Hommage aux morts pour la France en Indochine
Patricia MIRALLES, Secrétaire d’Etat auprès du ministre des Armées, chargée des Anciens combattants et de la Mémoire pour la Journée nationale d’hommage aux morts pour la France en Indochine
Jeudi 8 juin 2023
De 1940 à 1954, deux conflits successifs ont engagé la France en Indochine. Celui provoqué par l’agression du Japon, pays allié de l’Allemagne nazie, puis la guerre d’Indochine qui a marqué la fin d’un siècle de présence française en Extrême-Orient. Durant les quatorze années de ces deux conflits, près de 100 000 militaires de l’Union française sont tombés en Indochine.
Le courage des soldats morts pour la France en Indochine doit susciter notre admiration et notre gratitude. En ce 8 juin, nous leur rendons hommage. La permanence de la reconnaissance de la Nation doit être notre boussole.
Il y eut d’abord les militaires français stationnés en Indochine qui s’opposèrent, à un contre cinq, à l’agression japonaise pendant la Seconde guerre mondiale. Plus de 2 500 d’entre eux périrent lors du dernier coup de force, d’une rare violence, lancé par Tokyo le 9 mars 1945.
La guerre contre les puissances de l’Axe à peine achevée, d’autres soldats français embarquaient vers Hanoï, pour un autre combat qui annonçait une nouvelle ère de notre Histoire, entre guerre froide et décolonisation. Parmi eux, des tirailleurs africains et d’Afrique du Nord, renforcés par des supplétifs vietnamiens, cambodgiens et laotiens. Tous se battaient sous les couleurs de la France.
Le jeune caporal-chef Pierre Schoendorffer, parachuté à l’âge de 26 ans dans la cuvette de Diên Biên Phu, a mieux que quiconque raconté dans ses livres et dans ses films qui étaient ces soldats qui combattaient pour la France : « Je vous parle des hommes… Je pourrais vous donner la liste. De toutes les origines, de tous les rangs de l’armée. Il y en a je ne sais même pas leur nom. Je ne les ai vus qu’une fois. Je sens encore… leurs doigts sur mon cœur. Un seul type bien, vraiment bien, et ça change tout. Un seul ! Là-haut il y en avait plein ! ».
Tous furent frères d’arme. Ils méritent que nous nous souvenions de leur bravoure, de leur sens du devoir et de leur sacrifice. Tous ceux qui tombèrent au combat dans la jungle, la boue des rizières et la chaleur humide des collines, en affrontant un ennemi souvent invisible. Tous ceux aussi qui, internés par le Viet Minh dans des conditions effroyables, succombèrent à la faim, à la maladie et à l’épuisement. 40 000 soldats de l’armée française furent faits prisonniers. 10 000 à peine survécurent à l’enfer des camps.
La déflagration de mai 1940, la douleur de l’Occupation et des crimes qui ont été commis dans notre pays puis l’euphorie de la Libération ont jeté comme un voile d’oubli sur la première guerre en Indochine et sur l’engagement de ces hommes.
Menée loin de la métropole par des militaires engagés, sans recours aux appelés, la seconde guerre d’Indochine se déroula dans l’indifférence, l’incompréhension ou l’hostilité d’une partie de l’opinion publique.
Pourtant, elles ne peuvent être des guerres oubliées. Ceux qui sont tombés pour la France en Indochine ont le droit que la Nation se souvienne d’eux, sans que le temps ni la distance qui nous séparent de leur sacrifice n’entament l’hommage que nous leur rendons.
Vive la République !
Vive la France !
Jeudi 8 juin 2023
De 1940 à 1954, deux conflits successifs ont engagé la France en Indochine. Celui provoqué par l’agression du Japon, pays allié de l’Allemagne nazie, puis la guerre d’Indochine qui a marqué la fin d’un siècle de présence française en Extrême-Orient. Durant les quatorze années de ces deux conflits, près de 100 000 militaires de l’Union française sont tombés en Indochine.
Le courage des soldats morts pour la France en Indochine doit susciter notre admiration et notre gratitude. En ce 8 juin, nous leur rendons hommage. La permanence de la reconnaissance de la Nation doit être notre boussole.
Il y eut d’abord les militaires français stationnés en Indochine qui s’opposèrent, à un contre cinq, à l’agression japonaise pendant la Seconde guerre mondiale. Plus de 2 500 d’entre eux périrent lors du dernier coup de force, d’une rare violence, lancé par Tokyo le 9 mars 1945.
La guerre contre les puissances de l’Axe à peine achevée, d’autres soldats français embarquaient vers Hanoï, pour un autre combat qui annonçait une nouvelle ère de notre Histoire, entre guerre froide et décolonisation. Parmi eux, des tirailleurs africains et d’Afrique du Nord, renforcés par des supplétifs vietnamiens, cambodgiens et laotiens. Tous se battaient sous les couleurs de la France.
Le jeune caporal-chef Pierre Schoendorffer, parachuté à l’âge de 26 ans dans la cuvette de Diên Biên Phu, a mieux que quiconque raconté dans ses livres et dans ses films qui étaient ces soldats qui combattaient pour la France : « Je vous parle des hommes… Je pourrais vous donner la liste. De toutes les origines, de tous les rangs de l’armée. Il y en a je ne sais même pas leur nom. Je ne les ai vus qu’une fois. Je sens encore… leurs doigts sur mon cœur. Un seul type bien, vraiment bien, et ça change tout. Un seul ! Là-haut il y en avait plein ! ».
Tous furent frères d’arme. Ils méritent que nous nous souvenions de leur bravoure, de leur sens du devoir et de leur sacrifice. Tous ceux qui tombèrent au combat dans la jungle, la boue des rizières et la chaleur humide des collines, en affrontant un ennemi souvent invisible. Tous ceux aussi qui, internés par le Viet Minh dans des conditions effroyables, succombèrent à la faim, à la maladie et à l’épuisement. 40 000 soldats de l’armée française furent faits prisonniers. 10 000 à peine survécurent à l’enfer des camps.
La déflagration de mai 1940, la douleur de l’Occupation et des crimes qui ont été commis dans notre pays puis l’euphorie de la Libération ont jeté comme un voile d’oubli sur la première guerre en Indochine et sur l’engagement de ces hommes.
Menée loin de la métropole par des militaires engagés, sans recours aux appelés, la seconde guerre d’Indochine se déroula dans l’indifférence, l’incompréhension ou l’hostilité d’une partie de l’opinion publique.
Pourtant, elles ne peuvent être des guerres oubliées. Ceux qui sont tombés pour la France en Indochine ont le droit que la Nation se souvienne d’eux, sans que le temps ni la distance qui nous séparent de leur sacrifice n’entament l’hommage que nous leur rendons.
Vive la République !
Vive la France !