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Ce soir cinéma , De Gaulle

Au programme à l'Espace Rhénan
  •  Vendredi 3 juillet à 20h00 : De Gaulle

De Gabriel Le Bomin
Avec Lambert Wilson, Isabelle Carré, Olivier Gourmet 
Genres Historique, Biopic, GuerreDurée : 1h48
  • Synopsis et détails: 

Mai 1940. La guerre s’intensifie, l’armée française s’effondre, les Allemands seront bientôt à Paris. La panique gagne le gouvernement qui envisage d’accepter la défaite.
Un homme, Charles de Gaulle, fraîchement promu général, veut infléchir le cours de l’Histoire.
Sa femme, Yvonne de Gaulle, est son premier soutien, mais très vite les évènements les séparent. Yvonne et ses enfants se lancent sur les routes de l’exode. Charles rejoint Londres. Il veut faire entendre une autre voix : celle de la Résistance.
  • Qui est De Gaulle en 1940 ?
En 1940, De Gaulle est un homme de 50 ans dont la carrière militaire plafonne au grade de colonel. Ses théories ou ses écrits sur une guerre offensive face à l’Allemagne sont considérés avec condescendance voire mépris par l’ensemble de ses pairs, en dehors de Paul Reynaud qui devient Président du Conseil au printemps 1940, qui lui y est très attentif. C’est donc un homme qui ne parvient pas à faire aboutir ses idées et qui porte en plus la souffrance de la guerre de 14-18 durant laquelle il a été blessé et prisonnier plus de deux ans, donc peu glorieux à ses yeux. C’est à ce moment qu’il va tenter ce que lui-même décrit dans ses mémoires comme « le saut dans l’inconnu » : il choisit la clandestinité en quittant sa vie d’avant, laissant tout derrière lui et entrainant sa famille dans l’aventure, prenant tous les risques et assumant son bannissement (déchu de la nationalité, dégradé, condamné à mort par le gouvernement français). "C’est ce moment de choix, d’engagement et donc d’extrême solitude que nous avons trouvé très romanesque. Ce qu’il y a de fascinant dans ces quelques semaines c’est qu’elles vont déterminer toute sa vision politique future, notamment quand il conçoit la Constitution de la Vème République en donnant au président de la République un pouvoir direct sur les armées", analyse Gabriel Le Bomin.

 
  • L'histoire d'un couple
De Gaulle est aussi l’histoire d’un couple. Yvonne et Charles de Gaulle. Ils avaient une relation forte, très construite et on le voit bien dans les lettres qu’ils s’échangent à cette époque ou dans ses « Mémoires de guerre », qu’il lui dédie « pour vous Yvonne, sans qui rien ne se serait fait ». "Yvonne est très présente dans les choix qu’il fait, notamment dans ces moments où il est fragile. C’est elle qui lui donne alors la force de continuer… En caricaturant, on pourrait voir Yvonne de Gaulle comme la coach d’un boxeur qui lui dirait : « n’oublie pas qui tu es » !", confie Gabriel Le Bomin.
  • Anne De Gaulle
La petite fille trisomique du couple de Gaulle, Anne, est très présente dans le film. "De Gaulle a écrit des lignes magnifiques sur cet enfant : « Anne était aussi une grâce, elle m’a aidé à dépasser tous les échecs et tous les hommes, à voir plus haut » Avec cette enfant handicapée, il a été un père exemplaire en assumant un état dont alors on ne parlait pas, qui n’était pas identifié. On montre d’ailleurs dans le film comment l’annonce leur en est faite et comment Charles et Yvonne décident de garder leur fille avec eux. Dans l’autre flash-back, nous avons imaginé que c’était Yvonne qui avait pris la célèbre photo de son mari avec sa fille dans les bras sur une plage. C’était difficile, on pouvait basculer dans le pathos mais au final je trouve que ça éclaire très bien la dimension personnelle, intime du personnage avec ses proches", précise Gabriel Le Bomin.
 
  • Entre fiction et rigueur historique
Pour réaliser le film, Gabriel Le Bomin et son équipe sont partis des « Mémoires de guerre », des témoignages de Philippe de Gaulle et de ce que Charles et Yvonne s’étaient écrit, avec des lettres parfois très émouvantes basées sur des considérations très quotidiennes et personnelles. "Puis nous nous sommes en effet posé la question d’approcher la famille de Gaulle. Mais nous voulions conserver notre libre-arbitre d’auteurs avec un point de vue critique si nécessaire. Le film ne devait pas être une hagiographie ou se placer sur une tutelle quelconque, qu’elle soit familiale ou institutionnelle. Nous ne sommes donc pas allés voir la Fondation Charles de Gaulle ou la famille de Gaulle. Mais nous les avons informés dès le début en prenant contact avec les petits-enfants, Yves de Gaulle et Anne de La Roullière. Faire un film historique c’est emprunter un chemin de crête, un passage délicat, entre le vraisemblable, le réel, le juste. Il faut trouver et assumer l’espace de la fiction à l’intérieur de la rigueur historique."