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​Le cours Napoléon fait peau neuve

Un prugrama impurtanti di rinuvazioni di u corsu Napuliò hè statu lanciatu Un important programme de rénovation est en cours de réalisation, zoom sur le projet et ses ambitions

​Le cours Napoléon fait peau neuve




Le cours Napoléon constitue l’artère principale du centre-ville, reliant les quartiers est et ouest d’Ajaccio. Il est aujourd’hui l’objet d’une importante opération de rénovation dont les premiers jalons ont déjà été posés devant le parvis de l’église Saint-Roch. Cette partie permet ainsi de visualiser ce qu’offrira ce grand projet en termes esthétiques, d’aménagements paysagers ainsi que de confort de circulation pédestre et automobile.
 
Dessiné par Napoléon dans son Plan d’extension et d’embellissement en 1801, le cours Napoléon marque le début du développement de la Cité impériale qui verra plus tard la construction du théâtre Gabriel, qui héberge désormais les services de La Poste, et le Palais Lantivy, l’actuelle Préfecture. L’opération de rénovation du cours Napoléon s’amorce depuis l’intersection avec l’avenue Beverini-Vico, pour se dérouler jusqu’au carrefour dit du « Diamant » à l’intersection des avenues de Paris, du 1er Consul et de la rue Eugène Macchini.
 
Interventions
Cette première phase d’intervention devant l’église Saint-Roch réalisée durant l’hiver 2019/2020 est venue compléter les travaux de réhabilitation de l’édifice comprenant notamment sa mise en lumière et la restauration de ses façades. Le renouvellement des revêtements devant le parvis, la pose de candélabres à led et de mobilier en granit ainsi que la création d’un plateau surélevé et traversant préfigurent ainsi ce qu’offrira la réfection globale et les nouveaux aménagements de cet axe majeur qu’est le cours Napoléon.
 
Depuis plusieurs semaines, c’est au tour du secteur de la Préfecture de région de bénéficier d’un important réaménagement. Contrairement aux travaux entrepris devant l’église Saint-Roch, cette partie du « cours » a nécessité des interventions souterraines, sur le réseau pluvial. Le travail de la direction communale des grands travaux, ainsi que celui de la direction de l’environnement et des aménagements paysagers, est parfois complexifié par des contraintes techniques, des impondérables liés aux réseaux souterrains et parfois même à leur découverte. Afin de limiter l’impact des travaux sur une activité commerciale déjà fragilisée, les services municipaux mettent tout en œuvre pour adapter leur planning aux opportunités et aux contraintes des usagers. Certains secteurs par exemple, situés dans le périmètre d’établissements fermés en raison de la crise sanitaire, ont été réalisés concomitamment. Le dallage a ainsi été posé devant le Grand Café Napoléon en attendant sa réouverture.

Moderniser 
Datant d’une quarantaine d’années, les revêtements des trottoirs du cours Napoléon sont composés de dalles préfabriquées en béton lavé de couleur ocre/jaune, largement dégradées, souvent descellée. L’éclairage public bilatéral, disposé par intervalle de 15 mètres en vis-à-vis, est largement dégradé, tant d’un point de vue esthétique que mécanique.
 
Dans un premier temps, il s’agit donc de la rénover totalement les revêtements de trottoirs et de moderniser l’éclairage public. Le projet prend également en compte le mobilier urbain (bornes et bancs pierre) ainsi que renouvellement des arbres, afin d’obtenir à nouveau un paysage végétal fourni et harmonieux. Les secteurs remarquables identifiés au titre de leurs caractéristiques patrimoniales se verront appliquer des traitements particuliers. Un des enjeux majeurs consiste à pouvoir mener cette opération de manière pragmatique et rapide, tout en permettant des évolutions fonctionnelles qui pourraient être nécessaires sur cet axe, à moyens et à longs termes. Cet aménagement se veut en effet évolutif et modulable afin de pouvoir accueillir de nouveaux modes de circulation et de stationnement, et notamment la création d’une voie dédiée aux bus à gabarit réduit et aux vélos.

 



Plus en détails


​Le cours Napoléon fait peau neuve


Le dallage
Le choix du revêtement des trottoirs s’est porté sur de la pierre en granit de teintes beiges et jaunes, plus chaudes que de nombreuses pierres employées en dallage sur la région Corse (pierre de Brando, quartzite...). Sélectionné de sorte à correspondre aux maçonneries et parements utilisés historiquement sur le bassin ajaccien de par les gisements avoisinants, ce revêtement s’harmonisera ainsi davantage aux décors et aux couleurs d’inspiration baroque, caractéristiques des façades du cours Napoléon.
 
