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Ciné Vanosc présente le 2 Avril

"Goliath" de Frédéric Tellier 

le 2 Avril à l'annexe

20 h

Si les noms des protagonistes changent, il est flagrant que Frédéric Tellier s’est dûment documenté sur le procès Monsanto à Paris en 2021, pour son nouveau film Goliath, en salles mercredi 9 mars. Avec Gilles Lellouche en avocat pugnace et Pierre Niney en directeur de communication lobbyiste, les arcanes du pouvoir se mêlent dans un film prenant et passionnant de bout en bout.

FRANCE 3

Choc frontal

France milite contre l’usage des pesticides après le cancer contracté par son compagnon contaminé par le glyphosate. Patrick est un avocat méprisé par ses confères, spécialiste en droit environnemental. Enfin Mathias conduit la communication de grands groupes lobbyistes, dont celle d’un géant de l’agrochimie. Le suicide d’une jeune femme va sceller ces trois destins dans un procès sans précédent.

Trois histoires s’entremêlent sans se rencontrer jusqu’à un procès qui va les réunir dans un choc frontal entre santé publique et intérêts économiques. Le dossier a défrayé la chronique pendant des années, suite aux plaintes et procès, en France en 2020, et aux Etats-Unis en 2021. Agriculteurs et riverains se plaignaient de cancers dont l’origine résidait dans les substances chimiques des herbicides utilisés par les agriculteurs, en toute connaissance de cause de la part des industriels. Les procès français et américains furent gagnés par les plaignants, malgré la puissance et la mauvaise foi avérée des accusés.

Sur la table d'opération

Dans Goliath, le réalisateur Frédéric Tellier colle à la lettre du dossier qu’il ausculte avec une méticulosité chirurgicale. Il en expose les acteurs : une victime, un avocat et un lobbyiste, mais aussi leurs symptômes et leur résistance à la maladie, le cancer et la corruption. Sa caméra observatrice n’en est pas moins source d'émotion. Son casting au diapason des rôles – Gilles Lellouche, l’avocat, Pierre Niney, le lobbyiste, et Emmanuelle Bercot, la plaignante – y sont pour beaucoup. La situation et les dialogues sont d’une extrême précision dans l’exposition des faits, moteur d’une dramaturgie que l'on suit jusqu’à expiration.

Frédéric Tellier sait raconter des histoires et s’engage dans celles qu’il met en scène. Discret mais implacable dans ses intentions, il convainc jusque dans ses extrapolations quand il filme les entretiens confidentiels entre toutes les parties, créant le lien entre la réalité dont il s’inspire et la fiction. Il évite le film procès et se situe dans la lignée de L’Exercice du pouvoir, Les Promesses ou Un autre monde, dans le renouveau du film politique français. Formidable.


 La critique complète est disponible sur le site Culturebox - France Télévisions