettu, un stalvatoghju... Chaque vendredi prenez rendez-vous avec une partie de l'histoire d'Ajaccio. Un personnage, un lieu, un événement, un objet, une anecdote... à travers une série de petits récits nous vous racontons ce qui fait le patrimoine ajaccien et l'identité de la cité impériale.
Partie 1 / Lavoirs et bains publics
A la fin du XVIIIe siècle, Ajaccio perd sa vocation de place militaire. Le petit faubourg génois devient progressivement une ville française et, en 1811, la capitale administrative de la Corse. Lorsque Bonaparte devient Consul en 1799, il lance son plan d’embellissement et d’agrandissement d’Ajaccio suivant plusieurs axes prioritaires, dont : la destruction des fortifications militaires (y compris les glacis), l'alimentation de la ville en eau potable, la construction d’un port et de nouvelles zones d’habitation.
Peu à peu, le cœur de ville est mieux approvisionné en eau grâce à la fontaine de l’actuelle place Foch et des puits des immeubles de la rue Bonaparte. Au fil du XIXe et au début du XXe, les conditions sanitaires s’améliorent et de nombreux lavoirs et bains publics sont construits. Il y en avait au pied du Palais Fesch, à Mezzavia, dans le quartier du Loreto et dans la rue Sœur-Alphonse.
Dans le courant de l’année 1927, le maire Dominique Paoli répond aux sollicitations des habitants de la vieille ville désireux d’avoir un second lavoir, en complément de celui existant de la rue Sœur-Alphonse trop rapidement saturé. Au début du XIXe siècle, la construction d’immeubles autour de l’actuelle place Foch a laissé un espace non construit dans la rue des Glacis. Ce lieu est donc choisi par la municipalité pour le nouveau lavoir.
Rendez-vous vendredi prochain pour la suite de l'histoire du dernier lavoir d'Ajaccio
Propriétaire historique des Milelli, la compagnie des Jésuites est expulsée de Corse à l’arrivée des troupes de Louis XV et, en 1777, l’administration royale met le domaine aux enchères publiques. Carlo Maria Bonaparte s’oppose alors à la vente prétextant que la propriété lui revient de droit eu égard à ses liens de parenté avec l’ancien propriétaire, Pietro Odone. Profitant de sa position de député extraordinaire auprès du Roi, Carlo Maria conteste la cession des Milelli aux Jésuites par le dernier descendant mâle d’Odone à la fin du XVIIe. Il finit par obtenir gain de cause en 1782 par le principe d’obtention d’une emphytéose le rendant propriétaire de l’intégralité du domaine, à savoir une maison, des dépendances, des vergers et une oliveraie de deux cents arbres. Malheureusement, la procédure administrative traine et Carlo Maria meurt en février 1785 sans avoir pu jouir de son nouveau bien et ce sont ses enfants qui en deviennent attributaires à la fin de l’année.
Partie 2 / Un lieu de méditation et de travail pour Napoléon
Dès le mois de septembre 1786, Napoléon prend ses repères et fait engager des travaux de rénovation dans ce qui va devenir son « cabinet de travail des Milelli ». Outre ses longues méditations au pied d’un chêne centenaire et ses discussions sans fin avec Carlo Andrea Pozzo di Borgo, Napoléon y rédige ses premiers écrits politiques, dont la fameuse « lettre à Buttafoco » en janvier 1791. L’agitation politique insulaire du début des années 1790 est fatale aux Bonaparte lorsque Pozzo di Borgo, devenu député et ennemi intime de Napoléon, fait voter par l’Assemblée nationale la rupture du bail emphytéotique des Milelli en 1792. Expropriés, les Bonaparte se réfugient tout de même dans leur ancienne maison en 1793, avant de fuir sur le Continent. La suite est rocambolesque puisque les Pozzo di Borgo s’emparent de la propriété avant que, revenus en grâce en 1796, les Bonaparte ne la récupèrent par le biais de Joseph Bonaparte qui le vend ensuite à Joseph Fesch. Après des siècles de changement de propriétaire, les Milelli deviennent définitivement un bien de la commune d’Ajaccio en 1839, grâce au legs du cardinal Fesch.
Partie 3 / Une histoire d’eau
Les Milelli, aujourd’hui encore sont réputés pour leur oliveraie et les jardins attenants et pour cause, il y a de l’eau depuis toujours car le domaine est proche du ruisseau de l’Arbitrone qui alimentait le site paléochrétien de Saint-Jean. Une fontaine y est d’ailleurs mentionnée dans un courrier de Joseph Bonaparte daté de 1786. La même fontaine que Napoléon fera découvrir à son état-major en 1799, lors de son escale au retour de la campagne d’Egypte. Venus aux Milelli pour une partie de chasse, le petit groupe composé de soldats, et surtout de savants, dont Gaspard Monge, Claude-Louis Bertholet et Dominique Vivant-Denon, aurait trouvé la solution au mal dont souffre Ajaccio : le manque cruel d’eau potable. En effet, selon eux, son salut pourrait venir du captage des eaux de sources de la Lisa qui court au-dessus de la propriété, sur les flancs de la Punta Pozzo di Borgo dont l’étymologie signifie « le puits du bourg »… En novembre 1799, Napoléon Bonaparte devient Premier Consul et ne tarde pas à lancer le plan de modernisation de sa ville natale dont l’aménagement du chemin des fontaines proche des Milelli est une priorité.