L’Éclairage public
Dans un souci esthétique et d’économies d’énergies, l’éclairage public du cours Napoléon répondra aux objectifs de réduction de consommations électriques ainsi qu’aux recommandations du schéma directeur qui vient d’être approuvé. Côté esthétique, le choix du mobilier se base sur l’installation de lampadaires à décors floraux, avec des lanternes d’aspect cuivré, déjà déployées dans plusieurs secteurs du centre-ville, notamment sur la place du Diamant et le boulevard Lantivy.
 
Le mobilier urbain
Moderne et épuré, le mobilier urbain (bornes de sécurité, bancs…) a été choisi pour embellir le cours Napoléon, améliorer son accessibilité et conserver son charme d’antan. Réalisé sur mesure, dans la pierre du revêtement, il présentera les mêmes propriétés que celui du secteur de l’église Saint-Roch. Le mobilier complémentaire (corbeilles et cendriers de rues) sera disposé avec une attention particulière, pour contribuer à la propreté de l’espace public.
 
Les plateaux traversants
Ces installations ont pour vocation d’améliorer la sécurité des piétons, à l’instar du plateau existant au niveau du parvis de l’église Saint-Roch. Plusieurs secteurs du cours Napoléon nécessitant la création de ces passages piétons surélevés ont été identifiés, en raison de la qualité des bâtiments avoisinants, de la liaison avec d’autres rues ou des projets d’aménagements paysagers envisagés : 

- Le parvis de la Préfecture
- L’axe boulevard Pascal Paoli/Cours Napoléon/Place Abbatucci
- Le parvis de la place Marc Marcangeli (devant La Poste Saint-Gabriel)
- La Piazzetta à l’intersection du cours Napoléon et de la rue Fesch
  
L'arbre en ville
Redonner la place de l’arbre en ville est une préoccupation de la Ville d’Ajaccio qu’elle intègre pleinement dans ses projets d’aménagements urbains. Avec plus d’une centaine de sujets, le cours Napoléon n’est pas dépourvu d’arbres, au printemps leur fleurissement rappelle d’ailleurs leur présence bienvenue. Le projet consistera à mettre en cohérence les espaces de végétalisation, à remplacer les espèces en souffrance par des espèces plus adaptées selon les contraintes rencontrées mais aussi selon l’avis des riverains et des commerçants.
Il sera ainsi question de renforcer l’apport végétal ou de créer des zones dédiées.
Les contraintes techniques, notamment le passage de réseaux souterrains, et la présence d’espèces malades nécessiteront des déplantations avant d’être remplacées. Les moyens seront mis en œuvre pour que les espèces en bonne santé soient maintenues et sur l’ensemble du cours le nombre d’arbres sera augmenté d’environ 20%.
Le renouvellement du réseau d’arrosage, rendu possible grâce aux travaux en cours, devrait en outre favoriser l’entretien indispensable à l’épanouissement du végétal. 
Quant au choix des essences, elles ont leur importance, ces dernières seront calibrées après un diagnostic précis et selon les zones à végétaliser et les contraintes d’usage identifiées. C’est d’ailleurs une recommandation du conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE) sur le réaménagement du cours Napoléon. Tout en s’appuyant également sur les préconisations du service départemental de l’architecture et du
patrimoine (SDAP), la direction de l’Environnement intègre en parallèle dans le choix des essences, la prise en compte des différents usages du cours Napoléon, de l’adéquation de ces végétaux aux évolutions climatiques, ainsi que les questions d’entretien.
 



​3 questions à…


​Le cours Napoléon fait peau neuve


...STEPHANE SBRAGGIA, 1er ADJOINT DELEGUE AU DYNAMISME COMMERCIAL ET ARTISANAL, AUX AMENAGEMENTS ET GRANDS PROJETS, A LA GESTION DU DOMAINE PUBLIC COMMUNAL




- La place Campinchi, la citadelle, piétonisation du quartier génois, l’écoquartier du Finosello, de grands projets ont été lancés au cours de ces deux mandatures, la réfection globale du cours Napoléon est une ambition forte également qui touche plus encore le quotidien des Ajacciens, comment s’est imposée cette opération ?
 
