Maintien du Patrimoine

à Saint-Privat-d'Allier (entrée gratuite).

 

 

Les gens d’ici en leurs terroirs et villages

 

du XIXe siècle aux années 1950

 

          Du Moyen-âge au XIXe siècle, la vie paysanne est organisée autour de l’autosubsistance alimentaire et énergétique. La vie sociale, rythmée par le calendrier agricole, se déroule au sein de deux communautés fondamentales : le village et la famille. Les sociétés paysannes villageoises s’auto-organisent pour gérer leurs biens communs et assurer la survie de chacun.

 

À partir des années 1870, avec l’arrivée du chemin de fer, les gens, les produits et les idées circulent mieux et des nouveautés, que l’on appelle « le progrès », arrivent dans les campagnes de Haute-Loire. Des tensions très vives, dégénérant parfois en conflits politiques, vont se manifester dans les villages à propos de la gestion des biens communaux et des pratiques collectives. Pour accroître leur production, les agriculteurs aisés veulent disposer librement de leurs terres et, pour cela, ils militent pour l’abandon des pratiques communautaires comme la vaine pâture ou le troupeau de village. Privés des ressources communes gratuites, les paysans pauvres n’ont pas d’autre choix que de déserter le village pour aller s’employer dans les mines ou les usines urbaines qui connaissent alors un formidable essor.

 

L’émergence de la modernité, qui va de pair avec la montée de l’individualisme, signe l’effondrement d’un monde, celui de la civilisation paysanne. La fin des pratiques communautaires, la désaffection des maisons d’assemblées, la disparition des béates et des bergers de village, l’abandon des patois… témoignent de la désintégration des cultures locales au nom du progrès, de la productivité et de la liberté individuelle. On a changé de civilisation.

 

La conférence s'attachera à décrire l'effondrement de la civilisation paysanne et le passage à l'ère moderne à partir des terroirs et villages de Haute-Loire en replaçant cette évolution dans son contexte historique général.