Le lavoir de la rue des Glacis, une histoire d’eau
Partie 1 / Lavoirs et bains publics
A la fin du XVIIIe siècle, Ajaccio perd sa vocation de place militaire. Le petit faubourg génois devient progressivement une ville française et, en 1811, la capitale administrative de la Corse. Lorsque Bonaparte devient Consul en 1799, il lance son plan d’embellissement et d’agrandissement d’Ajaccio suivant plusieurs axes prioritaires, dont : la destruction des fortifications militaires (y compris les glacis), l'alimentation de la ville en eau potable, la construction d’un port et de nouvelles zones d’habitation.
Peu à peu, le cœur de ville est mieux approvisionné en eau grâce à la fontaine de l’actuelle place Foch et des puits des immeubles de la rue Bonaparte. Au fil du XIXe et au début du XXe, les conditions sanitaires s’améliorent et de nombreux lavoirs et bains publics sont construits. Il y en avait au pied du Palais Fesch, à Mezzavia, dans le quartier du Loreto et dans la rue Sœur-Alphonse.
Dans le courant de l’année 1927, le maire Dominique Paoli répond aux sollicitations des habitants de la vieille ville désireux d’avoir un second lavoir, en complément de celui existant de la rue Sœur-Alphonse trop rapidement saturé. Au début du XIXe siècle, la construction d’immeubles autour de l’actuelle place Foch a laissé un espace non construit dans la rue des Glacis. Ce lieu est donc choisi par la municipalité pour le nouveau lavoir.
Rendez-vous vendredi prochain pour la suite de l'histoire du dernier lavoir d'Ajaccio
Les Milelli, des Jésuites aux Bonaparte
Dans cette série, découvrez en premier chapitre comment le père de Napoléon Ier est parvenu à sauver de la vente le domaine des Milelli. Entrez ensuite dans ce lieu de méditation que représentait pour Napoléon ce vaste de domaine planté sur les hauteurs d'Ajaccio. Et pour finir, retrouvez en troisième partie, les prémices du plan de modernisation d'Ajaccio lancé par le Premier Consul. Avec comme priorité l'accès à l'eau potable à une population qui en manquait cruellement
Partie I / L’entreprenant Carlo Maria Bonaparte
Propriétaire historique des Milelli, la compagnie des Jésuites est expulsée de Corse à l’arrivée des troupes de Louis XV et, en 1777, l’administration royale met le domaine aux enchères publiques. Carlo Maria Bonaparte s’oppose alors à la vente prétextant que la propriété lui revient de droit eu égard à ses liens de parenté avec l’ancien propriétaire, Pietro Odone. Profitant de sa position de député extraordinaire auprès du Roi, Carlo Maria conteste la cession des Milelli aux Jésuites par le dernier descendant mâle d’Odone à la fin du XVIIe. Il finit par obtenir gain de cause en 1782 par le principe d’obtention d’une emphytéose le rendant propriétaire de l’intégralité du domaine, à savoir une maison, des dépendances, des vergers et une oliveraie de deux cents arbres. Malheureusement, la procédure administrative traine et Carlo Maria meurt en février 1785 sans avoir pu jouir de son nouveau bien et ce sont ses enfants qui en deviennent attributaires à la fin de l’année.
Partie 2 / Un lieu de méditation et de travail pour Napoléon
Dès le mois de septembre 1786, Napoléon prend ses repères et fait engager des travaux de rénovation dans ce qui va devenir son « cabinet de travail des Milelli ». Outre ses longues méditations au pied d’un chêne centenaire et ses discussions sans fin avec Carlo Andrea Pozzo di Borgo, Napoléon y rédige ses premiers écrits politiques, dont la fameuse « lettre à Buttafoco » en janvier 1791. L’agitation politique insulaire du début des années 1790 est fatale aux Bonaparte lorsque Pozzo di Borgo, devenu député et ennemi intime de Napoléon, fait voter par l’Assemblée nationale la rupture du bail emphytéotique des Milelli en 1792. Expropriés, les Bonaparte se réfugient tout de même dans leur ancienne maison en 1793, avant de fuir sur le Continent. La suite est rocambolesque puisque les Pozzo di Borgo s’emparent de la propriété avant que, revenus en grâce en 1796, les Bonaparte ne la récupèrent par le biais de Joseph Bonaparte qui le vend ensuite à Joseph Fesch. Après des siècles de changement de propriétaire, les Milelli deviennent définitivement un bien de la commune d’Ajaccio en 1839, grâce au legs du cardinal Fesch.
Partie 3 / Une histoire d’eau
Les Milelli, aujourd’hui encore sont réputés pour leur oliveraie et les jardins attenants et pour cause, il y a de l’eau depuis toujours car le domaine est proche du ruisseau de l’Arbitrone qui alimentait le site paléochrétien de Saint-Jean. Une fontaine y est d’ailleurs mentionnée dans un courrier de Joseph Bonaparte daté de 1786. La même fontaine que Napoléon fera découvrir à son état-major en 1799, lors de son escale au retour de la campagne d’Egypte. Venus aux Milelli pour une partie de chasse, le petit groupe composé de soldats, et surtout de savants, dont Gaspard Monge, Claude-Louis Bertholet et Dominique Vivant-Denon, aurait trouvé la solution au mal dont souffre Ajaccio : le manque cruel d’eau potable. En effet, selon eux, son salut pourrait venir du captage des eaux de sources de la Lisa qui court au-dessus de la propriété, sur les flancs de la Punta Pozzo di Borgo dont l’étymologie signifie « le puits du bourg »… En novembre 1799, Napoléon Bonaparte devient Premier Consul et ne tarde pas à lancer le plan de modernisation de sa ville natale dont l’aménagement du chemin des fontaines proche des Milelli est une priorité.