Stéphane SBRAGGIA : Pour mener les expertises adéquates, la Ville a confié à la SPL Ametarra l’aménagement de grands projets, la citadelle, la piétonisation du quartier génois, l’écoquartier du Finosello. La Ville mène en parallèle une réflexion sur le développement du centre-ville avec le dispositif « Action Cœur de ville », dont la place Campinchi a été la première réalisation. Tous ces projets répondent à une même ambition, celle définie dans le projet de développement stratégique « Ajaccio 2030 ».
Pour le cours Napoléon, axe central et porte d’entrée de la ville, le constat saute lui-même aux yeux. L’équipement public vieillissant, revêtement, mobilier urbain, éclairage public, impose de procéder à une rénovation d’ensemble, unanimement partagée par l’attente populaire. A cette nécessité de rénover, doit s'intégrer la manière de repenser le cœur de ville en prenant en compte toutes les complexités et les fonctions du cours : la circulation, le stationnement, le dynamisme commercial… Une problématique dont découle une réflexion plus large sur les actions à mener, sur la réconciliation des quartiers entre eux, pour retrouver de la cohérence. Car il y a « le cours », et les autres artères, notamment la requalification de la rue Fesch et de ses perpendiculaires, qui mènent à la rue des Halles, à la place Campinchi. On a ainsi une idée du parcours et de l’organisation de la déambulation que l’on souhaite donner en priorité aux fonctions piétonnes et au déplacement doux. 
Le projet du déplacement de l’hôpital vient se greffer à cet ensemble urbain, toujours avec cette préoccupation de reconnecter les ensembles avec la ville basse, la ville moyenne, la ville haute. Le futur éco-quartier de la Miséricorde relié à la ville moyenne par l’ascenseur urbain est là aussi une option de reconnexion de ce quartier que nous allons aménager avec possibilité d’un stationnement réorganisé. A cela se greffe la question sur la revitalisation commerciale, avec un plan de marchandising, pour savoir quels types de commerces on souhaite sur cet axe de la ville. Quels équipements culturels pourrait-on voir de nouveau apparaître, quand on sait que cette ville a connu quatre cinémas, un théâtre et qu’il n’y a plus rien de tout cela ? Il s’agit d’une dynamique d’ensemble.
 
« A LA NECESSITE DE RENOVER, SE GREFFE LA MANIERE DE REPENSER LE CŒUR DE VILLE »
 


- En quoi les futurs aménagements du cours Napoléon vont-ils offrir un nouveau cadre de vie ?
 
S.S : La rénovation va offrir une nouvelle physionomie au cours Napoléon lui-même et toutes les réflexions menées sur l’aménagement plus global qui en découlent entrent dans la dynamique que j’ai présentée. Le cours Napoléon est une sorte de laboratoire grandeur nature avec une centralité d’axes stratégiques. Il s’agit d’un véritable projet à tiroirs, qui s’impose à nous, car nous ne nous sommes pas arrêtés à la seule nécessité de changer le revêtement, de moderniser l’éclairage public : le cours Napoléon est un axe éminemment stratégique vis-à-vis de la réflexion d’ensemble que l’on mène sur le projet Cœur de ville.
Les travaux menés sur le cours permettront une certaine modularité en termes d’aménagements futurs. S’agissant d’une voie à forte circulation, avec des besoins en stationnements résidentiels et professionnels, la question de la place de la voiture se pose comme à toutes les villes moyennes, nous ne faisons pas exception. Donner une part plus importante aux modes de déplacement doux, faciliter le transport en commun, tel qu’on l’a prescrit dans le Plan de Déplacement Urbain aura forcément une incidence sur la réflexion que nous menons sur la piétonisation de la vile génoise par exemple. Ce qui n’est pas seulement une affaire d’occupation de domaine public mais aussi une affaire de flux de circulation. Il y a des questions de compensation à ouvrir sur le stationnement résidentiel, le projet de créer une poche de stationnement à la galerie Napoléon est en une. Ou la création d’un parking en entrée de ville, place Abattucci, afin d’organiser une ceinture urbaine immédiate pour désengorger le centre-ville et permettre une déambulation plus agréable et donc plus attractive, pour les consommateurs et pour ceux et celles qui y vivent. Tout cela est interconnecté.
 
- Le cours Napoléon est une artère à forte densité commerciale, comment concilier ces travaux d’envergure de grande nécessité et l’activité des commerces, des bars et restaurants ?
 

S.S : Des échanges par thématiques vont être engagés pour informer sur la nature des travaux et pour recueillir les besoins des professionnels. L’objectif est aussi de saisir cette occasion pour réorganiser les occupations commerciales, afin qu’elles aillent dans le sens de la restitution de l’espace public que l’on entend. Comment occuper les deux dans un intérêt général en intégrant la cohabitation du passant, du commerçant, les fonctions de mobilités, de stationnement etc ? Tout ceci doit être mené de manière cohérente. Il y aura forcément des réactions antagonistes, c’est normal. C’est un chantier qui appelle plusieurs réflexions. Il y a tout à faire, il y aura des discussions et il y a des arbitrages encore en suspens. Il faudra prendre le temps de poser tout cela. Il est parfois urgent d’attendre.